
Référence de l’hôtellerie en France, le cofondateur du groupe Accor, géant mondial du secteur, Gérard Pélisson, est mort, à l’âge de 91 ans « à la suite d’une longue maladie », a annoncé lundi 6 mars sa famille à l’Agence France-Presse (AFP).
« Diplômé de l’école centrale de Paris et du MIT », ce dirigeant d’entreprise avait cofondé Accor, « l’un des leaders mondiaux de l’hôtellerie », avec son partenaire Paul Dubrule et avait également fondé l’Institut Paul-Bocuse avec le chef étoilé éponyme, a rappelé la famille.
Le groupe et ses équipes « lui rendront hommage sur un mur virtuel recueillant les témoignages de sympathie venus du monde entier », a annoncé dans un communiqué Accor, dont M. Pélisson avait quitté la direction en 1997 pour devenir « coprésident du conseil de surveillance, aux côtés de Paul Dubrule ».
Le PDG actuel d’Accor, Sébastien Bazin, a salué en Gérard Pélisson « le modèle même de l’entrepreneur » qui, avec Paul Dubrule, a « réinventé les codes de l’hôtellerie pour lui imprimer un nouveau cap au rayonnement international ».
L’importation de l’hôtellerie standardisée
Ingénieur de formation, Gérard Pélisson avait quitté IBM « pour déployer en France le modèle américain de l’hôtellerie standardisée », une « approche novatrice qui allait jeter les bases » d’Accor, aujourd’hui sixième groupe hôtelier mondial avec 5 400 établissements sous les enseignes Novotel, Ibis, Sofitel, Mercure ou Pullman dans 110 pays.
Après une expérience aux Etats-Unis, il avait rencontré Paul Dubrule, comme lui admirateur de la success story américaine Holiday Inn, aux chambres standardisées en périphérie des villes quand, en France, l’hôtellerie n’était pas encore une industrie.
En 1967, le tandem avait ouvert près de Lille, sur un ancien champ de betteraves proche de l’autoroute du Nord, un premier Novotel, puis deux autres en deux ans, à Colmar et à Marseille. En 1974, Bordeaux avait accueilli un Ibis, embryon du premier réseau d’hôtels économiques en France puis en Europe.
Dans les années 1970, la Société d’investissement et d’exploitation hôteliers avait investi en Afrique, au Moyen-Orient, en Amérique du Sud et en Amérique du Nord, avant de devenir Accor en 1983. A coups de rachats – Courtepaille, Mercure, Sofitel… –, le duo avait cassé les codes, innové, inventant « la chambre à 99 francs » des Formule 1, et se hissant parmi les leaders mondiaux du secteur.
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