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“Nous défendons l’Etat de droit” : Manuel Bompard contre l’expulsion de l’imam Iquioussen

Manuel Bompard a estimé vendredi 5 août qu’il revenait à la justice – et non à l’exécutif – de se prononcer sur l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen.
Manuel Bompard. Photo © ISA HARSIN/SIPA

Jeudi 4 août, le ton est monté entre Gérald Darmanin et La France insoumise (LFI) au sujet de l’imam Hassan Iquioussen. Le ministre de l’Intérieur a reproché au député David Guiraud de « défendre » ce prédicateur du Nord, dont le ministre avait annoncé l’expulsion à venir, avant de réclamer des « excuses » de la part du parti. Invité ce vendredi sur le plateau de RTL, le député LFI Manuel Bompard a assuré que son parti et lui condamnaient « vigoureusement » les propos tenus par l’imam. Toutefois, il a estimé qu’il revenait à la justice de se prononcer, et non à l’exécutif. « Je ne défends pas cet imam, je [ne l’ai] jamais défendu, David Guiraud ne l’a jamais défendu, a-t-il longuement détaillé. Ce que nous défendons, c’est la défense des principes de l’Etat de droit, de l’indépendance de la justice vis-à-vis du pouvoir exécutif. » 

La demande de suspension visant l’expulsion de l’imam radical Iquioussen rejetée par la Cour européenne des droits de l’Homme

« C’est à la justice de traiter ce type de cas » 

Dans une situation comme celle-ci, l’Etat a la possibilité d’expulser ou de juger un imam. Or, LFI regrette le choix de la première option. « Pour qu’on reste dans les principes de l’Etat de droit, il me semble que c’est à la justice de traiter ce type de cas. Et une fois qu’il est condamné – s’il est condamné – alors effectivement, la question de sa présence sur le territoire national peut être posée », a argumenté Manuel Bompard sur les ondes de la radio nationale. Après quoi, le député a estimé nécessaire de « prendre les choses dans l’ordre ». Pour illustrer ses propos, il a évoqué l’hypothèse qu’à l’avenir, ce ne soient pas des propos comme ceux tenus par Iquioussen qui soient mis en cause, mais « des propos de critique du gouvernement d’Emmanuel Macron ou autre ». Dans ce cas-là, « c’est l’arbitraire du ministère de l’Intérieur qui va décider si cette personne a sa place sur le territoire », a-t-il anticipé. 

La mesure d’expulsion vers le Maroc du prédicateur – que la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a refusé de suspendre jeudi 4 août – a été examinée par le tribunal administratif de Paris, rappelle RTL. Ce dernier a pour mission de fixer le sort de cet imam réputé proche des Frères musulmans. 

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