Jason Bieler (And The Baron Von Bielski Orchestra) - The Escapologist

Chronique CD album (03:34)

chronique Jason Bieler (And The Baron Von Bielski Orchestra) - The Escapologist

Si vous voulez mon avis, ça doit être une sacrée galère de gérer une telle moustache et une telle barbe à l’intérieur d’un casque de cosmonaute ! (« Keskidi ? » « Regarde mieux la pochette, Arlette ! ») Pas autant qu’avec un masque de plongée (ça existe, les plongeurs à pilosité faciale ?) mais quand même… En revanche, il est manifeste que cela n'a pas d'impact négatif sur l'aptitude à créer une musique inclassable et incroyablement inspirée. Ce n’est donc pas parce que son excroissance céphalique est vierge de tout poil que Devin Townsend – artiste avec qui Jason Bieler possède plus d’un point commun, malgré leur approche diamétralement opposée de la pilosité – que Devin Townsend, disais-je, dispose, tel un anti-Sanson des temps modernes, d’une force de composition aussi exceptionnelle.

 

Pour son 5e album en solo, Jason Bieler (ex-Saigon Kick, je vous le redis à chaque chronique bande d’alzheimeux) a donc décidé d’afficher un astronaute mal en point (c’est une canne qu’il a la main, non, le ghost cosmonaut ?) sous un titre qui pourtant appelait plus naturellement la présence d’un disciple de Houdini au centre des attentions. Parce que, eh oui : un « escapologiste », c’est un spécialiste de l’évasion. Pas comme Mesrine ou Spagiarri. Comme David Copperfield.

Mais de digressions informatives, point trop il ne faut. Et l'on arrête illico le petit topo qui visait à affirmer que sur Coreandco, c’est fou c’est beau : on peut s’instruire, en plus d’acquérir une culture musicale de bobo !

 

Si vous avez encore dans un coin de tête mes chroniques précédentes, ou votre propre expérience de plongée dans les eaux musicales du « Baron », vous vous souvenez peut-être d’un mélange à dimensions variables de Metal progressif, de Hard Rock, de Pop également, ainsi que d’une certaine espièglerie, le tout tenant debout grâce à une indéniable capacité midassienne à transformer le son en or, et à pondre des mélodies qui tuent. Vous vous souvenez sans doute également de cordes vocales "particulières" qui pourraient donner envie de se pendre à ceux qui n’apprécient ni Kärtsy Hatakka (Waltari), ni les Bee Gees, ni le chant du canard le soir au fond des bois. Mais vous vous souvenez peut-être également – pour compenser – de chœurs démultipliés, solaires, tels que les apprécie le Canadien ci-avant évoqué, mais aussi le magicien d’Oz confectionnant ses merveilleux sortilèges sous le pseudo de « Toehider ».

 

Eh bien sachez que la déco 2025 n’a pas changé d’un iota. D’autant moins que quatre des dix titres de The Escapologist pointaient déjà sur l’EP The Consolidation (seul « Some People Call Me » manque à l’appel), tandis que « Hollow » n'est autre qu'une remise au goût du jour de « A Girl Named Hollow » (cf. Where Dreams Go To Die).

 

« Ouawh l’autre hé, c'est pour moitié de la resucée ? Remboursez ! »

 

Oui mais non : le kiff est bien trop intégral, le voyage spatial bien trop spécial.

On ne reviendra pas – ou peu – sur les compos déjà commentées au sein de l’article consacré à l’EP, vous ne m’en voudrez pas. Par contre vous n’échapperez pas au râle de plaisir tout spécifiquement causé par « Savior », titre trépident, joyeusement tribal, à deux doigts d’être nawakement délirant même, qui rappelle fortement le « Only The Truth » de Waltari. Beaucoup plus radio-isable est « Stars Collide », trait d’union tiré entre Devin Townsend (encore ??) et Robbie Williams (heiiin ??), B.O. taillée pour ce genre de films qui affolent la jauge lacrymale, où tout semble nimbé d’un halo chaud et rassurant. Et comme on se sent bien dans le canap’ de Devin, on y reste plus longuement, afin de profiter d’un « Violent Creatures » manifestant la bienveillance, l’omniscience, la luminosité et la sérénité du papa de Ziltoïd. « Hollow », on devrait ne pas en parler, la pureté de son piano désarmant ayant déjà fait des ravages dans notre pauvre petit cœur sur le 2e album du Monsieur. Sauf que, bien que doté d’un titre plus court, le morceau a été légèrement « pimpé », et notamment agrémenté d’une intro séraphique du plus bel effet (viens avec nous pleurer dans l’église, ami(e) bielerophile !)… Et que c’est bon, crénom !

« Space Debris » ? Plus léger, plus frais, cette Pop/Rock légèrement synthétique a la bonne idée de s’agiter au rythme de pulsations guitaristiques rappelant de loin des compos (de moi oubliées) de Van Halen.

Quant à « Sacred Cow », c’est le compte-rendu joliment planant d’un voyage en orbite basse autour de la grande baballe bleue, tout empreint de sérénité, lui aussi.

 

On ne s’en lasse pas des argonauteries musicales de notre Jason !

À tel point que je m’en vais motiver ma vieille carcasse sous peu afin de lui faire chroniquer Houston, We Have a Problem, la première des cuvées sorties des chais de Jason en son domaine solo, cuvée qui – au vu de son titre – aurait mérité plus naturellement le haut-patronage de ce Neil Armstrong ayant mis trop peu d’écran total lors de ses dernières séances de bronzette...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte : De 1998 à 2024, Jason Bieler a développé un style unique, entre Metal Prog, Pop Metal, et Hard Rock, ce savant mélange à dimensions variables étant arrosé d’un subtil nuage de nawakeries légères. Et vu à quel point celui-ci est personnel et fait mouche, il aurait été dommage d’en dévier ! Dont acte : The Escapologist, 5e album solo du maître, continue dans la même lignée en proposant frissons et tubes nouveaux, dans un univers toujours aussi compatible avec les goûts des fans de Devin Townsend, Waltari… et compagnie !

photo de Cglaume
le 21/02/2025

2 COMMENTAIRES

Aldorus Berthier

Aldorus Berthier le 21/02/2025 à 07:08:01

"Si vous avez encore dans un coin de tête mes chroniques précédentes"...
C'est bien ça le problème ; avec les 85 pages d'articles que tu as sur CoreAndCo, comment tu veux qu'on se souvienne de laquelle tu parles, merde ? 😑

cglaume

cglaume le 21/02/2025 à 07:31:18

😅


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