Si traditionnellement les jeunes diplômés d’écoles de commerce et d’ingénieurs rencontrent peu de difficultés à décrocher un job à la fin de leurs études, la pandémie de Covid-19 et le ralentissement de l’activité économique qu’elle a engendré ont changé la donne. Selon l’enquête annuelle de la Conférence des grandes écoles (CGE) sur l’insertion professionnelle des jeunes diplômés publiée ce mardi 15 juin, le taux net d’emploi à moins de six mois de ces juniors a diminué de 9 points : il s’établit à 79,1% cette année, contre 88,1% en 2020.

La principale difficulté rencontrée par les jeunes diplômés n’est plus le manque d’expérience professionnelle, mais l’insuffisance du nombre d’offres d’emploi. Face à cet obstacle, auquel 74% des jeunes à la recherche de leur premier emploi sont confrontés, certains font le pari de lancer leur propre entreprise : 3,5% des diplômés de 2020 ont choisi de reprendre ou de lancer une société, soit 0,8% de plus que l’année précédente. Autre tendance relevée dans l’édition 2021 du bilan de la CGE : afin d’éviter de se confronter au marché du travail en pleine crise sanitaire et économique, davantage de jeunes ont décidé de poursuivre leurs études après l’obtention de leur diplôme (9,9% en 2021, contre 8,2% en 2020).

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Des salaires qui restent stables

Mais pour ce qui est des salaires des jeunes diplômés, ils n’ont finalement été que peu affectés par les conséquences de la crise sanitaire. Ils ont seulement baissé de 0,7% sur un an, pour s’établir en moyenne à 35.461 euros par an. Et selon l’enquête de la CGE, près de 90% des diplômés de 2020 en activité estiment occuper un emploi qui correspond à leurs qualifications.

Il convient néanmoins d’opérer une nuance entre les diplômés d’une école d’ingénieurs et ceux d’une école de commerce : le salaire des premiers n’a pas bougé en un an, tandis que celui des jeunes “managers” a en moyenne diminué de 1,5%, soit une baisse de 500 euros entre 2020 et 2021. Mais bien que les salaires des managers aient davantage baissé que ceux des ingénieurs, ils restent plus élevés. En salaire brut moyen hors prime, les managers perçoivent 1.000 euros de plus que les ingénieurs par an, écart qui monte à 3.160 euros en comptant les primes.

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Du côté des jeunes diplômés des écoles d’ingénieurs, c’est le secteur des activités financières et d’assurance qui paye le mieux, avec un salaire brut annuel moyen hors prime s’élevant à 40.875 euros en 2021. Un important écart de salaire existe cependant entre les hommes et les femmes au sein de ce secteur, les hommes touchant en moyenne 2.619 euros de plus que les femmes sur l’année. Le secteur le moins rémunérateur est celui de l’industrie agroalimentaire, dont le salaire brut annuel moyen hors prime s’élève à 31.126 euros. L’écart de salaire entre les hommes et les femmes y est encore plus élevé que pour le secteur des activités financières et d’assurance : les hommes gagnent en moyenne 2.875 euros de plus que les femmes chaque année.

On observe chez les jeunes managers des salaires globalement supérieurs à ceux des ingénieurs à leur sortie d’école. Tout comme pour les jeunes diplômés d’une école d’ingénieurs, c’est le secteur des activités financières et d’assurance qui rémunère le mieux ceux sortant d’une école de commerce, avec un salaire brut annuel hors prime s’élevant en moyenne à 39.772 euros. Ce sont à l’inverse les ingénieurs exerçant au sein des industries textiles qui gagnent le moins en 2021, leur salaire brut annuel moyen s’établissant à 32.331 euros. Et comme chez les ingénieurs, le salaire des femmes managers est systématiquement plus bas que celui des hommes, exerçant pourtant dans le même secteur.