En juillet 2020, le président Emmanuel Macron a chargé l’historien Benjamin Stora de « dresser un état des lieux sur le chemin accompli par la France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie » (…), de proposer des gestes susceptibles de contribuer « à l’apaisement et à la sérénité de ceux que [la guerre d’Algérie] a meurtris, (…) tant en France qu’en Algérie ».
L’historien estime que le préalable de ce travail est de sortir de la « communautarisation des mémoires » qui s’est installée depuis la fin de la guerre, conduisant les différents groupes qui y ont pris part (Algériens, soldats français, pieds-noirs, intellectuels engagés pour ou contre l’Algérie française, etc.) à « être enfermés dans leur propre souffrance sans reconnaître la souffrance des autres groupes ».
Pour lui, il existe une série de rapprochements mémoriels possibles, notamment sur la question des disparus. Il en préconise un guide. Sur les essais nucléaires, il recommande une reconnaissance par la France des lieux de ces dix-sept essais réalisés jusqu’en 1966. Enfin, il propose la mise en valeur de plusieurs personnalités, dont Gisèle Halimi, l’avocate française très investie contre la torture et le viol des femmes pendant la guerre d’Algérie, et Ali Boumendjel, nationaliste algérien assassiné pendant la bataille d’Alger en 1957.
Benjamin Stora a signé une quarantaine d’ouvrages sur le nationalisme algérien, la guerre d’indépendance, les relations juifs-musulmans ou l’immigration maghrébine en France, sans compter une douzaine de livres cosignés et une dizaine de documentaires réalisés.
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