WillxSmic - FULL VOLUME TENKAICHI JU-JITSU

Chronique CD album (19:31)

chronique WillxSmic - FULL VOLUME TENKAICHI JU-JITSU

NO GOD – NO MASTER – NO GUITARIST

 

Voici la devise tripartite qui nous parvient de ce (gros) quart d'heure strasbourgeois.

Respectant par ailleurs la traditionnelle tradition de détournement de noms de célébrités en vogue dans les milieux autorisés (et non) de la powerviolence et au-delà – pensons par exemple à Travølta, Jodie Faster, Charles Bronson, Eastwood, ACxDC, XmalcolmX ou encore KatexMosh (sans parler d'un vieux projet qui n'a jamais vu le jour d'un Jacques Caisse Claire, que les aficionadxs de la météo au tournant du millénaire apprécieront sûrement) – c'est le sobriquet de WillxSmic qu'a choisi le power trio qui nous accompagne aujourd'hui.

 

Un rapide coup d'oeil à la tracklist sur bandcamp permet de se rassurer sur un autre point : la traditionnelle tradition des des titres d'une minute circa est elle aussi respectée. Et pourtant le coin de l'oeil en question est attiré par une anomalie : un titre de plus de quatre minutes est venu se paumer au milieu de la galette ! C'est presque autant que tous les titres qui le précèdent. Et un autre vient chatouiller les trois tours de cadran en fin de parcours également.

 

C'est peut-être idiot, mais ce genre de petits détails sont parfois justement ceux qui attisent ma curiosité, me laissant entendre qu'il y aura « un peu plus » que ce à quoi je m'attends dans ce que nous a concocté Willy. Et j'aime ça. D'autant plus lorsque l'on se remémore la devise qui sert ici d'entête.

Pas de guitare donc, mais des beats, du fuzz bien bas et des screams qui vont venir déverser une épopée torrentielle de riffs.

 

Si le nom de l'album prête à sourire de par son aspect décalé, les paroles, elles sont bien plus sérieuses, politiques et amères, et méritent clairement le détour. Je lis presque toujours les paroles des groupes que j'écoute, et pour ne rien vous cacher, c'est ici – au delà de la musique elle-même – un autre élément qui est venu faire la petite différence nécessaire pour remonter dans le haut de ma liste d'albums à chroniquer, et accessoirement à apprécier. Prenons le simple exemple de « Wormfilled Cigarettes » et son tacle à l'Obscene Extreme, mais que l'on peut facilement transposer à de plus amples pans de nos scènes :

 

« Are you having fun ?

With your shitty music full of tupatupas and pitchshifters, you're just a bunch of assholes disguised in bananas or whatever

Banalizing misogyny, rape culture, under your black humour excuse

You disgust me so fuckin' much

You'll answer me "we're just havin' fun"

That's right, we'll kill your fun, just as we should

You're so rotten you smoke wormfilled cigarettes

Goregrind bastards fuck off, Goregrind bastards fuck off

Who knows what happen in the camp of your goddamn festival »

 

Quant à 'la musique elle-même', pour m'auto-citer, croyez-le ou non mais c'est difficile à décrire, car au final assez varié autour de cette base powerviolence. Entre les dépassements fastcore, une urgence qui n'a décidément pas le temps, on se retrouve presque toujours dans l'attente du riff d'après pour savoir ce qu'il va se passer, même au sein de morceaux aussi courts. Ce qui pourra plaire aux fans de hxc chaotique par exemple.

Mais en plus, une grosse basse bien fuzzée (genre « Glowing Dirt », si ça ne racle pas les tiroirs de bon sludge bien cracra), des blasts à fond, du groove malgré tout (au milieu de « Michael », même si ce n'est pas vraiment représentatif, mais c'est fun), un « Bastos » qui va être le morceau le plus punk hardcore, les riffs très changeants de « Collect Throw Repeat ».... il y en a pour pas mal de goûts. Sans parler du fait que le chant ne se limite pas à la 'classique' voix powerviolence, on y trouve là aussi des variations de screams et consorts.

 

Bref, une chronique finalement assez longue pour un album qui l'est moins, mais qui a donc tous les atouts en main pour que vous tentiez une écoute si tout ce qui précède vous parle un tant soit peu.

Personnellement, j'adore.

 

A écouter parce que UN DEUX TROIS QUATRE Sauvez Willy

photo de Pingouins
le 21/03/2025

4 COMMENTAIRES

el gep

el gep le 21/03/2025 à 09:40:32

Ah oui dans ce cas on pourrait remplacer ''Goregrind bastards'' par ''whoever bastards'', ça me paraît manquer un peu de recul, et d'aussi d'autocritique, ha ! Vazy polémik ! Nik ta scène !

Aldorus Berthier

Aldorus Berthier le 26/03/2025 à 11:57:56

C'était gratuit ce tacle sur l'OEF ou y a bien une justif ?
Vu que c'est LE festoche que je fantasme depuis 2015, faudrait dans ce cas que je me prépare à tomber de haut :/

Pingouins

Pingouins le 26/03/2025 à 15:15:17

Ben le tacle est vis-à-vis de la scène plus largement, et les raisons sont explicitées dans les paroles. Après si tu y vas tu vas probablement beaucoup t'amuser, hein, ça a l'air bien débilou !

@Gepounechko : oh t'inquiètes y'a d'autres morceaux sur des trucs beaucoup plus autocritiques :D

el gep

el gep le 26/03/2025 à 16:41:14

@Pingü: ah bon, ok, alors je repose ce jerrican d'essence alors.


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