Benoît Sokal, l’un des grands noms de la bande dessinée belge s’est éteint hier. Il était le père de la série policière Canardo, mais il avait aussi connu de gros succès dans le jeu vidéo.
Retour sur son parcours
Benoît Sokal a été formé à l’Atelier R, le mythique cours de bande dessinée de Claude Renard, à l’Institut Saint-Luc de Bruxelles, qui accouche d’une génération de créateurs en rupture avec la BD franco-belge traditionnelle dans la deuxième moitié des années 70.
Repéré par le nouveau magazine (A SUIVRE) qui ambitionne, dans les pas de Corto Maltese, de relier bande dessinée et littérature, il y installe son détective fumeur, alcoolique et revenu de tout : Canardo. Le succès est immédiat.
Ce détective à la tronche de canard, beaucoup trop sensible au charme des femmes les plus vénéneuses, roule en Cadillac blanche, boit des canettes de bière sans la moindre modération et disserte sur les bassesses de notre monde. En Audiard de la BD, Sokal installe son univers, entre punchlines corrosives et dessin animalier des bas-fonds.
Benoît Sokal et le jeu vidéo
Mais la BD ne suffit pas à ce curieux, qui sera un des premiers à passer au milieu des années 90 à la couleur informatique. Il se lance dans le jeu vidéo. D’abord avec L’Amerzone, déclinaison d’un des albums de Canardo. Puis avec Sybéria, qui connaîtra trois versions.
Ses jeux se sont écoulés par millions. Quant à ses BD, elles ont été traduites dans plus de dix langues. En 2017, il entamait à quatre mains avec son ami François Schuiten une série fantastique nommée Aquarica, qui devait à l’origine devenir un film. Elle reste inachevée.