Les marchés européens sont en pleine ascension, portés par les politiques accommodantes des banques centrales. Le CAC 40 bat de nouveaux records, inédits depuis 20 ans. Wall Street progresse malgré la hausse de l’inflation aux Etats-Unis… Vous vous demandez ce que cela signifie pour vos finances ? Concrètement, est-ce le bon moment pour investir, à la faveur d’une conjoncture encourageante ? Ou faut-il au contraire attendre que les marchés baissent, pour espérer faire un “bon coup” et bénéficier de belles plus-values ? Ni l’un, ni l’autre. Vous devez investir en Bourse en fonction de votre profil, de votre situation et de vos objectifs d’investissement : en aucun cas en fonction du cours des actions.

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Prédire l’avenir : une fausse bonne idée

Intuitivement, on pense souvent qu’il vaut mieux investir lorsque les prix des actifs sont bas. Par exemple, en période de récession ou juste après un krach boursier, afin de bénéficier d’une hausse future. Autre stratégie prisée de ceux qui s’intéressent de très près à la Bourse : le “market timing”, où l’on tente d’anticiper les mouvements des marchés, afin d’espérer acheter au plus bas pour revendre au plus haut dans une logique spéculative.

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Ces deux approches ont en commun un postulat de base, selon lequel il serait possible de prédire l’évolution des marchés, pour investir au bon moment. Le plus souvent, en analysant les données macroéconomiques, en interprétant les décisions politiques ou encore les mesures prises par les différentes institutions financières. Mais qu’en disent les économistes les plus brillants de notre époque ?

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D’abord, que l’économie ne permet pas de prédire le comportement des marchés. Paul Krugman, prix Nobel d’économie 2008, l’a rappelé dans les colonnes du New York Times au cœur de la crise sanitaire : “Rappelez-vous de trois règles. Premièrement, le marché boursier n’est pas l’économie. Deuxièmement, le marché boursier n’est pas l’économie. Troisièmement, le marché boursier n’est pas l’économie […]. La relation entre la performance des actions – largement déterminée par l’oscillation entre la cupidité et la peur – et la croissance économique réelle a toujours été à mi-chemin entre molle et inexistante.”

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Ensuite, que les marchés sont irrationnels. Comme l’explique dans ses travaux Robert Shiller, prix Nobel d’économie 2013, tous les agents économiques sont influencés par des facteurs culturels, structurels et psychologiques, qui biaisent leurs décisions… et biaisent donc d’autant le comportement des marchés. Aucune anticipation rationnelle ne peut donc permettre de prédire les variations des cours de Bourse.

Vouloir battre les marchés, c’est perdre à tous les coups

Les données historiques nous permettent également de tirer quelques enseignements sur le comportement des marchés.

Le market timing est un jeu dangereux. En observant la performance de l’indice MSCI World (indice représentatif du comportement du marché actions à travers le monde), on comprend rapidement qu’en essayant d’éviter les baisses, on risque surtout de se priver des hausses. Entre 1998 et 2018, la performance annualisée du MSCI World a été de 5,1%. En ratant seulement les 5 meilleures séances boursières sur cette période de 20 ans, la performance moyenne annualisée serait tombée à 3,94% par an. Pire, en ratant les 50 meilleures séances boursières sur cette même période, la performance aurait même été négative et égale à -4,41% par an, soit une perte totale de 58% sur la période !

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Même les professionnels qui cherchent à battre le marché n’y arrivent pas. Sur une période de 10 ans, entre 2010 et 2020, 90% des gérants européens dits “actifs”, qui cherchent à battre le marché en anticipant ses mouvements, ont en réalité délivré une performance inférieure à celle de l’indice boursier qu’ils cherchaient à battre*.

En revanche, le marché boursier est tendanciellement haussier sur le long terme. Depuis les années 1970, investir sur les actions du monde entier (via un ETF Monde par exemple) a rapporté environ 5,5% par an net d’inflation. Nous avons pourtant vécu durant ce laps de temps des krachs obligataires et six crises majeures : le choc pétrolier (1973), la crise de la dette des pays émergents (1982), le krach d’octobre 1987, la bulle Internet des années 2000, la crise des Subprimes de 2008 et la crise sanitaire récente.

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Le bon moment pour investir, c’est le plus tôt possible

On comprend donc pourquoi il est inutile d’essayer d'investir au meilleur moment pour pouvoir développer son patrimoine grâce à la Bourse. Les tentatives d’anticipation de marché sont non seulement risquées, mais surtout inefficaces, et leur résultat relève plus de la chance que de l’analyse et de l’expérience. Seule une allocation bien pensée, en fonction de vos objectifs et de votre horizon d’investissement, vous apportera une réelle plus-value. Et le meilleur moment pour se lancer est simplement : le plus tôt possible.

En effet, plus vous commencerez à investir tôt, et plus vous vous montrerez patient vis-à-vis de vos placements, plus ces derniers seront lucratifs in fine. C’est simple, et mathématiquement prouvé : les intérêts cumulés sont particulièrement puissants année après année. Si vous placez 100 euros avec un taux hypothétique de 10%, la première année vous toucherez 10 euros. Si vous réinvestissez ces mêmes 10 euros, l’année suivante, vous toucherez non pas 10 euros, mais 11 euros, car les intérêts perçus la première année généreront à leur tour des intérêts, et ainsi de suite, en démultipliant votre rendement avec le temps.

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Qu’attendez-vous ? Si vous disposez des liquidités nécessaires pour investir, commencez par éteindre la télévision et la radio. Arrêtez d’écouter les derniers conseils du voisin qui se basent sur des informations pas meilleures que les vôtres. Tenez-vous loin du bruit des marchés. Et commencez par identifier vos projets d’investissement (épargne de précaution, achat immobilier, retraite…) ainsi que leurs horizons. Vous pourrez ensuite vous constituer un portefeuille d’investissement diversifié, adapté à ces projets - seul, ou avec l’aide d’un professionnel, qui vous aidera à garder le cap en toutes circonstances.

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*Source : étude SPIVA 2020