Anne Feeney, l’influente musicienne folk et activiste, est décédée du Covid-19 mercredi à 69 ans. On lui doit « Have You Been to Jail for Justice », qui a servi d’hymne aux militants du monde entier
« C’est avec un cœur très lourd que nous devons annoncer le décès de notre courageuse et brillante mère, Anne Feeney« , a écrit sa fille, Amy Sue Berlin, mercredi soir sur Facebook. « Nous avons eu beaucoup de chance qu’elle ait eu suffisamment de force pour qu’on puisse passer quelques jours avec elle avant qu’elle ne décide finalement qu’il était temps de lâcher prise« .
Habituée du circuit folk, Feeney a donné plus de 4 000 concerts à travers les États-Unis et l’Europe. Nombre d’entre eux étaient pour des travailleurs en grève, lors de manifestations. En 2004, elle a joué à la « March for Women’s Lives » à Washington, D.C. et sa prestation lors des manifestations de l’Organisation mondiale du commerce à Seattle en 1999 a été reprise dans le documentaire This is What Democracy Looks Like.
Anne Feeney a sorti 12 albums et a régulièrement collaboré avec Pete Seeger, John Prine et Peter, Paul et Mary. Son « Have You Been to Jail for Justice », souvent chanté lors des manifestations, a d’ailleurs été repris par ses derniers.
« C’était une compositrice profondément engagée, dans la grande tradition de Pete Seeger et Woody Guthrie« , a déclaré Peter Yarrow de Peter, Paul et Mary dans un communiqué. « Elle était joyeuse et fougueuse dans sa détermination à utiliser sa musique pour élever les plus marginalisés et pour avancer vers une plus grande justice dans le pays. Pour Annie, c’était un mode de vie. Sa chanson « Have You Been to Jail for Justice », que notre trio a enregistrée, était un hymne pour tous ceux d’entre nous qui luttaient à ses côtés. »
Son activisme a commencé dans sa jeunesse. Elle a été inspirée par son grand-père, William Patrick Feeney, un immigrant irlandais de la première génération, un violoniste. En 1969, alors qu’elle était encore adolescente, elle s’est produite en public pour la première fois et a repris une chanson de Phil Ochs lors d’une manifestation contre la guerre du Vietnam.
Elle est diplômée de la faculté de droit de l’université de Pittsburg en 1978 et a exercé en tant qu’avocate pendant 12 ans, représentant principalement des réfugiés et des victimes de violences domestiques. Feeney a été présidente de l’Union des musiciens de Pittsburgh de 1981 à 1997, devenant la première et la seule femme à occuper ce poste. Elle a fait partie du conseil exécutif de la section de Pennsylvanie de l’Organisation nationale des femmes (NOW), et elle a également été un membre actif de la Fédération américaine des musiciens et des travailleurs industriels du monde (IWW).
« La grande musicienne folk Anne Feeney luttait farouchement pour la justice et les droits des travailleurs sur scène, en studio et sur les piquets de grèves« , a déclaré Tom Morello dans un communiqué. « Par son art et par son exemple, notre camarade de l’I.W.W. continuera à être un symbole d’espoir et de solidarité pour les générations futures« .
En 1979, Supertramp enregistre l’album culminant de la carrière du groupe, Breakfast in America. Il devient disque d’or le 9 avril de la même année.
9 avril 1979 : Breakfast in America de Supertramp est n°1 aux États-Unis
Quiconque a connu les années 70 a forcément été bercé par la musique de Supertramp. En sortant en 1979 l’album Breakfast in America, Supertramp s’assure un succès mondial. Le 19 mai 1979, le groupe atteint même son premier numéro Un des charts aux Etats-Unis – Breakfast in America restera d’ailleurs le seul disque de Supertramp à atteindre ce niveau. Peut-être l’album le plus connu, certainement celui considéré à raison comme le plus réussi et structuré de la longue discographie de Supertramp, Breakfast in America contient plusieurs tubes absolus.
En 1978, Rick Davies et Roger Hodgson ont tous les deux des compositions quasi-abouties. Comme pour Even in the Quietest Moments… (1977) les deux chanteurs vont rassembler leurs créations pour finalement signer l’album conjointement. Davies et Hodgson ont la même idée, celle d’écrire un album divertissant. D’où l’idée de rebaptiser l’album initialement titré Hello Stranger avec une expression plus amusante, Breakfast in America. L’enregistrement se déroulera dans une bonne humeur idéale. Un état d’esprit qui se ressent tout au long de l’album. Les titres sont plus pop, plus légers que les anciens albums du groupe. Même l’excellente « Give a Little Bit » par exemple n’atteint pas l’esprit volontairement détendu de « The Logical Song ».
Un album largement fantasmé
Partiront du changement de nom décidé par Davies et Hodgson une série de théories concernant l’opus, toutes plus ou moins démenties par le groupe. Les fans de Supertramp restent pourtant persuadés que Breakfast in America est une satire de la société américaine. Cette impression sera accentuée par la pochette originale du disque qui met en scène l’actrice Kate Murtagh en habits de serveuse (la fameuse serveuse Libby) en lieu et place de la statue de la Liberté.
Cette pochette deviendra d’ailleurs rapidement l’une des plus connues de l’histoire de la musique. Créée par l’homme aux mains d’or, Mike Doud – qui a également créé la jacquette de Physical Graffiti – elle alimente encore aujourd’hui une théorie complotiste selon laquelle l’album aurait prédit les attentats du 11 novembre 2001.
Extrait du 1er album de The Police, Outlandos d’Amour, « Roxanne » reste un tube imparable. Et mettra le trio britannique peroxydé sur orbite. Mais deux ans après…
Écrite du point de vue d’un homme qui tombe amoureux d’une prostituée, le titre de The Police reprend le nom le nom de Roxanne, l’héroïne féminine de la pièce d’Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac. Sting serait-il un fin connaisseur de la littérature classique française ? Oui et mieux, le chanteur-compositeur-bassiste-guitariste aurait vu sur une vieille affiche accrochée dans le hall d’un hôtel à Paris, en France, où le groupe avait séjourné – le groupe jouera d’abord au Bus Palladium puis dans un Bataclan désert…. Si la chanson ne parvient pas à se classer dans les charts britanniques ni français, sa réédition en 1979, elle, atteindra la 12ème place du classement des singles au Royaume-Uni.
Il faut dire qu’à l’époque, le groupe n’avait aucune notoriété et leur passage raté lors du festival de Mont de Marsan en 1977 ne laissait en rien prédire le futur radieux de la formation, un quatuor alors, avec Henry Padovani et Andy Summers aux guitares, et Stewart Copeland à la batterie. Et la dent des critiques avait été très dure à l’égard du groupe anglais : Henry Padovani quittera la formation tout juste après le festival.
Flashback : à l’époque, le punk venait d’exploser et tous les rockers du monde cherchaient à raccrocher les wagons et se voir associés à cette scène rock novatrice, nihiliste. Mais The Police venait d’une autre planète. Études musicales classiques, gros niveau d’interprétation, bref, loin des punks qui découvraient leur instrument 3 minutes avant d’entrer en studio ! Visionnaires, les critiques de l’époque se limitèrent à dire qu’il s’agissait du plus mauvais groupe du plateau. Possible, aucun enregistrement pirate n’est venu contredire ce point. Mais l’avenir leur donnera tort, mais c’est encore une autre histoire.
Rolling Stone rend hommage à Dave Greenfield, claviériste de The Stranglers, décédé en 2020 à l’âge de 71 ans.
29 mars 1949 : Naissance de Dave Greenfield
« Après avoir été admis à l’hôpital pour des problèmes cardiaques dimanche dernier, Dave a été testé positif au coronavirus. Et il a malheureusement perdu la vie la nuit dernière, » a rapporté The Stranglers dans un communiqué. « Dave était quelqu’un d’adorable, amical et excentrique qui avait la langue bien pendue ! » Il avait 71 ans.
Premier album studio de The Stranglers, Rattus Norvegicus a presque immédiatement placé le groupe sur le devant de la scène punk britannique. Il comprenait les singles « Peaches » et « (Get a) Grip (on Yourself) », une illustration parfaite de la virtuosité de Greenfield. Toujours bien classé au hit-parade britannique, ce n’est néanmoins qu’en 1982 que le groupe a connu son plus grand succès avec « Golden Brown ». Il mettait alors presque exclusivement en vedette le jeu baroque de Greenfield, et a valu au groupe un prix Ivor Novello.
« Je suis navré d’apprendre le décès de Dave Greenfield, » a tweeté le chanteur et guitariste Hugh Cornwell. « C’est grâce à lui que les Stranglers ont pu se démarquer des autres groupes punk. Son talent et sa nature douce ont donné ce je-ne-sais-quoi au groupe. Et c’est lui l’homme qui a offert au monde la musique de « Golden Brown »« .
« C’est dans la soirée du 3 mai que mon ami et collègue de longue date, le génie musical Dave Greenfield, est décédé. Il rejoint ainsi les victimes de la Grande Pandémie de 2020, » a déclaré le chanteur et bassiste Jean-Jacques Burnel, qui est toujours à la tête des Stranglers aujourd’hui. « Tous les membres de la famille des Stranglers pleurent et adressent leurs plus sincères condoléances à sa femme, Pam. »
« Nous venons de perdre un ami cher à nos cœurs et un génie de la musique, » a ajouté le batteur Jet Black, également membre depuis 1974. « Dave était un diamant brut. Ensemble, nous avons fait une tournée mondiale titanesque et il était clair que des millions de personnes l’adoraient. Il va beaucoup nous manquer« .
« Nous avons perdu un véritable innovateur, une légende de la musique et l’un de mes plus chers amis, » a conclu le guitariste Baz Warne, qui a rejoint les Stranglers en 2006. « Le mot ‘génie’ est trop souvent utilisé de nos jours, mais Dave Greenfield en était assurément un. Nous avons partagé la scène pendant 20 ans. Nous avons ri et plaisanté comme seuls des membres d’un même groupe peuvent le faire. Il me manquera à jamais. Toutes nos pensées accompagnent sa femme Pam. »
Les Stranglers avaient sorti leur 17ème et dernier album, Giants, en 2012. Le groupe a récemment annoncé qu’il avait dû reporter ses dates de tournée prévues en mai en raison de la pandémie. Il devait passer par la France au début du mois de juin.
Découvrez dix choses que vous ignorez peut-être à propos de Siamese Dream des Smashing Pumpkins, sorti en 1993.
17 mars 1967 : naissance de William Patrick Corgan, leader de The Smashing Pumpkins
Si l’enregistrement d’un deuxième album aurait dû mettre en joie les Smashing Pumpkins, Billy Corgan a déclaré que travailler sur Siamese Dream avait été l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire du groupe. « Nous étions en pleine tournée, » a confié le chanteur à Rolling Stone en 1995. « Tout s’est bien passé… Jusqu’à l’arrivée de Nirvana. Nous sommes passés du statut de futures stars à celui de has-beens. On nous répétait que si on était vraiment bons, on aurait eu le même succès.”
Selon Corgan, à son entrée en studio, le groupe accumulait les insécurités. « Je ne voulais pas prendre ça à la légère, mais j’étais vraiment dans un mauvais état, » précise-t-il.
Étonnamment, l’album a été une révélation, une prise de risque grunge technicolor alternant moments de délicatesse voire d’euphorie à de monstrueux riffs. Siamese Dream s’est classé parmi les dix meilleures ventes aux États-Unis et au Royaume-Uni, a obtenu deux nominations aux Grammys et a été quatre fois disque de platine. Comme l’écrivait Rolling Stone à l’époque, l’album confirmait « que les Smashing Pumpkins ne sont ni des vendus ni des pièces détachées« . Siamese Dream entre à la 362ème place dans le classement des 500 plus grands albums de tous les temps selon Rolling Stone.
Étant donné la tension qui entourait Siamese Dream, il n’est pas surprenant que des années de querelle suivent sa sortie. Le groupe est devenu, selon les mots du critique David Fricke, « la tête d’affiche de l’Amérique dysfonctionnelle« .
Une dépression nerveuse et une rupture ont constitué les bases de cet album.
Corgan a fait une dépression nerveuse juste avant d’enregistrer Siamese Dream. « Si vous êtes sujet à la dépression et que vous allez jusqu’à avoir un groupe de rock pour combler vos insécurités, quelque chose ne va pas, » confiait-il dit à Rolling Stone en 1995. Il s’est rappelé à quel point il s’était senti désespéré, et ajoute en 2017 : « J’en étais même arrivé au point où je donnais des choses et je planifiais mon éloge funèbre… »
Pour compliquer encore plus la dynamique des Pumpkins, Wretzky et le guitariste James Iha ont mis un terme à leur idylle pendant que le groupe tournait Gish. Ils sortaient ensemble depuis 1988, et se sont séparés juste avant le concert du groupe au festival de Reading en 1992 (l’année où Nirvana était en tête d’affiche et où Kurt Cobain a été amené sur scène en fauteuil roulant). Le batteur Jimmy Chamberlin abusait quant à lui de substances illicites, ce qui ne faisait qu’ajouter aux problèmes du groupe.
Smashing Pumpkins ont enregistré l’album en Géorgie, principalement pour éloigner Chamberlin de la drogue.
Le groupe a choisi d’enregistrer au Triclops Sound Studios de Marietta, en Géorgie, en partie pour « que Chamberlain demeure éloigné de ce type de tentations et qu’il reste concentré, » écrit Corgan dans un billet de blog détaillant ouvertement le combat du chanteur avec la dépendance. Ça n’a pas marché.
Le groupe congédiera Chamberlin après la mort du claviériste Jonathan Melvoin (le fils du musicien Mike Melvoin du groupe Wrecking Crew et le frère des collaboratrices de Prince Wendy et Susannah). A 34 ans, Melvoin est mort d’une overdose d’héroïne dans un hôtel de New York. Chamberlin était avec lui lorsque l’incident s’est produit et a par la suite été accusé de possession de drogue.
Le tempérament de Corgan – et l’enregistrement analogique – a poussé Butch Vig à bout.
Producteur de Nevermind et du premier album des Pumpkins, Butch Vig était également en charge de Siamese Dream. « Billy était un savant fou avec les guitares, » a déclaré Vig à Jake Brown de Tape Op. « Souvent, je devais dessiner une carte de la chanson pour placer toutes ses parties de guitare. C’était épique. »
L’enregistrement de Siamese Dream était entièrement analogique. « Aujourd’hui, avec Pro Tools, il est si facile d’éditer des enregistrements, » avoue Vig. « Parfois, je faisais des montages entre deux prises. Je n’avais jamais vraiment fait d’enregistrement comme celui-ci. Je me souviens qu’il a failli me tuer, mais c’était une immense réussite personnelle. »
Le leader des Smashing Pumpkins a joué la plupart des parties de guitare et de basse de l’album lui-même.
Selon l’ingénieur Jeff Tomei, l’explication d’une telle mainmise est assez simple : « Billy savait ce qu’il voulait. En toute justice pour James et D’Arcy, il n’y a aucun moyen d’entrer dans la tête de quelqu’un d’autre et de jouer exactement ce qu’ils envisagent. »
Comme on pouvait s’y attendre, cette décision a mal tourné. Corgan a par la suite exprimé des regrets à ce sujet. « La musique est bien belle, » a-t-il confié à Rolling Stone, « mais à un moment donné, on franchit une ligne. Peu importe la qualité de votre album, vous avez étripé votre groupe. »
« Today » a capturé l’essence de Corgan comme un « garçon un peu bête venant de Chicago« .
« J’en étais arrivé à un point où il y avait un conflit direct entre ce que j’essayais d’être et qui j’étais vraiment, » confiait Corgan à Rolling Stone, se souvenant de la genèse de la chanson. « J’essayais d’être cette personne cool, éternellement rock, » poursuivait-il. « Pourtant, j’écrivais une chanson idiote comme ‘Today’. Je me trouvais face à un choix. Soit je jetais ça à la poubelle et j’essayais de poursuivre une sorte d’idéal que je ne pouvais pas atteindre, sois j’acceptais ce que j’étais, c’est-à-dire un garçon cucul de Chicago. D’une manière étrange, le fait de m’accepter à ce niveau a rendu ma vie encore plus simple. »
Corgan s’est inspiré de son jeune frère pour écrire « Spaceboy ».
Jesse, le frère de Corgan, est né avec une légère paralysie cérébrale et le syndrome de la Tourette. « Il a quelque chose de Rain Man, » a déclaré Corgan au Huffington Post au sujet de Jesse en 2012. « Il a certaines choses en plus et d’autres en moins… Il a été élevé pour être un garçon normal, mais, bien sûr, tout le monde ne le considère pas comme ça. D’où ma chanson ‘Spaceboy,’ parce que c’est un gamin qui vient d’une autre planète et qui a dû se débrouiller tout seul pour devenir un homme. »
Selon Courtney Love, toutes les chansons parlent d’elle.
La chanteuse de Hole est sortie avec Corgan avant son mariage avec Cobain, et a confié à la BBC quelle influence elle avait eu sur le deuxième album des Smashing Pumpkins : « A part ‘Spaceboy’, toutes les chansons sont à propos de moi. » Selon Love, « Today » était inspirée par leurs sentiments suicidaires. Corgan a cependant déclaré à Guitar World que les chansons étaient largement inspirées par sa petite amie de l’époque, Chris Fabian.
Le groupe Pavement s’en est pris aux Smashing Pumpkins sur « Range Life ». Ça n’est pas bien passé.
Stephen Malkmus ne mâche pas ses mots sur l’album Crooked Rain, Crooked Rain : « En tournée avec les Smashing Pumpkins/Des petites natures/Ils ne servent à rien/Je ne les comprend pas/Et je m’en fous. »
« Je pense que c’est de la jalousie « , a déclaré Corgan à Rolling Stone au sujet de cette référence sarcastique, « Ça illustre une certaine mesquinerie… C’est un peu comme au lycée, et l’équipe de football, ce sont les gars de Pavement et Mudhoney. Ils passent leur temps à se congratuler plutôt qu’à travailler« .
Malkmus semblait moins perturbé par la prétendue querelle, déclarant même au magazine i en 1999 : « Je ne me suis moqué que du nom du groupe, parce qu’il a l’air idiot… J’aime la plupart de leurs chansons. J’ai juste désavoué leur statut. Je n’ai jamais vraiment aimé le style de vie rock & roll. » En 2008, Malkmus a même suggéré qu’à sa connaissance, « Billy s’en est remis« . Mais la hache de guerre était loin d’être enterrée. En 2010, Corgan a été consterné de découvrir que son groupe devait partager l’affiche avec Pavement au Brésil. Il a twitté sa colère : « Je viens d’apprendre que SP va jouer avec Pavement au Brésil. Ce sera des funérailles dignes de la Nouvelle-Orléans… Je dis cela parce qu’ils représentent la mort du rêve alternatif, et nous on suivra avec l’affirmation de la vie… »
Corgan s’est lassé d’avoir à expliquer ce que voulait dire « Mayonaise ».
Les lecteurs de Rolling Stone ont désigné cette ballade comme leur chanson favorite des Smashing Pumpkins. Si cette « Mayonaise » est si convaincante, c’est en grande partie grâce à la note aiguë qui ponctue son refrain. Corgan a expliqué qu’elle était émise par une guitare Kimberly à 65 dollars qui faisait ce bruit à chaque fois qu’il arrêtait d’en jouer. Comme Corgan l’a déclaré à Guitar World en 1997, Iha a d’abord trouvé la progression d’accords qui sous-tend la chanson, avant que Corgan ne compose les paroles.
Mais les origines de ce titre mal orthographié sont plus sombres qu’il n’y paraît. En 1996, un Corgan exaspéré lâche sur un forum dublinois : « Vous savez comment j’ai trouvé le titre ‘Mayonaise’ ? J’ai ouvert mon frigo. » Il a également déclaré à une station de radio colombienne que c’était en fait une façon phonétique d’écrire « My Own Eyes ». Une interview avec KROQ en 1996 est probablement la plus proche de la vérité. « Parfois, il faut juste ouvrir son cerveau et voir ce qui entre, » dit-il. « ‘Mayonaise’ est arrivé comme ça. James voulait savoir comment on allait nommer la chanson et c’est la première chose qui m’est venue. C’est tout. »
Les deux petites filles figurant sur la jaquette de Siamese Dream n’étaient pas vraiment jumelles, et leur véritable identité n’a été dévoilée que des années plus tard.
Impossible de faire un pas sans tomber nez-à-nez avec la jaquette de Siamese Dream. Elle a donné son nom à l’album et est l’inspiration principale derrière les paroles de « Geek U.S.A. ». Si l’on supposait que les deux filles étaient apparentées, leur identité n’a pas été dévoilée à l’époque.
Lorsque les Smashing Pumpkins se sont réunis en 2007, Corgan s’est mis à la recherche des deux filles : « Comme vous le savez tous, elles étaient très jeunes quand la photo a été prise, » a-t-il déclaré. « Elles ne sont plus ensemble, pour autant qu’on sache. » Les choses ont ensuite pris un tournant étrange en 2011, lorsque Corgan a twitté : « Notre bassiste Nicole vient d’admettre qu’elle est l’une des filles sur la jaquette de Siamese Dream« . Quelques spectateurs astucieux ont néanmoins déduit que Nicole Fiorentino, alors bassiste du groupe, aurait été trop vieille pour être l’une des filles de la photo.
L’histoire s’est tassée jusqu’à cette année, lorsque les filles ont participé au tournage d’une vidéo annonçant la tournée Shiny and Oh So Bright des Pumpkins. « Ce qui est étonnant, c’est que leur alchimie est encore palpable, et pourtant, si ma mémoire est bonne, elles ne s’étaient jamais rencontrées avant ce tournage siamois, » précise Corgan sur son compte Instagram.
Alors, qui sont-elles ? Ali Laenger et Lysandra Roberts étaient de jeunes mannequins californiennes. Le tournage de Siamese Dream était « un rêve » pour les deux enfants. « On s’est gavé de bonbons et de glaces, » a déclaré Laenger à Setlist.fm cette année. « On portait de jolies robes avec des ailes d’ange, quel enfant de sept ans n’adorerait pas ça. »
En 1992, George Harrison donnera son dernier concert complet au Royal Albert Hall à Londres. Retour sur un évènement d’anthologie
25 février 1943 : naissance de George Harrison
George Harrison entame les années 90 emporté par un élan incroyable. En 1987, son album Cloud Nine le fait accéder au rang inattendu de pop star grâce à son tube « I Got My Mind Set on You » tandis que les Traveling Wilburys lui permettent d’apparaître dans les médias presque aussi fréquemment que durant sa période Beatles. Les Wilburys n’ont peut-être jamais vraiment voyagé, mais en décembre 1991, Harrison part au Japon pour une tournée avec Eric Clapton, sa première sortie internationale depuis 1974. L’évènement durera 12 concerts mais donnait l’impression que George Harrison allait enfin faire le tour du monde.
Pour des raisons qui restent encore inconnues, George Harrison fera finalement le choix de ne plus faire de dates après le Japon. Seule exception, le 6 avril 1992 au Royal Albert Hall de Londres, à l’occasion d’un concert caritatif peu avant les élections britanniques. Eric Clapton n’était pas là cette fois-ci mais Harrison était néanmoins entouré d’une grande partie de ses amis musiciens et notamment de Mike Campbell des Heartbreakers à la guitare. Ringo Starr, Joe Walsh, Gary Moore et son fils Dhanni Harrison montèrent sur scène pour les rappels sur « While My Guitare Gently Weeps » et « Roll Over Beethoven ».
George Harrison n’autorisa aucun tournage professionnel pour ce concert, mais il existe un clip amateur pour « Something », que vous pouvez découvrir maintenant. Beaucoup de fans estimèrent que ce concert était amplement meilleur que ceux réalisés au Japon, que Harrison chantait mieux et avait l’air plus détendu. Il disparaîtra plus ou moins complètement les années qui suivirent, faisant une réapparition uniquement pour l’anthologie consacrée aux Beatles ainsi que pour une déclaration choc sur Oasis, qu’il qualifiera de « merdique » après que Liam Gallagher avait eu l’audace d’insulter l’ancien Beatle.
Le Royal Albert Hall sera le dernier concert complet de George Harrison, même si quelques mois plus tard, il jouera plusieurs chansons pour l’anniversaire de Dylan et qu’en 1997 il interprètera « All Things Must Past » pour John Fugelsand. En 1998, il jouera également pour les funérailles de Carl Perkins, quelques mois avant d’être diagnostiqué d’un cancer de la gorge. Il passera les dernières années de sa vie à lutter contre la maladie, tout en enregistrant Brainwashed, son tout dernier album.
Par Andy Greene / Traduit et adapté par Louise-Camille Bouttier