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Aide à l’enseignement : les fédérations de parents d’élèves dans l’incertitude

A quelques heures de la tenue d’un débat au sein du conseil d’administration de l’AEFE, la FCPE et la FAPÉE, les deux fédérations de parents d’élèves scolarisés dans le réseau d’enseignement français à l’étranger, s’interrogent toujours sur la répartition des aides aux établissements en difficulté.

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Face à l’impact de la crise sur les familles, le gouvernement a décidé de soutenir financièrement l’ensemble des établissements en difficulté du réseau de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Mais depuis, beaucoup s’interrogent sur la manière de distribuer ces aides.
Dans un email envoyé le 15 mai à son conseil d’administration, l’agence a pour sa part détaillé la façon dont elle prévoyait de répartir les quelques 100 millions d’euros d’aide, tout en demandant à ses membres de faire valider deux de ses délibérations. Cette annonce a cependant suscité immédiatement plusieurs critiques, des administrateurs pointant du doigt le manque de concertation. Afin de renouer avec le dialogue, Laurence Auer, la présidente du conseil d’administration a fixé le 26 mai pour organiser un débat avec les membres de l’AEFE. Reste que les fédérations de parents d’élèves craignent que les dés ne soient jetés, les votes ayant déjà commencé avant même la tenue de ce débat…

Interrogés, Moulay Driss El Alaoui et François Normant, respectivement représentants de la FCPE et de la Fapée, partagent les inquiétudes des parents d’élèves.

Comment percevez-vous les déclarations de Jean-Yves Le Drian concernant l’avance de France Trésor ?

François Normant : Toutes les délibérations sur lesquelles le conseil d’administration de l’AEFE doit se positionner sont basées sur des avances de trésorerie. Pourtant, le Ministre a parlé d’abondement budgétaire : il y a là un décalage qui nous pose problème. Puisque le Ministre a parlé de subventions, qui en profitera, si, dès à présent, nous votons sur des délibérations qui encadrent les processus de remboursement des établissements partenaires et homologués ?
En réalité, dans ce qui est inscrit aujourd’hui au conseil d’administration, nous voyons que les établissements vont devoir emprunter pour venir en aide aux familles alors même qu’ils n’auront pas la capacité de rembourser cette avance. En outre, on ne sait pas quels seront les critères retenus, il ne faut pas qu’il y ait de système d’aide à géométrie variable. Ainsi, un un établissement en gestion directe (EGD) ne se verra demander aucune garantie particulière en terme de retour à l’équilibre, alors que les autres si. Ces derniers vont devoir restructurer, peut-être supprimer des classes… Alors même que le Ministre a été très clair sur le fait que tous les établissements devaient être aidés. Cela donne une apparence d’absence de transparence et d’équité.

Moulay Driss El Alaoui : Pour vraiment « sauver les meubles » comme le dit Jean-Yves. Le Drian et pour la réussite de ce plan d’urgence, la FCPE demande impérativement à ce que l’aide par l’avance France Trésor de 100 millions d’euros fasse l’objet, lors du prochain projet de loi de finances rectificative d’une transformation en subvention sur le programme 185 à destination de l’opérateur public l’AEFE. Cela est d’autant plus pressant que le remboursement de cette avance, pour laquelle aucune précision de délai n’est fournie, aurait pour conséquence directe une augmentation considérable des frais d’écolage, une mesure à laquelle nous sommes évidemment opposés.
Pour la FCPE il ne peut y avoir d’aides aux familles du réseau, pourtant indispensables, sans une aide de l’État sous forme de subvention exceptionnelle. Dans la perspective de voir évoluer le conseil d’administration de l’agence vers une instance stratégique de débat, de concertation et de co-construction et non une chambre d’enregistrement, nous persistons à exiger le soutien financier et le renforcement de l’AEFE dans son rôle de colonne vertébrale du réseau. La mise en place du plan de développement du réseau reste une ambition post-Covid d’autant plus que l’urgence est de sauver le réseau et il revient à l’Etat d’assurer sa pérennité !

Pensez-vous que la façon dont l’AEFE compte répartir les aides débloquées par le gouvernement réponde au plan de développement (doublement des effectifs dans le réseau) voulu par le Président Emmanuel Macron ?

M.D.El A. : La crise du Covid-19 détériore profondément la dynamique enclenchée par le plan de développement de ce réseau unique dans le monde. Aujourd’hui, il ne s’agit plus de tabler sur l’augmentation des effectifs d’élèves à la prochaine rentrée scolaire, mais plutôt de savoir combien de familles pourront continuer à assurer à leurs enfants une scolarité dans le réseau de l’enseignement français à l’étranger.
Le maintien des effectifs est garant de la survie du réseau constitué d’un tiers de Français et des deux tiers de familles étrangères. Les familles des expatriés et celles des pays d’accueil qui sont impactées par cette crise sont dans l’incapacité de payer les frais de scolarité du troisième trimestre et s’interrogent par la suite du maintien de leurs enfants dans le système éducatif français et en particulier pour les enfants inscrits à l’école maternelle.

Comprenez-vous la possibilité qui serait donnée au directeur d’augmenter son plafond de décision (de 5 000 à 15 000 €) pour accorder des remises gracieuses aux parents dans les EGD ?

F.N. : Cela interpelle. Nous avons le sentiment d’un véritable pouvoir discrétionnaire donné au directeur de l’AEFE. Nous demandons à ce qu’il y ait dans chacun des 522 établissements des commissions pour traiter les dossiers des familles en difficulté, que ces dossiers soient étudiés localement puis les remises accordées en fonction des propositions faites par les commissions. Nous avons d’ailleurs demandé à ce que ces commissions soient composées de parents, de l’administration et des conseillers consulaires. Ce serait cohérent de fonctionner comme pour les commissions de bourses. Ce serait une garantie de transparence, avec des critères connus de tous, clairs. Nous avons besoin d’équité.

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