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Interview

Tentative de censure au musée d'Histoire de Nantes : «En travaillant sur une culture minoritaire, je savais qu’on était exposés»

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Le directeur de l'institution nantaise, Bertrand Guillet, explique son soudain bras de fer avec les autorités chinoises sur l'exposition Gengis Khan et la culture mongole, évoquant une volonté de «lessivage historique».
par Ève Beauvallet
publié le 13 octobre 2020 à 19h27

A la fin de l'été, au moment même où le régime de Xi Jinping partait à l'offensive contre les Mongols – entre autres en réduisant la part d'enseignement de la langue mongole au profit du mandarin dans les programmes scolaires –, les autorités centrales chinoises demandaient au musée d'Histoire de Nantes le contrôle de l'ensemble des productions (textes, cartographies, catalogue, communication) liées à l'exposition que l'institution française préparait sur l'empire de Gengis Khan, en partenariat avec le musée de Mongolie intérieure à Hohhot en Chine. Le bureau du patrimoine de Pékin envoyait également un nouveau synopsis d'exposition qui, comme l'expliquait la direction du musée par communiqué hier, imposait «des éléments de réécriture tendancieux visant à faire disparaître totalement l'histoire et la culture mongole au bénéfice d'un nouveau récit national». Le directeur du Château des ducs de Bretagne, Bertrand Guillet, revient sur les raisons qui le persuadent aujourd'hui de se passer des partenaires chinois, et de reporter l'exposition pour la monter selon le synopsis initial, à horizon 2024, avec un réseau d'institutions occidentales.

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