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Emmanuel Macron confie à l’historien Benjamin Stora une mission sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie »

L’historien devra, d’ici la fin de l’année, « formuler librement des recommandations » en vue de favoriser « la réconciliation entre les peuples français et algérien ».

Le Monde avec AFP

Publié le 24 juillet 2020 à 22h25, modifié le 25 juillet 2020 à 08h14

Temps de Lecture 2 min.

L’historien français Benjamin Stora, à Paris, en mai 2017.

Emmanuel Macron a reçu, vendredi 24 juillet, l’historien Benjamin Stora et lui a confié une mission sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie », en vue de favoriser « la réconciliation entre les peuples français et algérien », a annoncé l’Elysée.

Cette mission, dont les conclusions sont attendues à la fin de l’année, « permettra de dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, ainsi que du regard porté sur ces enjeux de part et d’autre de la Méditerranée », a expliqué la présidence.

Dans une démarche parallèle, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait annoncé, dimanche, avoir nommé le docteur Abdelmadjid Chikhi, directeur général du centre national des archives algériennes, pour mener un travail de « vérité » sur les questions mémorielles entre les deux pays.

Né en 1950 à Constantine en Algérie, Benjamin Stora est l’un des spécialistes les plus réputés de l’histoire de l’Algérie, en particulier de la guerre (1954-1962) qui déboucha sur l’indépendance du pays. Dans sa lettre de mission, Emmanuel Macron précise qu’« il importe que l’histoire de la guerre d’Algérie soit connue et regardée avec lucidité. Il en va de l’apaisement et de la sérénité de ceux qu’elle a meurtris. » Pour lui, il en va aussi « de la possibilité pour notre jeunesse de sortir des conflits mémoriels ».

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Objectif : « formuler librement des recommandations »

« Je souhaite m’inscrire dans une volonté nouvelle de réconciliation des peuples français et algérien », écrit le président. Car « le sujet de la colonisation et de la guerre d’Algérie a trop longtemps entravé la construction entre nos deux pays d’un destin commun en Méditerranée ».

Signe fort d’un dégel dans les relations entre l’Algérie et l’ancienne puissance coloniale, Paris a remis début juillet les restes de vingt-quatre combattants algériens tués au début de la colonisation française au XIXe siècle. Un geste considéré comme « un grand pas » par Alger. « A travers ce genre de geste, la France redécouvre son histoire », avait estimé Benjamin Stora dans un entretien à l’Agence France-Presse (AFP). Pour lui, « il y a un mouvement mondial de réappropriation de l’histoire des peuples, et la France ne peut pas passer à côté de ça ».

La mission confiée par Emmanuel Macron doit permettre « à Benjamin Stora de formuler librement des recommandations sur les prochaines étapes de ce travail de vérité et de mémoire », selon l’Elysée.

« Paix des mémoires »

Depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron a reconnu que Maurice Audin, mathématicien pro-indépendance disparu en 1957, était bien « mort sous la torture du fait du système institué alors en Algérie par la France ». Il a aussi honoré les harkis, ces combattants algériens ayant servi la France et ayant été abandonnés par Paris dans des conditions tragiques.

Dans un entretien avec Radio France Internationale (RFI), jeudi, à la veille de recevoir sa lettre de mission, Benjamin Stora a insisté sur le fait qu’« il n’est pas un représentant de l’Etat français ». « On ne peut jamais définitivement réconcilier des mémoires. Mais je crois qu’il faut avancer vers une relative paix des mémoires pour précisément affronter les défis de l’avenir, pour ne pas rester prisonniers tout le temps du passé parce que l’Algérie et la France ont besoin l’une de l’autre », a-t-il plaidé.

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« L’histoire en Algérie comme en France est une histoire à enjeux. On a effectivement, de part et d’autre de la Méditerranée, à essayer d’approcher au plus près possible une histoire qui soit celle des faits eux-mêmes et qui ne soit pas une histoire idéologisée en permanence, ou instrumentalisée en permanence », a souligné l’historien français.

Le Monde avec AFP

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