6 ème Numéro du magazine le JeuneTidane

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PROJET, UN SAVOIR-FAIRE À LA CONQUÊTE DU FAIRE-SAVOIR

Serigne Abdoul Aziz SY Al Amin, au cours de la Ziarra Achoura 2015, administrait à la Jeunesse Tidiane Malickite la pédagogie de l’action et de la responsabilité par un sermon prémonitoire en ces termes restés gravés dans les annales des Hikam ou sagesses pratiques : « ne me parlez plus de projets ; consacrez votre temps aux réalisations, au concret. » Cette injonction heureuse et responsabilisante coïncide depuis quelques années avec l’avènement dans la Hadara d’une mouvance constituée essentiellement de jeunes instruits, cadres mais qui sont avant tout d’abord des Talibés tidiane. Avec tout ce que cela comporte comme obligations spirituelles et cultuelles, sans anicroche aucune avec l’effectuation de leurs obligations professionnelles et académiques. Au contraire, la soif de volonté combinée à l’éthique louable du disciple de Seydina Cheikh (rta) doivent faire de lui un athlète de l’excellence dans le bien et l’action de grâce.

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PROJET,

pour le citer, est une Plateforme de réflexion et d’orientation des jeunes Tidiane. A travers le sigle, le contenu et le contenant, l’ambition demeure majeure, les sentiers à battre immenses, et la prospective fine pour réussir à « occuper et habiter » la communauté par la formation spirituelle, intellectuelle et sociale. Divisée en pôles, ce mouvement tidiane est particulièrement percutant par une politique digitale qui fait tache d’huile au point d’être devenu le référentiel dans le contenu visuel et multimédia lors des évènements de la Hadara Mâlikiya ; un comité scientifique qui a brillamment produit le Journal du Gammù 2022 et qui récemment à travers Majalis, sous les auspices guidés du Professeur Abdoul Aziz KEBE, est entrain de réunir des éminents chercheurs de Tivaouane comme Docteur Bachir NGOM, le très pertinent Seydil Jamil NIANE, les Professeurs Ahmed Tidiane KEBE et Abdou Aziz MBENGUE pour des séances de renforcement de capacités profitables à tous .

SOMMAIRE

Brèves Leçon du mois Article Interview Les leçons de la Ziarre Général Problématique du Chomage À la Découverte de... 8 9 11 14 21 23 25
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DE LA SPIRITUALITÉ RESPONSABLE

Elément congénital à la présence de l’homme sur terre, la parole joue un rôle important dans le processus de socialisation des individus et des sociétés. Capable d’agir sur les cœurs et les esprits, la sacralité de la parole a permis de construire des cœurs et des intelligences que rien ni personne ne saurait détruire. Le discours, plus alors qu’une succession de mots creux et ronronnant devient des paroles résonnantes et détonantes qui, les unes après les autres, agissent sur la conscience et l’esprit des hommes, réveillent en eux des énergies insoupçonnées en transformant positivement leurs vies. Le discours du Khalife General des Tidianes délivré Par Serigne Pape Makhtar Kébé lors de la ziar générale s’inscrit dans ce sillage. Un discours qui élève et éduque, un discours qui grandit et parfait l’homme comme catalyseur dans son processus d’élévation spirituelle.

L’élévation spirituelle pour qui veut accéder aux hautes stations mystiques, se caractérise par une descente dans les abysses et les bas-fonds de l’humilité et de la servitude, l’écrasement de son ego et le dépouillement de tout ce qui est vanité, mondanité et enfin une responsabilité dans la quête de Dieu. C’est ce que nous avons compris de l’histoire entre Adam et Eve, qui, pour mériter le paradis ont dû le quitter dans le but de semer sur terre les germes dont les fruits seront récoltés à l’au-delà car nous le savons, on ne peut déguster les fruits délicieux d’un arbre sans au préalable se salir les mains lors de la plantation. Dans ce numéro d’après ziar générale, votre magazine « Le Jeune Tidiane » revient de long en large sur le discours du Khalife, un appel à la responsabilité spirituelle ou même la spiritualité responsable. Un discours adressé à trois couches importantes de notre société : la jeunesse, la famille et l’état, résumer en trois mots : Concitoyenneté, Co-citoyenneté et Ecocitoyenneté.

Ainsi le ton est donné par une interview du monsieur communication de la Hadara Malikiya, le coordonnateur de la zawiya tidianiya et responsable de la communication de la Jama’atoun Nour Assouniya, Serigne Abdoul Hamid Sy, pour ne pas le nommer. Une véritable exclusivité pour qui connait l’homme dont les sorties dans la presse sont très rares. Dans cette interview d’une exquise beauté, il revient sur son parcours, le rôle de la cellule zawiya tidianiya, les projets en cours, les perspectives, le discours du Khalife et l’ouverture prochaine de la grande mosquée de Tivaouane.

À travers une « radioscopie holistique des maux de la cité, le discours présente à plusieurs égards un intérêt pratique en administrant des cures de désintoxication sociale ; un pansement dans les soins à opérer dans le comportement quotidien »

L’excellent juriste Aliou Gabou, de par sa plume aussi sublime que spirituelle, revient sur les leçons de la ziar générale « un épicentre qui plonge la communauté tidiane de Tivaouane dans une effusion de savoirs et de vouloirs ».

En patriarche, Serigne Babacar Sy Mansour s’est montré très préoccupé par la situation des jeunes, une frange de la population laissée à elle-même et dont il appelle à avoir plus d’égard. Conscient qu’une société ne peut se développer par l’anarchie et le désordre, le Khalife général des Tidianes encourage les jeunes à se marier tôt afin d’éviter les dangers et ravages liés au célibat, il n’oublie toutefois pas de demander aux parents de leur faciliter le mariage en le rendant le plus accessible possible. Une occasion que notre éminent professeur, Cheikh Ahmed Tidiane Kébé a saisi au rebond dans sa leçon du mois qu’il consacre à « la sacralité du mariage » comme pour nous rappeler son caractère sérieux. Ce qui, faut le dire, commence à faire défaut quand on voit comment les mariages sont aujourd’hui éphémères.

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À LA RESPONSABILITÉ SPIRITUELLE

Ce qui légitime l’inquiétude du Khalife qui s’inquiète en outre de la montée en puissance du divorce au Sénégal, une crise du mariage alarmante que le très pertinent Lamine Sow, doctorant en sociologie nous propose d’analyser dans un article intitulé « Prégnance du célibat et recrudescence des divorces : panser la nouvelle famille sénégalaise ». Selon lui, « la recrudescence des divorces reflète une remise en question des normes conjugales et familiales ». Conscient qu’en tant que fer de lance de la nation, la jeunesse est le pilier sur lequel il faut investir pour un développement durable et harmonieux, Serigne Babacar Sy Mansour qui lui a accordé une place de choix dans son discours, rappelle à l’état l’épineux problème du chômage des jeunes, un phénomène au cœur des politiques publiques mais dont les fruits tardent à donner la promesse des fleurs. Avec sa belle plume légendaire Assane Sambe, doctorant en droit public revient sur « la problématique du chômage des jeunes : états de lieu et pistes de solutions ». Une manière pour lui de revenir sur les facteurs explicatifs de ce phénomène, éternel empêcheur de tourner en rond pour tout gouvernement depuis le président Abdou Diouf. Une analyse pointue qui finit par des propositions de solutions concrètes pour éradiquer définitivement cette problématique. Au fait des enjeux de notre époque, le Khalife conscientise les populations sur un autre phénomène qui menace le monde, accélère la fin de l’humanité et précipite la disparition de notre pays, le Sénégal : la désertification. Il préconise comme solution, des journées de reboisement pour faire barrage à l’avancée de la désertification. Une écocitoyenneté qui appelle à changer nos comportements afin de protéger durablement notre environnement, notre vie. Un avertissement que le Pôle Santé Social et Environnement de PROJET nous demande de prendre avec urgence sous l’article « Désertification croissante : Quand Serigne Babacar Sy alerte ». Dans un autre registre, pour allier l’utile à l’agréable, votre magazine met la lumière sur les talents et intelligences qui composent PROJET. Ce numéro offre l’occasion d’aller à la découverte de l’homme derrière la marque DSLD (Dewal Si lilay Doundeul), une marque en pleine expansion spécialisée dans l’habillement, la confection, la maroquinerie et les accessoires de mode que Ahmadou Ibnou Mansour Cissé et également un des membres les plus influents de PROJET à l’honneur de présider.

En définitive, le message spirituel du Khalife doit être écouté mais surtout entendu Un message réformateur et transformateur car actuel, moderne et scientifique, qui sonne comme une piqure de rappel, un vent nouveau et frais qui ouvre les yeux et éclaire le musulman dans ce monde sombre. Un message que nous devons répondre par des actes si et seulement si nous voulons arrimer notre vie à celle des élus car pour s’élever dans les cimes célestes, il faut descendre dans les profondeurs terrestres. Descendre pour réaliser sa vie, descendre pour réaliser la vie. Descendre pour se réaliser. Se réaliser moralement, humainement et spirituellement afin de mériter le vicariat de Dieu sur terre.

Cheikh Ahmed At Tidiani

Coordinateur de la Plateforme de Réflexion et d’Orientation des Jeunes Tidianes

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BRÈVES

Visite présidentielle à Tivaouane

Le Président Bassirou Diomaye Faye a effectué une visite à Tivaouane, où il a été chaleureusement accueilli par le Khalif Serigne Babacar Sy Mansour. Ce dernier lui a remis des cadeaux symboliques et a formulé des prières de réussite en sa faveur. Au cours de cette rencontre, le Président a pris des engagements importants concernant les grands projets de développement de la ville sainte.

Cadeaux du Khalif :

Le Khalif a offert au Président de la République une série de présents hautement symboliques, visant à souligner l’importance de la spiritualité et de la foi dans la vie quotidienne. Parmi ces cadeaux figurent un exemplaire rare du Coran, une natte de prière d’une très grande valeur et un parfum rare de collection. Chacun de ces objets porte une signification profonde, rappelant à leur destinataire l’importance de placer Dieu au cœur de toutes les actions et décisions. Par ces dons, le Khalif insiste sur la nécessité de débuter et de conclure toutes choses par une pensée religieuse et une dévotion sincère. Ces présents ne sont pas seulement des objets de grande valeur, mais aussi des symboles de la piété et de la tradition religieuse.

Gamou Sokhna Oumou: Appel à l’union

Maître d’œuvre du chantier de réfection de la grande mosquée de Tivaouane, Mouhamadou Makhtar Cissé, grand commis de l’Etat, a été nommé Ministre de l’intérieur. Son expertise éprouvée demeure un atout indéniable pour cette responsabilité cruciale. Nous lui adressons nos chaleureuses félicitations pour cette nomination bien méritée et prions que cette nouvelle mission soit à son image, qu’elle soit ainsi faite d’intégrité, de compassion et de détermination.

Gamou Ndar : l’ombre de Serigne Babacar Sy a plané sur Saint-Louis

Les disciples de Serigne Babacar Sy se sont rassemblés en masse à Saint-Louis pour renouveler leur allégeance au Khalifa Ababacar Sy, démontrant ainsi leur profond attachement à leur guide spirituel. Toute la famille Sy était représentée, et les discours de Serigne Moustapha Sy Al Amine et Serigne Cheikh Tidiane Sy ont revigoré les fidèles, leur apportant inspiration et renouveau sans oublier les chants de la voix d’or ,El Hadj Doudou Kende Mbaye qui ont réjoui le nombreux public .

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La grande mosquée de Paris honore

Seydi El Hadj Malick Sy à titre posthume

Une délégation de chefs religieux sénégalais issus de la famille de Cheikh El Hadji Malick Sy, érudit et imam de la confrérie Tijaniyya au tournant du XXe siècle, est venue assister à la prière de ce vendredi. En 1922, Cheikh El Hadji Malick Sy avait envoyé son muqaddam Abdoul Hamid Kane participer à la pose de la première pierre de la Grande Mosquée de Paris. Le recteur Chems Hafiz a souhaité remettre la Médaille des Bâtisseurs des mosquées de France à ses descendants à la tête desquels Serigne Moulaye Sy Habib APS (Agence de Presse Sénégalaise).

Sop Naby France : 72 heures de délectation spirituelle et intellectuelle

Ce jeudi 24 mai a marqué le début des 72 heures de Paris, un événement organisé par Sop Naby. Fidèle à sa démarche innovatrice, Sop Naby propose un programme riche et alléchant, dont l’ouverture par une conférence internationale a déjà donné le ton. Réunissant de grandes sommités du monde intellectuel, cette conférence sur l’Islam soufi a été une source inestimable de richesse scientifique et spirituelle. La hadaratoul jumah sous la présence de Serigne Fatah Sarr a également été un très grand moment et permis aux nombreux disciples de se ressourcer spirituellement mais également de bénéficier des orientations de Serigne Sidy Ahmed Sy. La cerise sur le gâteau étant le gamou présidé par Serigne Moulaye Sy du samedi avec le trio Oustaz Pape Hann , l’excellent Abdou Aziz Mbaye et Pape Malick Mbaye qui ont égayé paris. Félicitations à Seydi Ben Cheikh et à Sop Naby pour ces 3 jours de délectation spirituelle. À noter les présences remarquées de Serigne Issa Touré responsable moral de Sop Naby , Serigne Abdoul Hamid Sy, les professeurs Mbaye Thiam et Bakary Samb .

El Malick Ndiaye : Ministre et talibé

Lors de la Ziarra Générale, El Malick Ndiaye, Ministre de la République, a montré son profond attachement à la culture Tidiane malikite. Son discours, empreint de ferveur et de respect, a mis en lumière son lien fort avec la ville sainte. Il est apparu souriant et chantonnant, reflétant l’attitude d’un véritable talibé.

Serigne Mansour Sy Dabakh : Un discours novateur

Serigne Mansour Sy Dabakh a une fois de plus appelé à l’innovation au sein de la Hadara. Son discours encourage les disciples à adopter une dimension scientifique et économique. Il insiste sur la nécessité de transformer les structures de la Hadara en cadres de formation et de transformation pour les talibés, prônant un renouvellement constant des pratiques.

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LA LEÇON DU MOIS

Cours N°2:

La sacralité du mariage à l’épreuve d’une société complexe : retour sur le message du Khalife Général des Tidianes

ALors de la Ziarra Générale de cette année, le message du Khalif Serigne Babacar Sy Mansour, délivré par l’infatigable Serigne Papa Mokhtar KEBE, est largement sur des aspects de la vie quotidienne notamment sur un aspect plus qu’important, le mariage. En effet, le mariage est considéré comme un engagement sacré et une composante essentielle de la religion musulmane. Dans le Coran, Allah affirme :

Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent (30 : 21) ». Ce passage met en évidence la tranquillité, l’affection et la bienveillance que l’on retrouve dans le mariage, faisant de cette union une bénédiction divine. Dès lors, le mariage est porteur d’une grande sagesse, d’une harmonie familiale et d’un développement et d’une pérennité de l’espèce humaine.

Le célibat dans l’Islam

Le mariage est très préconisé en Islam, mais il n’est pas imposé de manière impérieuse si certaines conditions ne sont pas remplies. Il est essentiel qu’un homme puisse répondre aux besoins de sa femme et la traiter avec respect et équité. Il ressort des avis de la majeure partie des spécialistes du Fiqh que si un homme est conscient qu’il ne pourra pas assumer ces obligations, il n’est pas contraint de se marier. Il est donc proscrit de se marier avec une femme pour la faire souffrir ou pour ne pas la traiter de manière adéquate. La traiter de manière adéquate revient à la loger, la vêtir, l’entretenir aussi bien dans les aspects matériels de la vie mais aussi dans l’intimité du couple.

Le mariage :entre sagesse

et harmonie !

Mais, pour celui qui a les moyens d’une dot, celle que l’on donne lors de la célébration religieuse de l’union, et qui sait que s’il ne se marie pas, il tombera dans les affres de la perdition et de la fornication, le mariage devient, pour lui, une obligation impérieuse. En effet, le mariage permet de préserver les personnes des tentatives et des péchés. Le Prophète Mouhammad (PSL) a déclaré : « Ô vous les jeunes ! Celui d’entre vous qui en a la capacité qu’il se marie car ceci va lui faire davantage baisser le regard et sera plus chaste pour le sexe » (Abdallah Ibn Mas’oud). Le mariage est donc essentiel pourpromouvoir la pureté et la chasteté, offrant ainsi un cadre légitime aux désirs naturels des individus. En outre, le mariage garantit la stabilité sociale et familiale, car il établit une structure stable et harmonieuse pour l’éducation des enfants. Il crée un cadre favorable à leur épanouissement moral et spirituel, ce qui contribue à la stabilité de la société de manière générale.

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De plus, la complémentarité et le soutien mutuel sont au cœur de la vie d’un couple.

Les époux sont des protecteurs et des soutiens réciproques, chacun répondant aux besoins de l’autre. Le mariage propose, ainsi, une relation de collaboration fondée sur la réciprocité et la solidarité, où chaque partenaire joue un rôle essentiel dans le bien-être de l’autre.

Enfin, le Prophète Mouhammad (PSL) a déclaré : « Lorsque le serviteur se marie, il a certes complété la moitié de sa religion alors qu’il craigne Allah pour l’autre moitié » (At Tabarani). Ce hadith met en évidence le fait que le mariage apporte une contribution importante à la foi, en impliquant les croyants dans une relation qui encourage la piété et la bienveillance. En adoptant les valeurs islamiques lors du mariage, les conjoints reçoivent des bénéfices spirituels.

Le divorce, une option permise et non souhaitée !

Le divorce est, en islam, une option de dernier recours. C’est pourquoi, il est recommandé aux époux, en cas de crise, de passer par un certain nombre d’étapes.

D’abord, les époux peuvent, en tant que personnes responsables de leur foyer, tenter de résoudre leurs différends par eux-mêmes.

Ensuite, si cela ne marche pas, l’homme peut s’abstenir de toute relations intimes avec qu’elles. Enfin, si cette option ne porte de fruits, ils peuvent solliciter l’apport de personnes responsables telles que leurs parents ou les religieux. En Islam, le mariage est une institution sacrée qui offre de nombreux bienfaits spirituels et sociaux. Il protège la foi, préserve la moralité, assure la stabilité sociale et renforce le soutien mutuel entre les époux. Ainsi, l’appel du Khalif Serigne Babacar Sy Mansour sonne comme un retour à la sacralité du mariage et à sa préservation.

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Prégnance du célibat et recrudescence des divorces :

Panser la nouvelle famille sénégalaise !

La famille sénégalaise, longtemps ancrée dans des normes sociales et culturelles traditionnelles, fait face à des transformations profondes qui interrogent sa stabilité et sa cohésion. Cette structure a été longtemps caractérisée par la cohésion et la solidarité intergénérationnelle, mais ces dernières décennies ont été marquées par des changements significatifs dans les dynamiques familiales. Lors de la Ziarra Générale de cette année, dans un discours digne d’une radioscopie de la société sénégalaise, le Khalife Général des Tidianes Serigne Babacar Sy Mansour, nous a rappelé la sacralité du mariage, son importance et l’immensité des vices dont il nous éloigne.

Ce faisant, cet article sera le lieu d’examiner les causes et les conséquences de la prégnance croissante du célibat et de la recrudescence des divorces au Sénégal, tout en interrogeant les dynamiques complexes qui les sous-tendent.

De la famille sénégalaise à la famille sénégalaise 2.0

Traditionnellement, la famille sénégalaise était basée sur des modèles patriarcaux, avec un fort accent mis sur le mariage et la procréation. Ce modèle familial plébiscitait la stabilité conjugale par des normes intraverties qui s’adossent au rôle de régulateur faisant de l’environnement immédiat du couple une arme de redressement des difficultés futures. Ainsi, les types de lignages de la famille sénégalaise, par ses deux volets utérin (xéet ou meen) et agnatique (askaan ou genoo), canalisaient, par la socialisation primaire, le rôle et les fonctionnalités de ses divers membres. Ainsi, la branche maternelle transmet le caractère et l’intelligence, tandis que la branche agnatique forge les vertus sociales telles que le courage, l’honneur et la renommée. Alors, le couple, femme et mari sont disposés à vivre communément (mutuellement ?), car leurs rôles leur ont été imprégnés depuis leur enfance. Cette première socialisation dessine l’être sénégalensis dans son entièreté. Cependant, les changements socio-économiques et culturels ont remis en question ces normes. Selon Mamadou Diouf, l’urbanisation rapide et l’influence croissante des médias ont contribué à l’émergence de nouvelles attentes et aspirations chez les jeunes générations, remettant en cause les modèles familiaux traditionnels (Diouf, 2006).

Et ces bifurcations paralogiques des sociétés imposent à la société sénégalaise une nouvelle version de sociabilité dont elle disposait (nouvelle version donc dont elle NE disposait PAS) auparavant mais pour des besoins spécifiques. Le Sénégal, étant un des premiers pays de l’Afrique de l’ouest à épouser l’internet après l’affluence du projet Arpanet, est aujourd’hui un hub numérique dans le sens sociologique. Ces nouveaux outils ont canoniquement forgé la quête d’un partenaire potentiel sur Internet symbolisant la décadence des normes prescriptives traditionnelles conjugales. Ce faisant, la question de la légitimité sociale du conjoint est sujette à stigmates car l’inconnu est toujours le revers de la normalité. De plus, vu que « l’individu en situation sociale est exposé au jugement des autres, qui évaluent en lui les qualités primordiales et la force de caractère » (Goffman, 1974), le partenaire choisi est un marqueur du conflit intergénérationnel. Autrement, les jeunes se récusent dans le textotage, les appels-vidéos, entre autres canaux pour se départir de la main des traditions. Cette mainmise de la société s’opère à grande vitesse sur les acteurs incitant certains à épouser l’individuation du célibat.

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Célibataires de ce pays, marriez-vous !

« Le mariage est une forme de dévotion à DIEU et toute femme doit le faire car toute sa vie dépendra du mariage et aussi dépendra son au-delà ; le mariage est la clé du Paradis » (Dial, 2008). Le mariage est la seule forme légale pour former une famille, il est à la fois une recommandation divine et une obligation sociale. Alors, cette institution sociale s’érige en havre de paix pour tout individu qui est attiré par le sexe opposé de passer à l’acte de scellage pour canaliser l’ordre sociale. Il forge une vie sociale stable car mettant un dispositif large pour préserver les acteurs sociaux de toutes dérives pouvant grincer l’entente sociale. Dès lors, le mariage demeure un cadre de protection pour les acteurs qui veulent s’y atteler. En outre, le principe religieux et social du mariage prévient l’adultère et la souillure, et impose l’honneur du travail et le sens de la responsabilité aux jeunes mariés. De ce fait, se marier revient à prendre sens dans l’échiquier social.

La société sénégalaise, telle qu’elle est hiérarchisée, impose à ces membres d’un certain âge, surtout les femmes, de s’insérer dans un foyer conjugal. Par ailleurs, le célibat, autrefois perçu comme une exception, est devenu plus répandu, en particulier parmi les jeunes urbains. Fatou Diop Sall souligne que l’accès accru à l’éducation et à l’emploi, ainsi que l’émancipation des femmes, ont conduit à une individualisation croissante des choix de vie, y compris le statut matrimonial (Diop, 2012).

Cette tendance vers le célibat peut être interprétée comme une réponse aux pressions économiques et sociales modernes, où la réalisation personnelle et professionnelle prime souvent sur les obligations familiales. Les jeunes générations sont confrontées à des pressions nouvelles, entre aspirations individuelles, indépendance financière et traditions familiales. Cette transition vers le célibat peut être interprétée comme une réponse aux défis économiques et sociaux contemporains, où la priorité est souvent donnée à l’éducation et à la carrière. Les divorces, résultats des choix ?

Lors de la Conférence de l’IRD, Fatou D. Dial annonce qu’à Dakar un couple sur trois se séparent durant la première année. Dans cette perspective, le rapport de l’ANSD de 2021 recense 126.286 divorces au Sénégal, soit 345 par jour. A côté de ces divorces actés, se dresse les dossiers pendants devant la justice. Cette recrudescence fait état de deux choses : le manque de tolérance qu’on traduit dans un langage courant par incompatibilité d’humeur et le renoncement aux principes sociétaux que nous considérons rétrogrades. Parallèlement, la recrudescence des divorces reflète une remise en question des normes conjugales et familiales. Cheikh Anta Babou observe que les femmes, en particulier, revendiquent une plus grande autonomie et des droits égaux dans le mariage, ce qui peut entraîner des conflits avec les modèles patriarcaux dominants (Babou, 2016). Les divorces peuvent également être le résultat de tensions entre les aspirations individuelles et les attentes familiales, exacerbées par les disparités économiques et les déséquilibres de pouvoir au sein du couple. En examinant les dynamiques sociales de la famille sénégalaise dans cet article, on se rend compte que cette dernière reste une institution centrale qui est en train de se redéfinir pour répondre aux défis du XXIe siècle (Diop. A-B, 2018). De ce fait, les théories sociologiques du changement social mettent en lumière les perspectives des nouvelles formes de mariage et des choix du célibat dans l’ancre de la diversification des valeurs dans un monde en mutation.

Lamine SOW, Doctorant en Etudes Sociologiques (UGB) Comité Scientifique de PROJET

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INTERVIEWS

Votre magazine Le Jeune Tidiane a l’honneur et le privilège de recevoir ce mois-ci, le monsieur Communication de la Hadara Malikiya. Fils du regretté Serigne Abdoul Aziz SY al Amine Rta, Serigne Abdoul Hamid Sy, puisque c’est de lui qu’il s’agit, homonyme de son grand-père maternel El Hadj Abdoul Hamid Kane est un homme qui a décidé de mettre son savoir-faire et son expertise au service de la Tijaniyya. Coordonnateur de la cellule Zawiya Tidiane, organe qui porte la communication de la Hadara Malikiya, responsable de la communication de la Jama’atoun Nour Assouniya , organe chargé de superviser la construction de la grande mosquée de Tivaouane, il fait partie de ceux qui font rayonner Tivaouane, la cité lumière. Dans cette interview exclusive, nous partons à la découverte de l’homme à l’éloquence féconde, en passant en revue son parcours, ses ambitions etc.

Serigne Abdou

Hamid Sy

Monsieur Abdoul Hamid Sy, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs. Qui est l’homme qui se cache derrière la communication de Tivaouane ? Écoutez, il est difficile de parler de soi lorsqu’on baigne dans l’environnement spirituel où la valeur cardinale qui prévaut est l’humilité, Tivaouane est une école d’humilité où l’on est obligé de descendre de son piédestal quel que soit son parcours, académique, professionnel ou expérientiel. Celui qui l’a fondé, un homme multidimensionnel, je veux nommer Mawlana Cheikh Al Hadj Malick Sy, malgré son érudition, malgré sa sainteté et son aura, ne déclinait son identité qu’en tant qu’humble serviteur de Dieu. Parler de qui je suis dans ce contexte ne serait pas d’un bon aloi. J’y dérogerai en parlant de ce que je fais pour la communication de cette prestigieuse école en tant que coordonnateur de la Cellule Zawiya Tijaniyya, une organisation reconnue comme la principale animatrice de la communication et de la vie scientifique de la Hadra Malikiyya et placée sous la haute autorité du Khalife Général des Tidianes. Ce que je vais dire ici va sembler paradoxal : c’est Tivaouane qui m’a mené à la communication et non le contraire. Car j’ai un profil d’économiste et de juriste d’affaires. Mais j’ai été passionné par l’histoire du riche patrimoine intellectuel, culturel et littéraire de cette prestigieuse école, qui malheureusement est resté mal connu du public, peu valorisé surtout aux yeux du public francophone. Et ce constat avait été fait par toute une génération d’intellectuels de la Hadara qui avait commencé à en prendre de plus en plus conscience. Autour du Professeur Abdoul Aziz Kébé et d’autres cadres et universitaires engagés, sous l’impulsion du Murshid Serigne Abdoul Aziz Al Amine, nous avions compris qu’il fallait agir pour sortir de terre cette richesse et la partager avec le monde. Voilà comment la Cellule Zawiya Tijaniyya est née et comment notre passion pour la communication s’est

enclenchée. Les années 2001-2002 ont été un tournant de notre engagement avec l’organisation du centenaire du Gamou de Tivaouane qui nous a permis de mettre la lumière sur la vie et l’œuvre du sage de Tivaouane avec la tenue d’un colloque international, d’une grande exposition et la réalisation d’un film documentaire sur El Hadj Malick Sy.

C’est en 2004 que j’ai véritablement commencé à travailler dans le marketing et la communication en faisant ma profession au Port Autonome de Dakar où j’ai gravi les échelons et où je continue d’officier tout en continuant de m’investir pour la Hadra et la valorisation de son patrimoine. Pour moi, chaque histoire de la Hadara Malickiya est un fil tissé dans le vaste tapis de notre identité collective, et je suis fier de contribuer à ce grand ouvrage.

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Vous êtes le coordonnateur de la cellule Zawiya Tijaniyya. En quoi consiste la mission de la cellule ? En tant que coordonnateur de la Cellule Zawiya Tijaniyya, je peux vous dire que notre mission est essentielle et multidimensionnelle. Nous sommes chargés de gérer la communication et l’animation scientifique autour de la Hadara, qui est un aspect central de notre identité spirituelle et culturelle.

Notre travail consiste à promouvoir l’enseignement et les valeurs de la Tijaniyya à travers des conférences, des symposiums, des forums et des événements innovants qui renforcent la compréhension et la pratique de notre foi. Nous visons également à maintenir un dialogue ouvert et constructif avec les communautés au niveau national et international, afin de partager la richesse de notre tradition et de contribuer à un échange interculturel enrichissant. En somme, la Cellule Zawiya Tijaniyya est au cœur de la préservation et de la diffusion de la spiritualité et du savoir islamique. Et pour cette mission, l’innovation est l’ADN de la Cezat, conformément à l’injonction de notre Maître Abul Abass Ahmad Tijânî qui nous invitait déjà à nous confirmer à notre modernité en toute circonstance.

Nous avons constaté que la cellule a pris une nouvelle dimension ces dernières années, intégrant des paramètres nouveaux comme le volet économique à sa mission ? Qu’est ce qui l’explique ? Et quelles sont les perspectives ?

Dans le passé, la Cezat s’était beaucoup plus focalisée sur sa lettre de mission première, à savoir, mieux valoriser le patrimoine intellectuel, culturel et littéraire de la Tijaniyya, mais tout en ne perdant pas de vue que l’humain doit être pris en charge dans toute sa dimension pour que la promesse du « salut » inhérente à tout projet de société – et la Tijaniyya, au-delà de la spiritualité en est un - soit une réalité.

L’intégration d’un volet économique à la mission de la Cellule Zawiya Tijaniyya répond à une évolution naturelle des besoins de notre communauté et de notre mission. Cette nouvelle dimension est le fruit de la reconnaissance que spiritualité et développement économique peuvent et doivent aller de pair, afin de soutenir le bien-être global de nos fidèles.

L’explication derrière cette extension de notre mission réside dans notre désir de voir la communauté non seulement prospérer spirituellement mais aussi économiquement. Par des initiatives économiques, nous cherchons à créer des opportunités d’emploi, à encourager l’entrepreneuriat dans la communauté et à financer davantage nos activités éducatives et religieuses. Cela permet de rendre notre communauté plus autonome et résiliente face aux défis socio-économiques.

Les perspectives pour l’avenir incluent le développement de projets qui allient éthique et profit (le kasbul halâl), en accord avec les principes de l’Islam et donc de la Tijaniyya. Nous envisageons par exemple de développer des programmes de microfinance pour aider les entrepreneurs locaux, à investir dans des pro-

jets agricoles durables, ou encore à soutenir l’éducation par des bourses d’études financées par des activités économiques génératrices de revenus. En somme, la vision est de créer un écosystème où la foi et l’économie se renforcent mutuellement, contribuant ainsi au développement holistique de notre communauté. C’est la raison pour laquelle nous avons organisé lors de la Ziara Générale de cette année, la 1ere édition de la Foire Internationale des Dahiras afin de donner le ton à « ces cercles mystiques », comme les définissait si bien Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy RTA pour un changement de paradigme dans l’encadrement des disciples en impulsant et en encourageant les dynamiques économiques.

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Le message du Khalife général des tidianes, délivré par Serigne Pape Makhtar Kébé a été un des moments marquants de la ziara générale, quelle appréciation vous en faites en tant que cellule portant la communication de la Hadara Malikiya ?

En tant que cellule en charge de la communication de la Hadara Malikiya, nous considérons le message du Khalife général des Tidianes, délivré par Serigne Pape Makhtar Kébé, comme un moment fondamental et extrêmement significatif pour notre communauté. Ce message incarne les valeurs et les orientations que la Tijaniyya souhaite promouvoir. Vous savez, Serigne Babacar Sy Mansour est un gardien des traditions mais également un homme de son temps qui appréhende à leur juste mesure les interpellations de notre société mais surtout celles de sa jeunesse très souvent désorientée. Il est non seulement un guide spirituel averti et bienveillant qui nous appelle à l’action, soulignant les principes de piété, de solidarité et d’engagement communautaire qui sont au cœur de la doctrine de la Tijaniyya.

Nous apprécions particulièrement la manière dont ce message a été articulé, avec une clarté et une profondeur qui touchent directement les cœurs et inspirent à l’action. Il rappelle à chacun de nous l’importance de rester fidèle à nos valeurs spirituelles tout en répondant aux défis contemporains de manière proactive et constructive.

Du point de vue de la communication, ce message est un outil puissant pour renforcer le lien entre le Khalife et les fidèles, et pour unifier la communauté autour des enseignements centraux de notre foi. Il sert également de catalyseur pour nos futures initiatives, en alignant nos actions avec les directives spirituelles et sociales énoncées par le Khalife. En définitive, ce message renforce notre mission et donne un élan renouvelé à nos efforts pour promouvoir et vivre selon les enseignements de l’Islam et de la Tijaniyya.

Nous ne saurons terminer cette interview sans vous demander en tant que responsable de la communication de la Jama’atoun Nour Assouniya, quand est prévue la fin des travaux de la grande mosquée de Tivaouane ? Les travaux de la grande mosquée de Tivaouane, pilotés par l’association « Jama’atoun Nour Assouniya » qui a été portée sur ses fonts baptismaux par le Khalife est un projet d’une grande importance pour toute la communauté. Je ne saurais assez le remercier de m’avoir coopté lui-même pour la communication de cette œuvre de vie, si chère dans nos cœurs et le féliciter pour le leadership exceptionnel avec lequel il a conduit et supervisé les travaux. La finalisation des travaux de cette majestueuse mosquée qui nous rend tous très fiers est prévue pour bientôt, même si on ne voudrait pas avancer une date.

Au sein du Comité de pilotage, présidé par notre condisciple, Mouhamadou Makhtar Cissé, que je salue au passage, nous nous efforçons de garantir que toutes les phases du projet soient exécutées selon les plus hauts standards de qualité et de respect des instructions du Khalife. Notre objectif est non seulement de terminer les travaux dans les meilleurs délais mais également de s’assurer que la structure reflète notre héritage, notre foi et nos aspirations spirituelles.

Nous invitons toute la communauté à continuer de supporter ce projet jusqu’à son terme, par ses contributions et à prier pour le Khalife, Serigne Babacar Sy Mansour afin qu’Allah SWT parachève sa grande ambition pour cette communauté, en lui accordant, santé, longévité et agrément de son œuvre à la tête de notre tariqa.

Interview réalisée par Fatima Ngom

Juriste d’affaires Comité Scientifique PROJET

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Désertification croisante :

Le 21 Avril passé a été marqué par la 94 -ème édition de la Ziarra Générale initiée par notre vénéré Maître, le premier Khalife de la khadara Malikite, Al Khalifa Cheikh Seydi Aboubacar Sy (rta). C’est une occasion pour les fidèles Tidiane venus des différents horizons du pays de solliciter des prières et de se ressourcer auprès de leurs guides, de renouveler leur allégeance à notre bien aimé guide Cheikh Seydi Hadji Malick Sy (rta) à travers le khalife Serigne Babacar Sy ibn Mouhammadoul Mansour et toute sa famille.

La cérémonie officielle marquée par la présence des autorités religieuses, celle de la délégation du gouvernement et de personnalités importantes, a été l’occasion pour le Khalife d’adresser un message, sous forme de rappel, sur les enjeux actuels, à toute la Ummah islamique et aux disciples Malikytes. Durant ce moment privilégié, le guide de la Hadara, par la voix de Serigne Pape Makhtar Kebe, a encore abordé les questions de l’heure, notamment une parmi celles qui méritent toute l’attention des autorités et de la communauté, celle liée à la désertification, un des problèmes majeurs qui touche de nombreuses régions d’Afrique. Le khalife attire l’attention des autorités sur les études de l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) qui montrent que le désert se déplace à un rythme annuel de 5 km dans les zones semi-arides d’Afrique de l’Ouest. Car, en plus de fréquentes sécheresses et de l’érosion des sols, cette partie où se trouve le nord du pays est constamment menacée de désertification.

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quanD serigne BaBacar sy

Mansour

sonne l’alerte !

La désertification se caractérise par la dégradation des terres, la diminution de la fertilité des sols et la perte de la végétation, résultant en un processus de transformation des terres arables en désert. Ces conséquences sont destructrices pour l’environnement car ayant un impact sur la biodiversité, laissant de nombreuses espèces végétales et animales sans habitats viables, contribuant également aux changements climatiques du fait que les sols dégradés soient moins capables de stocker le carbone, ce qui entraîne une augmentation des gaz à effet de serre.

En outre, les conséquences sont aussi d’ordre social et économique parce que les populations locales, dépendantes de l’agriculture et de l’élevage, seront ensuite affectées et se retrouveront face à des conditions de vie précaires à cause des terres agricoles qui sont devenues improductives entraînant la baisse des rendements alimentaires, une sécurité alimentaire menacée, des moyens de subsistance et des opportunités d’emploi impactés, rendant, ainsi, l’exode rural et les migrations massives inévitables.

Par ailleurs, le messager du Khalife, Serigne Papa Makhtar Kebe, ne s’est pas limité à tirer la sonnette d’alarme pour attirer l’attention des autorités. Il a invité ces dernières à prendre des mesures et poser des actes pour faire face à ce phénomène par le reboisement des terres semi-arides qui constitue une solution urgente et durable pour réduire voire stopper la progression du désert du Sahara occidental. Une posture qui rappelle notre responsabilité quant à la gestion de notre environnement. En effet, Allah (swt) a créé l’univers dont les éléments se complètent les uns et les autres pour former un tout. L’homme occupe une position particulière parmi les êtres créés. Il doit ainsi prendre soin et s’occuper de tous les êtres vivants. Et, comme l’a rapporté Boukhari, le Prophète (paix et salut sur lui) disait : « Quiconque plante un arbre, il n’y a pas d’être humain ni de créature de Dieu qui ne mangera de ses fruits sans que celui qui l’a planté ne soit rétribué comme s’il avait donné en charité ».

Donc, le reboisement est l’une des actions importantes à valoriser pour permettre de restaurer et préserver les écosystèmes fragiles des terres menacées par la désertification en stabilisant la structure du sol, en réduisant l’érosion et en favorisant la régénération des écosystèmes locaux.

C’est un enjeu crucial pour le développement durable, car la revitalisation de ces terres rétablit leur capacité à stocker le carbone et donc participe à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Une étude récente a révélé que le reboisement favorise la formation de nuages, ce qui a un effet de refroidissement sur le climat terrestre. La reforestation favorise également la biodiversité en créant un habitat pour de nombreuses espèces végétales et animales.

Enfin, au-delà du défi climatique, les efforts de plantations sont aussi associés à des techniques de gestion durable des terres par une combinaison de l’arboriculture et de l’horticulture ou par intégration harmonieuse des plantes avec les animaux et les éléments naturels impactant positivement sur l’écologie du milieu, la vie sociale et économique des communautés locales qui réduira drastiquement l’exode vers les milieux urbains.

En définitive, le Khalife, fidèle à sa posture d’homme de son temps, nous interpelle tous sur les enjeux de l’heure. Ce discours doit nous pousser vers des initiatives communes et synergiques afin de préserver ce don du ciel, ce cadre de choix, cette chance immense : la terre !

Pôle Santé Social et Environnement (PSSE) PROJET

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LES LEÇONS DE LA ZIARRE GÉNÉRALE :

ÉTHIQUE DU COMPORTEMENT ET ÉTHIQUE DU CO-DÉVELOPPEMENT

La Ziarre Générale est devenue l’épicentre qui plonge la communauté tidiane de Tivaouane dans une diffusion de savoirs et de vouloirs « Himma/hâl » pour une effusion de lumière dans tout le pays. Historiquement, elle définit et traduit un rapport de fidélité spirituelle, d’ancrage social et de ressourcement mental vis-à-vis de Tivaouane par le truchement de son Khalife, intemporel et sublime : Cheikhal Khalifa (rta) ; titre atypique et attribué par Seydina Cheikh (rta) au fils de Maodo (rta) pendant l’une de ses retraites spirituelles.

Cette année 2024 qui demeure, dans le symbole, un prolongement du centenaire de Seydil El Hadji Malick Sy (rta) a été spécifiquement marqué par le discours hautement holistique, sociologique et scientifique de Serigne Babacar SY Ibn Mansour Al Khalifa ; un message circonscrit et accentué sur des points d’édification solide, juste et prospère de la Nation.

Avec une radioscopie holistique des maux de la cité, le discours présente à plusieurs égards un intérêt pratique en administrant des cures de désintoxication sociale ; un pansement dans les soins à opérer dans le comportement quotidien ; des pistes de définition des stratégies de développement et la révolution structurelle à opérer dans les Dahiras tidiane.

• Le Message social du Khalife

• La sacralité du mariage

Les dégâts de la fornication et du libertinage sexuel ne sont plus à démontrer car ils obèrent le lien éthique et spirituel qui doit alimenter la verticalité relationnelle du soumis avec son Créateur (swt). La marchandisation/ banalisation du sexe optimisée par la faillite de l’éducation religieuse et l’absence de politique publique « anti-crise des valeurs » nous plonge dans une mer boueuse ; agitée où les individus risquent de se noyer car les gilets de sauvetage « Islam, Iman et Ihsan » étant sacrifiés sous l’autel de la religion de la « Passion charnelle ». Face au célibat qui affole la jeunesse, stresse la gent féminine et interpelle les parents ; le Khalife Général des Tidianes recommande l’accessibilité du mariage en revenant à la Charia et la Sunna pour permettre aux jeunes d’éviter de tomber dans le péché des contacts charnels et ainsi de la fornication. L’abstinence, chasteté pour faire précis, est la seule cure contre les dégâts de Shaytan et la Passion. Le matérialisme dégradant doit être évité dans les périodes pré-mariage pour seulement viser Allah (swt) en sacralisant le lien matrimonial. Ce lien est un culte exclusif d’Allah (swt) de deux chers (chairs) complices qui doivent continuer la progéniture de la grande Oumma de Seydina Mohammed (saws).

• La solidarité organique par le savoir dans les dahiras : jajuba ou le dahira comme Daara. La philosophie « Vie, action et foi » de Maodo (rta) encourage le mariage monogamique de l’individu avec le savoir et le culte exclusif d’Allah via l’amour du Prophète Taha (saws). Il l’a traduit à travers son fameux JAJUBA ou DIADIABA. C’est cette boussole qui doit désormais orienter les fidèles dans les dahiras en mettant l’accent sur l’apprentissage des piliers de l’islam ; de la science du Tawhid et de la perfection spirituelle ou Ihsan. Le soufisme pour dire simple. Les dahiras doivent être orientés aujourd’hui et plus que jamais, dans un élan de connaissances d’abord de notre FIQH ISLAM avant le FIQH Tariqa car le contraire pourrait engendrer une armée mexicaine de disciples fanatiques et passionnés en lieu et place d’un culte exclusif de qualité où le soufisme vient en appoint et en mode « finition » dans notre ascension pure et sans associationnisme vers Allah (swt) via l’autoroute de la vie et l’œuvre du Prophète (saws) avec le péage de la Lumière de Fès, Seydina Cheikh (rta). Il faut d’abord cimenter l’islam avant le soufisme au risque de verser dans les dérives sectaires et de marcher par le visage. A ce titre, les dahiras doivent forcément devenir des « Daara » où chaque Goudi Al Jumah ou dahira d’un membre sert à vivifier le savoir. La lumière des livres supplante la lumière du chapelet, nous avertit ainsi le Saint Maodo (rta).

LES LEÇONS DE LA ZIARRE GÉNÉRALE :

ÉTHIQUE DU COMPORTEMENT ET ÉTHIQUE DU CO-DÉVELOPPEMENT

• Prospective économique Tidiane

• L’économie au cœur des dahiras

Les Dahiras ne sont pas seulement des tribunes de formation spirituelle et intellectuelle. L’appel du Khalife Général à s’orienter vers l’économique est un moyen de lutter contre le chômage ; de formaliser les activités économiques ; de produire des richesses et ainsi de mener une vie digne. L’activité économique principalement pratiquée par les disciples reste le commerce et l’agriculture. Certaines personnalités de la hadara réussissent dans la transformation industrielle ; et c’est en partie grâce à des moyens colossaux. Le cas d’Aziz Ndiaye est un modèle de réussite qui doit inspirer et faire tilt en poussant les jeunes à plus d’audace dans leurs projets. Certains jeunes, en statut d’entreprenant, sont entrain de faire des prouesses en mettant un accent considérable sur le digital pour écouler leurs produits avec une clientèle majoritairement tidiane ; favorisant une intra-création de richesses. Je pense à ce titre à Maodo Kébé ; égérie dans la vente de chapelets ; Nohine Sarr Al Amine qui est un commerçant très présent sur Facebook dans la vente de parfums et d’autres produits accessoires. Pour Projet, c’est un plaisir de constater le lancement des montres de marque estampillées DSLD (Deyal Si loulay Dundal) de Ahmadou Cissé dit Ibnou Cissé et de Abou Diop qui est un entreprenant dans les produits halieutiques (poissonnerie). Nous espérons et prions qu’ils soient rejoints par d’autres jeunes membres de la Hadara.

• Les perspectives et défis des Dahiras : mindset «  Nous sommes des millions, des milliards ». La spiritualité accompagne le temporel, dixit Serigne Mansour Sy Dabagh. C’est une façon de dire que ces centres ou incubateurs sociaux constitués de cadres, de spécialistes, de jeunes, d’étudiants, de femmes et malheureusement de chômeurs doivent étudier par recensement les problèmes de leur composante, de mettre sur la table des solutions qui commencent absolument, après la maitrise de la religion et du soufisme tidiane, par l’auto-emploi ; le défi entrepreneurial et agricole et enfin l’accompagnement scolaire, technique, financier, les défis environnementaux et la préparation au monde de l’emploi et de la fonction publique (les grands concours administratifs nationaux) de leurs membres. La bataille étant l’économique, l’écologique et le scientifique, la maitrise des outils digitaux et technologiques. Dans une concurrence saine. C’est la fameuse philosophie « Nous sommes des millions ». Dans chaque dahira, il faut désormais instituer un pôle économique et un pôle stratégies et prospective qui va relever intra et extra-communauté les défis liés au chômage des jeunes ; de l’environnement, la santé publique sur des questions liées à la drogue, à la sexualité précoce, la dépigmentation, les grands concours… Pour ce faire, il faut que la « réflexion stratégique » soit accentuée vers la trilogie « économie du savoir, économie relationnelle, digital/numérique ». La Hadara doit aller vers une ouverture de capital pour instituer des mécanismes institutionnels ( microfinance ou banque) de financements des projets et la sacralisation des rencontres de partages et d’échanges ( création des chercheurs et intellectuels Tidianes pour la prospective) et l’unité économique des acteurs du milieu des affaires tidiane ( une sorte de club économique tidiane CET).

Ps : Tout Dahira doit aujourd’hui être centré autour de 4/5 pour réussir une réflexion stratégique et des actions porteuses :

• Pôle économique

• Pôle scientifique et écologique

• Pôle digital et numérique

• Pôle formation et entrepreneuriat

• Pôle Suivi et évaluation

Aliou Gabou Cissé Juriste, Acteur de développement territorial. Pôle Suivi et évaluation PROJET

Problématique du chômage des jeunes : état des lieux et pistes de solutions.

Initiée en 1930 par l’illustre Khalife Serigne Babacar SY (RTA), la Ziara Générale est un rendez-vous annuel qui, au-delà de l’aspect cérémonial et spirituel, est l’occasion pour le Khalife de fournir des recommandations et orientations aux fidèles venant se ressourcer. Dans cet esprit, et fidèle à l’initiative de son homonyme, le Khalife Serigne Babacar Sy Mansour s’est saisi, dans son adresse aux fidèles à l’occasion de la Ziara générale du 21 Avril dernier, des problématiques sociétales qui s’érigent en véritables gageures au Sénégal. Parmi ces dernières, la problématique de l’emploi des jeunes n’a pas manqué d’attirer l’attention du Khalife qui a vivement recommandé aux autorités compétentes de trouver des solutions non sans préconiser aux jeunes de s’armer de patience et d’endurance. Cet article est ainsi le lieu de revenir sur la proposition de solutions aptes à résorber le chômage des jeunes après en avoir dressé l’état des lieux.

Véritable casse-tête pour les autorités publiques, le chômage des jeunes au Sénégal est d’autant plus difficile à combattre qu’il n’est pas aisé de le quantifier. Si au sens du Bureau international du travail, les chômeurs comprennent « toutes les personnes en âge de travailler qui, au cours de la période de référence, ont été sans travail, disponibles pour travailler durant une période de deux semaines et ont recherché un travail sur la période des quatre semaines ayant précédé la date de collecte », cette définition s’avère peu applicable à notre pays étant donné que le marché de l’emploi y est encore peu structuré pour la recherche de travail. C’est dans ce cadre que l’ANSD, dans sa dernière Enquête nationale sur l’emploi au Sénégal (ENES), a pris en compte les personnes sans emploi disponibles mais qui n’en recherchent pas pour des raisons quelconques. Des conclusions de ladite enquête réalisée au troisième trimestre de 2022 et publiée en janvier 2023, il ressort que malgré une légère baisse, le taux chômage (élargi) au Sénégal caracole à hauteur de

22,9% au troisième trimestre de 2022. Parallèlement, le niveau d’emploi, c’est-à-dire la part des personnes en emploi parmi celles en âge de travailler, a lui connu une baisse et tourne désormais autour de 42,1%. Alors que le Recensement général de la population et de l’habitat de 2023 (RGPH-5 2023) établissait l’âge médian de la population sénégalaise à 19 ans, il est un truisme de dire que le chômage concerne en priorité les jeunes qui en souffrent le plus. Avec la prégnance d’autres maux de portée et d’intensité variable, le tout constitue une véritable bombe à retardement sociale. D’où la nécessité impérieuse et absolue d’en trouver des remèdes.

Si jusqu’ici les solutions apportées au chômage des jeunes ont pris la forme de programmes ou de création d’agences et structures dédiées à la promotion de l’emploi des jeunes et au financement des projets de ceux-ci, il faut convenir que le problème demeure entier.

Avec plus de 100 000 jeunes arrivant chaque année sur le marché de l’emploi, la majorité demeure confrontée à l’équation de trouver un emploi qui corresponde à leur domaine de formation. La très forte inadéquation entre l’offre et la demande devrait ainsi plus mobiliser l’attention des politiques. En effet, trouver un emploi formel relevant de son domaine est un véritable chemin de croix.

Par ailleurs, le marché de l’emploi demeure sous la prépondérance du secteur informel et n’offre ainsi que de rares possibilités aux diplômés qui y arrivent en masse. Dans cette mesure, il convient de réformer l’offre de formation, notamment au niveau universitaire, pour l’adosser aux besoins du marché.

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Sous un autre angle, d’autres pistes de solution sont envisageables. Certaines apparaissent déjà dans l’adresse du Khalife aux fidèles. Ainsi y retrouve-t-on la recommandation à ceux-ci de promouvoir l’entrepreneuriat au sein des Dahira. Loin d’être une préconisation anodine, l’entrepreneuriat est une piste viable qui offre une certaine flexibilité dans la démarche de recherche d’emploi en la rendant plus proactive. Le regain d’intérêt pour l’entrepreneuriat observable de plus en plus dans le pays ne trompe pas, y compris de la part des pouvoirs publics. A ce titre, l’on peut convenir avec le chercheur béninois Armand Akpa que « ces dernières années, la solution proposée par les gouvernements et les organisations internationales pour réduire le chômage des jeunes est la promotion de l’entrepreneuriat dont celle agricole (Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement [CNUCED], 2014) ».

Cette promotion devrait, comme recommandé par le Khalife, passer par les mouvements associatifs, y compris religieux, mais également dans les écoles et structures de formation. Le chercheur sénégalais Ma-

codé Ndiaye soutient à ce propos qu’il « s’agit d’introduire des modules de formation à l’entrepreneuriat dans les programmes scolaires pour les élèves du premier et du second cycle de l’enseignement général, technique voire professionnel ».

Ces pistes sont loin d’être exhaustives face à une situation qui nécessite des efforts constants pour être endiguée. On peut ainsi y rajouter le renforcement du secteur privé national par le biais des leviers fiscaux en vue de lui faciliter les recrutements, le recours à la formation professionnelle face aux formations classiques, une meilleure structuration du marché de l’emploi… Autant de pistes qui sont également envisageables.

Dans l’attente de la mise en œuvre effective de ces pistes que nous espérons aptes à résorber le chômage des jeunes, il incombe à ceux-ci de s’armer de patience et de résilience. Cette recommandation du Khalife Serigne Babacar SY Mansour à une autre de ces prêches est très parlante : « bu leen yàkkamti, àdduna ken du ko jekku té Yàlla àndu si ».

Assane SAMBE

Juriste

Comité Scientifique PROJET

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À LA DÉCOUVERTE DE

DSLD

DEWAL SI LILAY DOUNDEUL

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Présentez-vous à nos lecteurs et décrivez votre parcours en quelques mots.

Je m’appelle Ahmadou Ibnou Mansour CISSE, plus connu sous le nom de « IBNOU ».

J’ai suivi une formation en Sécurité des Systèmes d’Information à ESTM, Dakar. Je suis Ingénieur (IT) dans une entreprise de la place, et Cofondateur de la marque Sénégalaise Dewal Si Lilay Doundeul (DSLD).

Quel a été le déclic pour que vous suiviez la voie de l’entrepreneuriat

J’ai toujours été un passionné des arts et du graphisme. Et puis, nous savons tous que le meilleur moyen de donner vie à ses projets est d’auto-entreprendre. C’est à partir de là que j’ai créé avec des amis ma marque qu’est DSLD.

Pouvez-vous résumer pour nos lecteurs vos activités ?

Nous sommes fiers de vous présenter notre entreprise, spécialisée dans l’habillement, la confection, la maroquinerie et les accessoires de mode, offrant une gamme variée de produits tels que des sacs de voyage, des sacs à dos, des sacs pour ordinateur, des sacs pour femmes, des t-shirts, des polos et des casquettes, le tout avec une touche d’originalité et à des prix abordables.

Notre engagement envers la qualité se reflète dans l’utilisation de matières premières locales et dans notre savoir-faire artisanal local. Récemment, nous avons étendu notre gamme en lançant notre première collection de montres DSLD.

Notre objectif est de nous positionner sur la scène internationale de la mode en mettant en avant le label “MADE IN SENEGAL”, une marque de qualité et d’authenticité.

Décrivez en quelques mots le concept de DSLD ?

« Dewal Si Lilay Doundeul » au sens sénégalais du terme, est une source de motivation (Force, endurance), une manière de vivre, une attitude à adopter.

Signification en Anglais : FIND WHAT YOU LOVE AND LET IT KILL YOU

Signification en Français : BATS-TOI POUR CE QUI TE FAIT VIVRE

D’où vous est venue l’idée ?

Le concept de « Dewal Si Lilay Doundeul » est né d’un désir de véhiculer un message aux jeunes de notre génération concernant le monde entrepreneurial, la conception de la vie, leurs manières de vivre (lifestyle) etc….

Quels ont été les plus grands obstacles que vous avez rencontrés en tant qu’entrepreneur ?

Les plus grands obstacles que j’ai rencontrés sont d’abord la visibilité puis l’accessibilité du marché et le manque de reconnaissance du « MADE in SENEGAL »

Question 7 : Quels ont été vos plus grandes réussites ?

Pour moi la plus grande réussite c’est avant tout d’avoir des personnes qui croient en vous et en vos rêves. C’est une source de motivation inestimable. Il y’a aussi cette clientèle qui s’est approprié nos produits et les vulgarise même.

Il y a également création d’une agence de communication dénommée 2MMULTIMEDIA qui fait dans tout ce qui est conception et réalisation de supports de communication et qui en charge maintenant de la promotion de la marque.

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Quels conseils donneriez-vous aux lecteurs qui voudraient se lancer dans un projet entrepreneurial ?

Entreprendre n’est pas facile, donc le conseil qu’on peut donner à toute personne qui souhaite se lancer dans un projet entrepreneurial est avant tout d’aimer son projet. Il faut croire en ses rêves et se donner tous les moyens pour y arriver. De la patience, oui il en faudra aussi. Et comme on le dit si bien « Ce n’est pas facile, mais c’est possible ».

Quels sont les prochains projets de DSLD ?

Nous comptons élargir nos produits avec la confection de sacs à dos, sacoches, cartables, chaussures… unisexes avec comme principale matière première le BOGOLAN le cuir. Ce n’est pas le seul projet, nous en avons d’autres bien sûr. Nous les réaliserons tous et vous en serez témoins si Dieu le veut.

Un mot pour Projet ?

Un Grand merci à l’équipe de Projet, Merci de nous permettre de donner plus de visibilité à nos activités.

Keep Doing a Good Work Dsldément…

Rejoignez-nous dans cette aventure et découvrez nos créations uniques, alliant style, qualité et artisanat local.

www.dsldofficiel.com

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