L'ambassadeur américain Randy Evans, lors des célébrations du Jour de l’indépendance des États-Unis, avec Buzz Aldrin, en 2019. (Photo: Nader Ghavami / archives Maison Moderne)

L'ambassadeur américain Randy Evans, lors des célébrations du Jour de l’indépendance des États-Unis, avec Buzz Aldrin, en 2019. (Photo: Nader Ghavami / archives Maison Moderne)

Pour l’ambassadeur américain au Luxembourg, Randy Evans, l’élection présidentielle sera un événement majeur. Même si son résultat final impactera moins le Luxembourg que d’autres pays.

Si vous deviez citer l’enjeu le plus critique de l’élection présidentielle américaine, quel serait-il et pourquoi?

. – «Eh bien, franchement, c’est une question à laquelle il est un peu difficile de répondre, parce qu’il y a tellement de scénarios différents quant à ce qui pourrait se passer aux États-Unis. Par exemple, le président pourrait être réélu, mais les républicains pourraient perdre le Sénat, ou le président ne pourrait pas être réélu, mais les républicains pourraient conserver le Sénat, ou les républicains pourraient prendre le contrôle de la Chambre des représentants. Notre système de gouvernement est à plusieurs niveaux: il est conçu pour s’assurer que le pouvoir ne soit jamais concentré en un seul endroit. Cela dépend vraiment du résultat et de la manière dont ce résultat se reflète dans chacune de ces différentes parties. 

Le plus important est que les Américains aillent voter. Les résultats varieront alors en fonction de l’impact de ce vote. Et ce qui est en jeu, en réalité, c’est la capacité à fixer la direction pour les quatre prochaines années, sous réserve des procédures de révision qui existent aux États-Unis par les autres branches du gouvernement… Ainsi, si un président a un impact énorme en raison de l’ampleur et de la puissance de la présidence des États-Unis d’Amérique, il est toujours soumis – comme nous le voyons avec la confirmation des nominations à la Cour suprême – aux contrôles et équilibres qui existent entre les autres branches. Mais il s’agit d’une élection majeure. Elle dictera pour les quatre prochaines années l’orientation des États-Unis en matière de politique intérieure et étrangère.

Quelles parties de cette élection pourraient avoir un impact plus important sur le Luxembourg?

«Je pense que l’impact sur le Luxembourg sera vraiment moindre que celui qui pourrait exister sur de nombreux autres pays au sein de l’Europe. Les États-Unis et le Grand-Duché de Luxembourg ont toujours eu des relations et une alliance historiquement étroites. Et, comme vous le savez, au cours des trois dernières années, nous avons vraiment travaillé très dur pour renforcer et approfondir ces relations. Quand elles sont aussi profondes et aussi fortes, elles ont tendance à être moins affectées par les changements qui existent et qui se produisent au sein du pouvoir exécutif. Dans les pays où la relation avec les États-Unis est en ‘transition’, l’impact du résultat des élections sera plus conséquent.

D’autre part, au Grand-Duché, nous avons travaillé très dur pour construire des relations à long terme, . Cela ne va pas vraiment être influencé par les personnes qui siègent à la Maison Blanche. Maintenant, il y aura d’autres choses qui concernent l’Union européenne, qui seront grandement influencées, comme le JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action, ou l’accord sur l’Iran). 

Vous mentionnez les accords Artemis: le 13 octobre, il a été annoncé que le Luxembourg en était l’un des huit signataires internationaux fondateurs. Vous avez également dit auparavant combien le Luxembourg est important dans le domaine spatial: comment envisagez-vous le développement de cette relation à l’avenir?

«Je pense que le plus important est que, même si le Luxembourg a fait d’énormes progrès dans le secteur spatial – depuis le lancement du tout premier satellite par SES jusqu’aux efforts du vice-Premier ministre (LSAP) pour , en passant par ce que nous avons fait en ce qui concerne le protocole d’accord sur l’espace –, rien n’est comparable au fait que ce pays soit parmi les huit premiers au monde à participer à une relation bilatérale conçue pour aider l’humanité tout entière, quelle que soit la pandémie, quelle que soit la crise, quelles que soient les autres questions… 

Mais, bien plus important encore, il renforce le rôle du Luxembourg en tant qu’acteur,  alors que nous commençons à définir les limites de notre façon d’explorer l’espace, quand nous explorons l’espace et ce que nous faisons quand nous y arrivons. En ce millénaire, depuis l’an 2000, ce doit être l’un des jours les plus ‘historiques’ pour le pays.

Je suis heureux que le gouvernement ait été si prévoyant en voyant les possibilités et en cherchant toujours les solutions, en se concentrant toujours sur les opportunités. Et le fait que j’ai pu y participer a été un grand honneur pour moi en tant qu’ambassadeur.»