Les députés doivent voter le projet de loi Covid ce lundi 18 octobre. Reste à savoir s’ils répondront ou non à l’appel des syndicats. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Les députés doivent voter le projet de loi Covid ce lundi 18 octobre. Reste à savoir s’ils répondront ou non à l’appel des syndicats. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

La CGFP, le LCGB et l’OGBL lancent un ultimatum au gouvernement. Si le CovidCheck en entreprise est voté par les députés ce lundi et qu’aucune négociation n’est possible avant le 31 octobre, il peut s’attendre à des mesures «syndicales et juridiques».

«Les trois syndicats représentatifs au niveau national appellent les députés de tous les partis à rejeter l’article du projet de loi sur le CovidCheck au travail. Si le projet de loi est adopté sans changement et que la coalition des trois ne montre aucune volonté de compromis d’ici le 31 octobre, la CGFP, le LCGB et l’OGBL prendront de nouvelles mesures syndicales et juridiques.» Telle est la conclusion d’un communiqué de presse commun aux trois syndicats luxembourgeois. Concrètement, quelles mesures le gouvernement peut-il craindre? «À ce stade, il est encore trop tôt pour vous fournir des détails», répond un porte-parole. «Tout dépend du résultat du vote (qui aura lieu ce lundi 18 octobre, ndlr) à la Chambre des députés et de la réaction du gouvernement face à l’ultimatum.»

CGFP, LCGB et OGBL . Se trouvaient autour de la table  (LSAP), ministre du Travail, (LSAP), ministre de la Santé, et (DP), ministre de la Fonction publique. Aucun terrain d’entente n’a pu être trouvé.

Ce flou autour des sanctions

«Les représentants des salariés ont tous été pris au dépourvu et mis devant le fait accompli. Le gouvernement se comporte comme si une situation d’urgence persistait», dénoncent alors les trois syndicats. Pour justifier leur opposition au CovidCheck en entreprise, ils citent différents arguments, la plupart déjà soulevés dans les différents avis rendus par la , la , le , ou encore la .

Comme les nombreuses questions sur les conséquences pour un employé sans CovidCheck. «Cela ouvre la porte aux abus.» Le texte se réfère au statut public ou au droit du travail. «Cela signifie que le chef de l’administration ou l’employeur décidera au cas par cas. De cette façon, les sanctions arbitraires des employeurs contre les travailleurs impopulaires sont encouragées comme jamais auparavant.» Sans parler des questions pratiques de contrôle en entreprise. Ils notent aussi une discrimination envers les personnes aux revenus les plus faibles ne souhaitant pas se faire vacciner, qui ne pourront payer leurs tests. Et dénoncent une obligation vaccinale indirecte.

Les délégations du personnel auraient à donner leur accord au CovidCheck dans les entreprises de plus de 150 salariés. «La relation inégale entre la direction et les représentants du personnel signifie que les représentants du personnel sont clairement désavantagés», relativisent les syndicats. Qui demandent également qu’ils aient davantage leur mot à dire dans les petites et moyennes entreprises.

Une «ruée de travailleurs désespérés»

Les syndicats parlent déjà d’une «ruée de travailleurs désespérés» qui les contactent parce qu’ils craignent pour leur emploi à cause de cette mesure. «En raison du grand nombre d’employés qui pourraient se voir refuser l’accès au travail à l’avenir, des pénuries de personnel dans les domaines systémiquement pertinents de la société ne peuvent être exclues», ajoutent CGFP, LCGB et OGBL.

L’Association luxembourgeoise des employés de banque et assurance (ALEBA), syndicat du secteur financier, se dit quant à elle favorable au CovidCheck en entreprise, dès lors que des solutions sont prévues pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas se faire vacciner, par exemple une prise en charge des tests PCR.

Même la Chambre des métiers, qui représente les employeurs dans l’artisanat et «salue» la mise en place du CovidCheck en entreprise, écrit que «le flou juridique et l’absence de dispositions concernant la mise en pratique du régime CovidCheck en entreprise sont déplorables».

Du côté de la population, la colère monte. Environ 4.000 opposants à la généralisation du CovidCheck au Luxembourg ont manifesté vendredi, selon plusieurs médias. Ils comptent désormais sur le vote des députés.