Des astronomes ont repéré un trou noir stellaire remettant en cause nos connaissances sur leur formation. Situé dans notre galaxie, sa masse est 70 fois supérieure à celle du Soleil, alors que selon les scientifiques toutefois, ce type de trous noirs ne devraient pas contenir plus de 20 masses solaires…

Une découverte inédite

Il existe plusieurs types de trous noirs. Certainement les plus connus, les trous noirs supermassifs sont, comme leur nom l’indique, les plus imposants. D’ailleurs, la première photographie d’un trou noir a capturé l’un d’entre eux. Ils sont situés au centre de grandes galaxies, et peuvent mesurer jusqu’à 40 milliards de masses solaires. Les scientifiques cherchent encore à comprendre leur rôle exact, mais ils suggèrent qu’ils sont liés à la formation des galaxies.

Outre ces trous noirs, il existe également les primordiaux et les intermédiaires, mais ceux qui nous intéressent aujourd’hui, ce sont les trous noirs stellaires. Formés à partir de l’effondrement d’une étoile, ils sont bien plus petits que les trous noirs supermassifs. Selon les lois de l’astrophysique, ils ne peuvent pas dépasser les 20 masses solaires. C’est justement pour cela que la découverte de ce nouveau trou noir stellaire fascine autant la communauté scientifique.

Baptisé LB-1, ce trou noir se trouve dans la Voie Lactée à 15 000 années-lumière de la Terre. Généralement, les astronomes détectent les trous noirs grâce aux rayonnements infrarouges qu’ils émettent, émissions qui se font rares pour les trous noirs stellaires, c’est pourquoi il en existe très peu qui ont été découverts à ce jour.

Ouvrir de nouvelles portes dans la compréhension des trous noirs stellaires

Dans ce cas, des scientifiques de l’Académie chinoise des Sciences ont utilisé une technique consistant à repérer les étoiles qui orbitent autour d’objets invisibles. Grâce à deux télescopes situés en Chine et en Espagne, ils ont découvert une géante bleue 8 fois plus imposante que notre soleil gravitant autour de LB-1. Ils ont ainsi pu estimer que la taille du trou noir était de 70 masses solaires, comme ils l’expliquent dans leur étude parue dans la revue Nature.

Les chercheurs ont observé une géante bleue qui orbitait autour du trou noir.

Une géante bleue comparée au Soleil © Wikimédia / ESO/ M. Kornmesser

Les trous noirs [stellaires] d’une telle masse ne devraient pas exister dans notre galaxie selon la majorité des modèles actuels d’évolution stellaire”, a souligné Liu Jifeng, chercheur à la tête de l’équipe à l’origine de la découverte. “LB-1 est deux fois plus massif que ce que nous pensions possible. Maintenant, les théoriciens vont devoir relever le défi d’expliquer sa formation”, a-t-il continué.

Les chercheurs ont déjà émis plusieurs hypothèses pour tenter de comprendre son existence. Ils suggèrent notamment qu’LB-1 ne s’est pas formé à partir de l’explosion d’une étoile, mais qu’il s’agit plutôt de deux petits trous noirs orbitant l’un autour de l’autre. Quoi qu’il en soit, ce trou noir est, pour l’instant, le plus grand de sa catégorie jamais découvert, et ouvre de nouvelles portes dans l’étude de ces objets célestes fascinants.