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À 36 ans elle veut obtenir l’aide médicale à mourir

Âgée de 36 ans et atteinte d’un cancer du sein métastatique de stade 4, Mélissa Fay a pris la décision il y a quelques semaines d’arrêter de se battre contre la maladie. Celle qui tient un blogue sur l’évolution de son cancer depuis mai dernier en a fait l’annonce à ses lecteurs qui réagissent depuis à la bouleversante nouvelle.  

«Je l’ai annoncé à ma famille en premier. Après, on est parti une semaine dans le Sud. Et c’est là que j’ai senti un poids s’enlever de mes épaules. Ça faisait deux mois que j’y pensais, que j’étais en dépression, que je ne voyais plus personne et que je faisais juste penser à ça pour me concentrer à prendre la meilleure décision pour moi», a-t-elle raconté en entretien avec Sophie Durocher à QUB radio.     

Mère de deux enfants de 8 et 11 ans, Mélissa Fay n’a pas pris la décision de renoncer à son combat du jour au lendemain. Elle s’est battue. À 33 ans, elle a été diagnostiquée d’un cancer du sein qui a nécessité une mastectomie partielle d’un sein. Au printemps dernier, alors qu’elle croyait que sa maladie était chose du passé, on lui a plutôt appris qu’elle était atteinte d’un second cancer du sein, qui cette fois, s’était propagé au foie et au cerveau.     

La femme originaire de Shawinigan a d’ailleurs intitulé son récent billet de blogue «La décision la plus difficile de ma vie».  

Maître de sa décision     

«Souvent, avec les gens à qui j’ai parlé qui sont en fin de vie, on le fait plus pour les autres, continuer à vivre, que pour soi», a-t-elle aussi expliqué dans l’émission «On n’est pas obligé d’être d’accord».     

Mélissa Fay avait toujours eu en tête qu’elle se battrait pourvu qu’elle puisse avoir une qualité de vie.     

«Je ne suis plus autonome en ce moment. Je ne peux plus me faire à manger, je ne peux plus faire mon ménage. J’ai besoin toujours de mon conjoint pour tout faire. Pour moi, je suis devenue un poids et ça, c’est quelque chose que je ne voulais pas vivre non plus», a-t-elle expliqué. L’état d’espoir qu’elle avait donc toujours gardé s’est plutôt transformé en état d’acceptation au fil du temps.     

La plus grande transparence     

Même s’il n’est pas toujours facile de parler de la situation avec ses enfants, Mélissa Fay tente de conserver la plus grande transparence.     

«On leur a même expliqué c’était quoi l’aide à mourir et on leur a expliqué comment ça allait fonctionner cette journée-là. On leur dit vraiment tout», a-t-elle mentionné, sereinement. «Ils vont se préparer mentalement à ça, et rendu là, ça va peut-être être moins difficile pour eux», a-t-elle renchéri.     

Ayant même préparé des cartes d’anniversaire, des messages importants et des vidéos pour ses enfants et son mari, elle souhaite contrôler ce qu’elle peut et rester présente dans leur vie à sa façon.     

«J’ai toujours aimé le contrôle et le fait de pouvoir choisir le jour de ma mort [...] en ce moment, ça me rend heureuse», a affirmé celle qui se tournera désormais vers l’aide médicale à mourir, le jour venu.

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