
J’apprends avec beaucoup d’émotion la disparition, hier, du batteur Jean-Claude Montredon. Outre son immense talent, c’était un musicien à la fois particulièrement recherché, discret, et dont la carrière reste indissociable de celle d’Alain Jean-Marie. Ils ont partagé des aventures de jeunesse, y compris canadiennes, et joué ensemble depuis les débuts. Une première trace, avec le concept Likid Rock Stone, avait récemment été exhumée par Touali, son fils. Et puis il y eut bien sûr la série des Biguines Reflections, avec également la complicité d’Eric Vinceno. Jean-Claude Montredon a fait partie de nombreux projets emblématiques du jazz créole, mais pas uniquement. Il avait fait ses classes dès les années 60, auprès d’artistes comme Francisco, Eugène Mona, Marius Cultier, Henri Guédon, et avait rejoint très tôt l’orchestre Tropicana. Avec Roland Brival, il participe en 1980 à Creole Gypsy, puis sera de nouveau là pour Waka, vingt ans plus tard. Avec Luther François, il sera de l’aventure du Caribbean Jazz Workshop. On le retrouve aux côtés de Doudou Gouirand, de Didier Levallet, Bobby Few, Malavoi, Michel Alibo, Joby Bernabé… la liste est aussi longue que riche. Il n’y a même pas dix ans, il publiait le seul album sous son nom, Diamant H20, dont l’élégance le disputait à la qualité du jeu, des arrangements et des compositions, et où l’on retrouvait Children, l’un de ses titres fétiches. Avec Artefact, formation initiée par Marc Jalet et Alex Jabot, qu’il avait rejoint avec aussi le pianiste Jean-Marc Bellon, il jouait régulièrement, et j’avais eu l’occasion de saisir quelques instantanés lors du passage du groupe au Café Creole Blues, au Pays de la Canne en 2009. La Caraïbe perd ici un musicien de premier plan, une référence, qui a marqué l’histoire récente des musiques créoles. Que la terre lui soit légère, et je souhaite tout le courage nécessaire à Touali et Georges, dans ces moments douloureux.

Discographie sélective











