Memona Hintermann : "Il y a une honte autour de la tentative de suicide"

Memona Hinterman, journaliste, membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel de 2013 à 2019, auteure de "Je n’ai pas su voir ni entendre" (Hugo Publishing). ©AFP - Loïc Venance
Memona Hinterman, journaliste, membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel de 2013 à 2019, auteure de "Je n’ai pas su voir ni entendre" (Hugo Publishing). ©AFP - Loïc Venance
Memona Hinterman, journaliste, membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel de 2013 à 2019, auteure de "Je n’ai pas su voir ni entendre" (Hugo Publishing). ©AFP - Loïc Venance
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L'ancienne journaliste, membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel de 2013 à 2019, publie "Je n’ai pas su voir ni entendre" aux éditions Hugo Publishing.

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C'est un jour de septembre en 2020 que la vie de Memona Hintermann a basculé. Habituée des conflits, de par son métier de reporter du guerre, et des massacres, elle ne s'attend pas à une telle déflagration lorsque son mari attente à ses jours, dans sa voiture, sur une plage des Landes. 

Il appartient à ceux qui peuvent instituer des changements dans les politiques de santé de dire : est-ce qu'on peut rester les bras croisés devant un tel drame ?

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Depuis, elle a décidé de briser le tabou qui entoure le suicide, et a rédigé un ouvrage à la fois témoignage de son drame personnel et enquête sur une réalité en France. En effet, chaque année ce sont pas moins de 200 000 personnes essaient de se suicider

On parle de 200 000 personnes parce que ce sont les personnes qui sont enregistrées dans les hôpitaux. Mais un homme comme mon mari, s'il était sorti du coma, de sa voiture, peut-être qu'il aurait pris le reste du poison. Ou il serait rentré et on n'aurait rien su. Aujourd'hui, nous faisons un travail d'alerte avec le livre. 

Memona Hintermann rappelle par ailleurs que le risque de mourir d'un suicide dans les années qui suivent une tentative est 30% plus élevé que le risque de mourir d'une autre cause. Elle tient à souligner que pour l'entourage, ces années deviennent un véritable calvaire où l'"on est dans un circuit de doute, de culpabilité, de colère et de honte". 

Il y a une honte autour de la tentative de suicide. 

L'invité du week-end
16 min

Elle nous raconte comment une interview de France Inter a pu les aider, elle et son mari. Il s'agissait de l'interview d'Antoine Pelissolo, chef du service psychiatrie de l'hôpital Henri Mondor de Créteil. Il parlait notamment de l'effondrement et du stress chronique dans lequel nous vivons actuellement. Et il insistait sur le fait que la dépression et les troubles anxieux ne sont pas une tare dont il faut avoir honte

C'est ainsi qu'elle a franchi le pas, avec l'accord de son mari, pour l'écriture de son livre. 

La suite est à écouter... 

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