Un livre blanc professionnel a vocation à regrouper et partager des expertises sur un thème. C’est un outil collaboratif qui ambitionne d’offrir des visions de référence. Brad Paisley, chanteur de country américain, disait qu’ « Aujourd’hui est la première page blanche d’un livre de 365 pages. Écrivez-en un bon ! ». Grâce à la capacité de diffusion d’internet, où tout se sait et tout se voit, un livre blanc engage ses participants tout en leur offrant une vitrine extraordinaire. Concevoir puis diffuser un livre blanc demande de l’organisation, il existe de multiples manières de le réaliser. Voici quelques idées pour y parvenir plus facilement.

La thématique

Elément essentiel de la construction du livre blanc, il faut choisir une orientation qui va intéresser d’autres professionnels. Le thème est primordial pour inciter d’autres personnes à participer, pour qu’elles aient envie d’y consacrer du temps et de transmettre leurs savoirs. Antoine de Saint Exupéry écrivait que « Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose. Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer ». Entre un sujet « à la mode » et un sujet de fond, le choix est souvent compliqué. Le but du livre blanc est d’éclairer les futurs lecteurs sur le thème, il doit contribuer différemment à tout ce qui a déjà été écrit sur celui-ci.

Choisir le mode de contribution

S’appuyer sur des contributions communes ou individuelles, des textes ou des chiffres, les choix sont vastes pour l’organisateur !
Les textes peuvent être communs dans le cadre d’un comité de rédaction. Dans ce cas, quelques personnes sont en charge de leur harmonisation et de leur assemblage. Ce mode de réalisation implique la mise en place de rendez-vous réguliers pour faciliter l’émergence des idées puis pour valider chaque contenu. A la fin, l’ensemble devient un ouvrage où les contributions individuelles s’effacent pour favoriser une position commune. Attention, sa gestion peut être chronophage.
Une autre solution consiste à publier de manière indépendante chaque contribution via des textes ou des interviews. Chaque participant est alors nommément identifié. Le travail commun repose sur la mise en forme et sur la cohérence de l’ensemble. Ce mode permet de mettre en avant des avis divergents et d’ouvrir le débat.
Au-delà des textes, le livre peut aussi être élaboré à partir d’une étude et de sondages. Cette forme favorise les analyses chiffrées et aboutit à une étude de chaque résultat pour en tirer des enseignements. Les participants peuvent aussi donner leurs avis sur les résultats.

Contacter les participants

Petit groupe ou vaste étude, dans tous les cas l’organisateur doit s’assurer de la légitimité des participants. Tout le monde ne peut répondre à toutes les problématiques. Par son carnet d’adresses, par des associations professionnelles, par les réseaux sociaux, par des ambassadeurs qui vont faciliter l’identification d’autres participants, les points de contacts peuvent être multiples. S’agissant d’un ouvrage collectif, chaque participant doit pouvoir trouver sa place dans l’ensemble et être à l’aise avec le résultat final. Parfois, il faut savoir convaincre certains de leur capacité à écrire car ils peuvent douter de leur capacité à fournir un avis éclairé. Donner du temps pour que la réflexion bourgeonne puis se matérialise est impératif. Paul Valéry disait « mettons en commun ce que nous avons de meilleur et enrichissons-nous de nos mutuelles différences. » L’organisateur doit savoir identifier qui va apporter un regard complémentaire et valoriser l’ouvrage.

Editer

Avec les outils numériques actuels, il est aisé de procéder à la mise en page d’un livre blanc. La couverture doit être impactante car elle servira pour toutes les diffusions, notamment sur les réseaux sociaux. Chaque participant doit être mis en avant car sans la contribution de tous ces talents l’ouvrage n’existerait pas. Afin d’enregistrer le livre blanc, il est préférable de lui faire attribuer un Isbn en contactant, en France, l’Afnil. Le processus est simple et gratuit.

Être soutenu

Comme une conférence ou un salon professionnel, un livre blanc peut-être sponsorisé par diverses entreprises ou soutenu par des médias, associations ou influenceurs. Identifier les relais adéquats amplifiera sa diffusion et son impact. Oser demander des soutiens est souvent compliqué car il faut identifier les bons contacts pour parvenir à une décision. Si le thème est porteur et la liste des participants de qualité alors de nombreuses portes peuvent s’ouvrir. Grâce à internet, il est plus simple qu’avant de trouver les relais qui légitimement pourront soutenir l’ouvrage.

Comment le diffuser ?

Dans le monde moderne et technologique, il est devenu aisé de diffuser électroniquement un ouvrage. Choisir la gratuité et la facilité d’accès augmente sa visibilité. De nombreuses options sont possibles et, par exemple, il faut décider si le fichier sera visible directement ou s’il faudra passer par un système d’identification du lecteur après renseignement de ses coordonnées. De nombreuses plateformes sont disponibles pour déposer le fichier. En tout été de cause, il faut sélectionner celles qui sont les plus efficaces par rapport à la cible de lectorat. Multiplier les plateformes permet d’offrir un choix plus vaste aux lecteurs. Claude Lelouch disait que « le monde du partage devra remplacer le partage du monde. » Savoir donner de la lumière à un ouvrage est essentiel pour assurer la diffusion des idées qu’il contient.

Créer un événement pour la sortie

Un livre blanc prend du temps à être réalisé, il serait invraisemblable de le laisser mourir juste après sa publication. Pour optimiser sa diffusion, il est nécessaire d’établir un plan de communication avant sa sortie. Il ne faut pas hésiter à le pré-diffuser sous embargo aux futurs relais qui pourront être intéressés par son contenu. Contacter des médias, identifier des influenceurs, prévenir les futurs lecteurs de sa date et heure de sortie sont les ingrédients de cette création évènement. Les réseaux sociaux sont également extrêmement efficaces pour prévenir les futurs lecteurs.

Donner de la visibilité à chaque extrait

Une fois la parution effectuée, beaucoup oublient qu’il est indispensable d’assurer un « service après-vente » pour que le soufflé ne retombe pas aussi vite qu’il est monté. Redécouper le livre en autant d’articles que de contributions peut être une bonne solution pour en accroitre sa visibilité. Offrir une tribune individuelle à chaque auteur est aussi une manière de le remercier du temps passé à avoir apporté une pierre à cet édifice commun.
Les contenus peuvent être partagé avec les soutiens du livre blanc et notamment les médias. Il ne faut pas hésiter à offrir une exclusivité sur certains textes. En allant à la rencontre de lecteurs différents et démultipliés, le contenu se diffuse plus largement. Peter Brook, un metteur en scène, disait qu’ « une pièce de théâtre a le pouvoir de capter toutes les nombreuses sortes d’êtres humains qui composent un public et elle peut les rassembler dans une seule et unique expérience. »

Tout au long de la réalisation d’un livre blanc, il faut veiller à la valorisation du groupe qui y participe. Ce qui fait la force de ce type d’ouvrage est l’énergie collective qui s’en dégage et qui peut se maintenir tout au long de sa vie. Fédérer des relations humaines autour d’une idée est une des plus belles choses qui peut arriver à l’organisateur. Ainsi se bâtissent des rencontres et relations qui n’auraient jamais été possibles autrement. Un livre blanc peut se transformer en une aventure humaine extraordinaire. Et cette face cachée de son existence est une expérience à ne pas sous-estimer.

(Crédit photo : iStock)