Surdoses d’opioïdes

L’isotonitazène dans le viseur de Santé Canada

Le nombre d’échantillons d’isotonitazène – un nouvel opioïde de synthèse plus puissant que le fentanyl – reçus et analysés par Santé Canada monte en flèche depuis deux ans.

Lundi, La Presse a rapporté que le nombre de surdoses aux opioïdes a doublé depuis le début de la pandémie de COVID-19 à Montréal et que l’une des raisons de cette augmentation serait la présence d’isotonitazène, communément appelé Toni, dans l’héroïne et dans des comprimés contrefaits, qui imitent notamment l’oxycodone.

Même consommé à une très faible dose, l’isotonitazène peut causer un arrêt respiratoire. Le plus souvent, les consommateurs de drogue le consomment à leur insu.

Santé Canada a indiqué à La Presse n’avoir analysé aucun échantillon d’isotonitazène au pays en 2018, mais 8 en 2019, 166 en 2020 et 38 depuis le début de l’année seulement, au 18 février.

Pour le Québec, aucun échantillon n’a été analysé en 2018, 7 en 2019, 115 en 2020 et déjà 26 en 2021, au 18 février.

On signale que cette substance (classée comme un nouvel opioïde) causerait des effets psychoactifs semblables à ceux causés par l’héroïne, le fentanyl et d’autres opioïdes.

« Étant donné le risque d’effets néfastes posé par cette substance, Santé Canada, avec l’appui d’intervenants, continuera de surveiller la présence d’isotonitazène au pays », affirme une porte-parole de Santé Canada, Kathleen Marriner, selon qui le ministère est en train de développer des sources pour recueillir davantage de données, notamment sur le marché illégal.

Plus présent au Québec

Santé Canada ne peut dire pour le moment si l’isotonitazène est à l’origine de surdoses mortelles au Québec et ailleurs au pays, mais la Santé publique de Montréal a émis un avis en novembre dernier, à la suite de la mort d’un homme qui avait consommé un comprimé bleu dont on croit qu’il contenait de l’isotonitazène.

Santé Canada n’a pas non plus compilé de statistiques sur les quantités d’isotonitazène saisies par les corps de police au Québec et au Canada, mais le SPVM a indiqué avoir mis la main sur 3517 comprimés en 2020 et encore aucun pour 2021.

Alors que le fentanyl, un opioïde 40 fois plus puissant que l’héroïne, cause des ravages ailleurs au Canada, mais beaucoup moins au Québec, l’isotonitazène serait plus présent dans la Belle Province que dans les autres provinces canadiennes, selon la caporale Mélanie Perrier, du Service de sensibilisation aux drogues et au crime organisé de la Gendarmerie royale du Canada.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.

Résultats de tests des travailleurs de la santé

Des intrusions de patrons inquiètent Québec

Des consultations de résultats de tests COVID-19 par des employeurs du réseau de la santé au moyen du Dossier santé Québec (DSQ) ont été détectées dans quatre régions du Québec au cours des six derniers mois. Un phénomène que le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) dit prendre « très au sérieux ».

« Depuis le début de la pandémie, cinq consultations de résultats COVID-19 par un employeur ont été jugées inappropriées par le Comité de surveillance des usages inappropriés », a indiqué une porte-parole du Ministère à La Presse.

Le DSQ est un système provincial qui regroupe divers renseignements de santé des patients. On peut notamment y voir les médicaments prescrits, de même que des résultats d’examens d’imagerie médicale et d’analyses de laboratoire. Seules quelques catégories de spécialistes, dont les médecins, les infirmières et les pharmaciens, ont accès au DSQ, et cet accès doit servir uniquement à fournir des services de santé.

Le DSQ conserve une trace de chaque accès aux renseignements d’un patient. La première consultation inappropriée liée à des résultats de tests COVID-19 a été repérée en août dernier, et la plus récente en janvier.

Deux cas ont été décelés dans Lanaudière, et les trois autres à Laval, en Montérégie et en Estrie. « Malgré la situation exceptionnelle, le DSQ ne peut servir à donner accès aux résultats de santé d’un employé à son employeur ou à un collègue », a rappelé le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Estrie dans un message interne cette semaine.

Ces accès, qui « visaient à obtenir plus rapidement le résultat de tests » constituent « un usage du DSQ qui est défendu », a indiqué le CIUSSS. « Des sanctions sont possibles », a conclu le Centre estrien. Aucune sanction n’a été appliquée dans les régions touchées « pour le moment », nous a indiqué la porte-parole du Ministère, Marie-Hélène Émond, par courriel. « Le MSSS se penche toutefois sur cet aspect que nous prenons très au sérieux. »

En Estrie

Le CIUSSS de l’Estrie nous a dit ne pas être en mesure de spécifier les motifs de la consultation inappropriée détectée par Québec. « Peu importe le motif, aucune consultation au DSQ sans autorisation n’est acceptable », a indiqué une porte-parole par courriel. L’objectif de fournir les résultats de tests dans un délai de 24 à 48 heures est atteint dans « presque la totalité » des cas, et pour 83 % des tests PCR faits en laboratoire, la réponse est donnée dans un délai de 24 heures, affirme le Ministère.

En Estrie, le délai pour obtenir un résultat est de 24 à 72 heures, et les tests des employés du réseau de la santé sont priorisés, a fait savoir le CIUSSS. Par ailleurs, les patients qui ont déjà activé leur accès au Carnet santé Québec peuvent maintenant voir le résultat de leur test COVID-19 sans délai, et ce, depuis mercredi, a fait savoir le MSSS. Jusqu’ici, ces résultats apparaissaient seulement après 30 jours dans le Carnet santé.

MétéoMédia prévoit un printemps très doux et un été chaud

À l’image de l’hiver qui tire à sa fin, le printemps sera doux au Québec, peut-être même le plus doux depuis longtemps, selon les prévisions de MétéoMédia.

Contrairement aux dernières années, les périodes de fraîcheur ne devraient pas se prolonger dans l’est du pays dans les prochaines semaines.

« Ça risque d’être un des printemps les plus doux des 10 dernières années, au moins depuis 2013 », a prédit le chef de service de la météorologie à MétéoMédia, André Monette, en entrevue avec La Presse Canadienne.

Selon le météorologue, quelques bonnes tempêtes printanières apporteront toutefois des précipitations supérieures à la normale pour la région des Grands Lacs et la vallée du Saint-Laurent, mais le nombre de journées avec des précipitations se situera entre 35 et 45 jours, soit près des normales.

L’hiver a toutefois encore quelques soubresauts à offrir avant que l’on puisse entendre le chant de reproduction des hirondelles.

« Le couvert de neige est actuellement bien garni dans le sud du Québec, ce qui va permettre de profiter des sports d’hiver pendant encore quelques semaines », a indiqué André Monette en précisant qu’il pourrait y avoir encore « quelques bordées de 10 ou 15 cm », même si aucune tempête majeure ne pointe à l’horizon.

Des risques d’inondation faibles

En 2019 et 2017, des pluies abondantes survenues à la suite d’un hiver neigeux et la fonte subite du couvert de neige avaient provoqué des inondations historiques dans plusieurs régions du Québec.

Mais cette année, rien ne laisse présager de tels évènements ; au contraire, avec un faible contenu en eau dans le couvert de neige, le risque d’inondation est plutôt mineur.

« Les glaces se sont formées tardivement, ce n’est pas une saison qui sera problématique. Ça risque de fondre et de se dissiper de manière typique pour une saison printanière », a avancé le chef de service de la météorologie à MétéoMédia.

La transition vers l’été devrait se faire en douceur, tandis que les températures clémentes se poursuivront. « Ce qu’on voit pour l’instant, c’est un bel été. Il n’y a aucun scénario qui ramènerait du temps frais ou moche, on devrait avoir un bel été avec des températures au-dessus de la normale », a précisé M. Monette.

Quarantaine obligatoire à l’hôtel

La sécurité des voyageurs sera examinée

Les députés entendront des ministres et des fonctionnaires fédéraux dès cette semaine sur la sécurité des voyageurs de retour au pays, dans la foulée des allégations de deux femmes qui disent avoir été agressées sexuellement pendant leur quarantaine obligatoire. Le Comité permanent de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes a voté pour la tenue d’une audience avec les ministres fédéraux de la Sécurité publique et de la Santé. Des représentants de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), de l’Agence des services frontaliers du Canada et de l’Agence de la santé publique du Canada seront aussi présents. Les conservateurs ont proposé l’audience alors que des informations circulaient selon lesquelles un agent de contrôle de quarantaine ainsi qu’un voyageur avaient été accusés dans deux affaires distinctes d’agression sexuelle qui auraient eu lieu le mois dernier. Le député libéral John McKay, président du comité, a déclaré lundi que l’audience pourrait avoir lieu cette semaine, mais a prévenu qu’il serait difficile de planifier les témoignages à temps. — La Presse Canadienne

Affaire Huawei

Meng Wanzhou de retour en cour à Vancouver

Un avocat de Meng Wanzhou, la dirigeante de Huawei qui est menacée d’extradition vers les États-Unis, a soutenu lundi qu’il y avait des preuves montrant que le dossier contre elle était « manifestement peu fiable » et il a demandé au tribunal que ces preuves soient admises à l’audience sur le fond, en mai prochain. L’avocat Frank Addario a déclaré en Cour suprême de la Colombie-Britannique que les courriels entre le personnel du géant des télécommunications et la banque internationale HSBC montrent que l’institution financière était bien consciente que Huawei contrôlait une autre société appelée Skycom – donc que Mme Meng ne pouvait pas être tenue responsable d’une éventuelle violation par la banque des sanctions américaines imposées à l’Iran. Me Addario a soutenu lundi que le personnel de la banque HSBC savait que Skycom avait été vendue à Canicula, que Canicula était la société mère de Skycom et que Huawei contrôlait le compte Canicula. L’avocat a donc demandé au tribunal d’admettre en preuve les déclarations sous serment, y compris les courriels et les informations de compte bancaire, afin de soutenir la thèse de la défense lors de l’audience d’extradition de Mme Meng, en mai prochain. Mme Meng avait été arrêtée à l’aéroport de Vancouver en décembre 2018 à la demande des États-Unis, qui veulent la juger pour fraude.

— La Presse Canadienne

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