La legaltech Widr veut faciliter la mise en relation avec "le bon avocat"

La start-up Widr promet de trouver gratuitement l'avocat qui correspond le mieux aux difficultés juridiques rencontrées par un client prospectif. La justiciable répond anonymement à une série de questions qui s'adaptent au fur et à mesure des réponses. A côté de cette vitrine, la jeune pousse propose un bouquet de services aux avocats.

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La legaltech Widr veut faciliter la mise en relation avec

Nombreuses sont les legaltech qui se sont positionnées sur le marché de la mise en relation entre avocats et clients. Widr a voulu se différencier en ne proposant qu'un seul résultat censé correspondre à l'avocat le plus pertinent, sélectionné en fonction de critères bien précis. "Ce n'est pas une place de marché ni un comparateur de prix", prévient d'emblée John Banner, CEO de Widr, contacté par L'Usine Digitale.

 

Widr est une filiale de la start-up parisienne Sphere. Elle a été créée en 2018 et est basée à San Francisco. A l'origine, cet outil fournissait des réseaux sociaux en marque blanche lors de grands événements pour matcher des profils ayant des intérêts en communs. Ce "Tinder de l'événementiel" veut désormais appliquer sa solution aux justiciables et aux avocats.

 

Une prise de rendez-vous inspirée de Doctolib

Widr est plutôt simple d'utilisation et gratuit. Concrètement, l'usager renseigne son prénom sur le site puis l'assistante "Allia" va lui suggérer une série de proposition. La première concerne le secteur dans lequel la personne a besoin d'être conseillée ou représentée (pénal, civil, affaires…). Puis, elle choisit son secteur géographique… Au fur et à mesure des réponses, l'outil affine la recherche pour ne proposer à la fin "qu'un seul avocat". Mais ce n'est pas tout à fait vrai car trois professionnels apparaissent en réalité dans les suggestions.

 

 

"Il y a une ultime étape où l'utilisateur doit indiquer son numéro de téléphone et on lui textote le bon avocat", précise John Banner. Le CEO explique que cette subtilité permet de protéger l'avocat afin qu'il ne soit pas contacter de façon intempestive. "On ne veut pas qu'il soit sollicité par une personne qui n'a pas de projet concret ou pas d'identité réelle." L'utilisateur peut ensuite prendre rendez-vous en ligne, un procédé inspiré de Doctolib. Les informations se synchronisent directement avec l'agenda de l'avocat, car Widr propose également une série de services pour les professionnels. Et en toute logique, seuls les avocats inscrits sur la plate-forme sont proposés par le moteur de recherche.

 

 

Un panel de service pour les avocats

"On offre aux avocats un site web, un agenda en ligne, le référencement sur Widr et Google Maps, un système de visio-conférence, la signature électronique…",  détaille John Banner. L'ensemble de ces services sont gratuits jusqu'à la fin de l'année. L'usage ne devient payant que si l'avocat souhaite que sa page soit "développée en marque blanche sous un site prenomnom.com". La version premium est à 69 euros par mois sans engagement, mais Widr collabore aussi avec plusieurs acteurs institutionnels. "Etant partenaire de l'incubateur du Barreau de Strasbourg, ses membres ne payent que 19 euros par mois", indique le CEO.

 

Sur le court terme, Widr devrait référencer environ 5000 avocats en France, soit 7% des avocats du pays (il y avait 65 480 avocats au 1er janvier 2017 selon le Ministère de la Justice). Une proportion assez faible qui s'explique, selon John Banner, par "un process assez sélectif". Un avocat souhaitant s'inscrire sur le moteur de recherche doit présenter sa carte professionnelle, puis un confrère doit attester de son sérieux.

 

Un réseau social inter-avocats international

Parallèlement à ces offres, Widr prépare un second projet. "Début 2020, nous allons lancer un réseau inter-avocats international, comme un groupe Facebook géant", déclare John Banner. Il se présentera sous forme d'application mobile, et les professionnels pourront ainsi échanger via message privé pour déléguer une affaire à l'international par exemple.

 

Mais John Banner a un objectif encore plus ambitieux : "conquérir le marché américain", où les legaltech sont foisonnantes et la concurrence redoutable. Au contraire, en France, ce secteur peine à faire émerger des chefs de file de rang mondial. Pour répondre à cette problématique, en juillet 2019, France Digitale – qui réunit près de 1400 start-up et investisseurs français du numérique – a annoncé la création d'un groupe réunissant les pépites françaises de la LegalTech. Widr vient de l'intégrer.

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