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Cannabis, alcool et tabac pour passer à travers la pandémie

C’est chez les jeunes que la consommation a particulièrement augmenté, ce qui n’est pas sans risques pour leur santé mentale.

Un jeune tenant un petit sac en plastique rempli de cannabis.

Un jeune tenant un petit sac en plastique rempli de cannabis.

Photo : iStock / PhotoBylove

La pandémie a mis les Canadiens à rude épreuve. Pour y faire face, certains ont augmenté leur consommation d’alcool, de cannabis et de tabac.

Un sondage Ipsos commandé par Radio-Canada a mesuré à quel point l’année écoulée avait affecté les habitudes de consommation de ces trois substances en comparaison avec la période d’avant la pandémie.

Il en ressort que 41 % des utilisateurs de cannabis en ont consommé davantage et que le tiers des fumeurs ont fumé plus qu'avant. Aussi, 3 2% des personnes sondées ont dit prendre plus d'alcool.

On note cependant qu'un peu plus de la moitié des répondants n'a pas changé ses habitudes et qu’une très faible proportion a réduit sa consommation durant la pandémie.

Les jeunes plus éprouvés que jamais

Mais ce coup de sonde a surtout révélé une augmentation de la consommation de cannabis chez 54 % des jeunes âgés de 18 à 34 ans.

En plus, 46 % boivent plus d’alcool et 40 % fument plus de tabac. L’écart est significatif avec les autres groupes d'âge.

Pour Sébastien Dallaire, premier vice-président Ipsos Canada, cette hausse marquée découle des difficultés éprouvées par les jeunes aux prises avec une détérioration importante de plusieurs aspects de leurs vies.

Le cannabis est probablement vu comme une manière de se calmer en période de stress, pour améliorer les choses. Même chose pour l'alcool, remarque M. Dallaire. On voit qu'il y a une hausse de la consommation assez importante, et donc c'est aussi des sources d'inquiétude.

C'est fortement relié à la santé mentale. Les gens ont tendance à essayer de se soigner un peu avec différentes substances qui les aident à se calmer et à être moins stressés.

Une citation de Sébastien Dallaire, premier vice-président Ipsos Canada,

Cette tendance à l’automédication, la docteure Marie Ève Morin, médecin de famille œuvrant en dépendance et en santé mentale, l’a constatée chez ses patients.

Le recours au cannabis et à l’alcool, deux produits légaux, aura permis à certains de gérer des troubles liés à l’anxiété, à l’angoisse, à la dépression ou encore à l’insomnie.

J'ai vu des jeunes qui consommaient [avant la pandémie] quelques soirs par semaine du cannabis entre amis et qui se sont mis à fumer du matin au soir durant la période où on a arrêté l'école, affirme cette médecin de famille.

Ils ont par exemple arrêté leurs médicaments pour le TDAH parce qu'ils n’allaient plus à l'école et parce qu’ils voulaient consommer davantage et, surtout, j’entends beaucoup parler de décrochage scolaire.

Une citation de Marie Ève Morin, médecin de famille œuvrant en dépendance et en santé mentale

L'impact de cette situation est d’autant plus inquiétant que le cerveau des jeunes est encore en développement, précise-t-elle.

Elle dit craindre le pire depuis qu’elle a remarqué chez ses patients une perte de motivation généralisée.

Elle précise que les réactions psychiatriques face à la pandémie n'apparaîtront pas avant plusieurs mois et que la difficulté d’accès aux soins en santé mentale risque d’augmenter la détresse des jeunes.

Partout au Canada, la consommation de cannabis est plus élevée que celle de l’alcool ou du tabac. Seule exception, la Colombie-Britannique, où le cannabis arrive en troisième position avec une hausse de 30 %, derrière l’alcool (35 %) et le tabac (31 %).

Le sondage révèle également que près de la moitié des Albertains (46 %) qui consommaient du cannabis avant la pandémie ont recouru à cette substance.

Dans les provinces atlantiques, la consommation demeure également élevée (44 %), alors que le Québec et l'Ontario se situent dans la moyenne canadienne (41 %).

Méthodologie du sondage

Le sondage Ipsos commandé par Radio-Canada a été mené en ligne du 12 au 17 février auprès de 3000 Canadiens. Les résultats sont précis à plus ou moins 2 %, 19 fois sur 20.

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