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Agriculture

VIDÉO - Devenir paysan, récit des premiers pas

EN VIDÉO — L’épidémie de Covid-19 a renforcé une tendance déjà forte : la demande de reconversion pour devenir paysan. En Île-de-France, l’association Abiosol forme une dizaine de stagiaires venus de l’extérieur du milieu agricole. Reportage d’un apprentissage pas toujours simple.

  • Montreuil (Seine-Saint-Denis), reportage

Depuis 2009, l’association Abiosol, à Montreuil (Seine-Saint-Denis) accompagne celles et ceux qui souhaitent devenir paysan en Île-de-France, de la genèse de leur projet jusqu’à leur installation. Avec l’épidémie de Covid, l’association n’a jamais été autant sollicitée. Destiné majoritairement aux personnes « non issues du milieu agricole » souhaitant se reconvertir, le parcours « Paysan-ne demain ? » permet de tester la réalité du terrain en proposant des stages dans des fermes du réseau Amap Île-de-France. Une première étape pour mûrir et préparer un projet de transition. Reporterre a suivi Béa et Aurélie à la ferme des Beaux Ares, de Clothilde Perriard, jeune maraîchère en Seine-et-Marne.

Instit’, commercial, graphiste, travailleur social, éducatrice, directrice d’Asso, l’équipe des treize stagiaires de Paysan-ne demain ? ne compte que des « non-issus du milieu agricole », mus par le désir de changer de cap en cultivant une petite parcelle du monde. C’est toute la force du projet d’Abiosol : reconnaitre la singularité de ceux qui ne font pas partie du sérail, et leur ouvrir les portes de quarante fermes en agriculture bio et paysanne en Île-de-France. Des fermes dirigées par des « néoruraux », qui ont rencontré des difficultés redoublées par leur « origine exogène » [1]. « On s’identifie et on part du bon pied car on a rencontré les bonnes personnes, ils sont à leur place, comme on dit », explique Nadia. La formation alterne expérience sur le terrain et temps d’échange entre stagiaires pour faire évoluer les réflexions de chacun.



Béa et Aurélie, qui comptent passer leur brevet professionnel « responsable d’exploitation agricole » feront peut-être partie des 30 % de « néopaysans » qui s’installent chaque année, soit deux fois plus qu’il y a dix ans. Abiosol reçoit deux cents porteurs de projet par an et permet en moyenne une vingtaine d’installations.

Même si elles ne sont pas toujours acceptées par le milieu, ces installations hors du cadre familial constituent une réalité forte de la donne agricole, qui contribue à lui insuffler un nouveau dynamisme. Un mouvement qui n’arrive pourtant pas à enrayer les départs à la retraite, car « l’on compte désormais une seule installation pour deux départs ».

Formée par trois structures — la couveuse et coopérative Les Champs des possibles, l’association Terre de liens et le réseau des Amap d’Île-de-France —, Abiosol suit le parcours des stagiaires ; de l’émergence de l’idée, à son développement en projet, jusqu’au test d’activité. De la recherche de foncier jusqu’à la commercialisation des produits en Amap. Elle propose une cinquantaine de formations tout au long de l’année, une réunion d’information toutes les trois semaines, ainsi que des cafés installations.

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