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« J’ai évolué » : Marine Le Pen renonce à la suppression de la double nationalité

La candidate a confirmé, jeudi 20 janvier, à Libération avoir supprimé cette mesure phare sans en référer à son parti. Elle acte ainsi un certain retrait sur la thématique identitaire.
Marine Le Pen dit assumer un choix fait seule. Photo © Louise Méresse/SIPA

C’est un « totem de la doctrine nationaliste » qu’abandonne Marine Le Pen, analyse Libération , jeudi 20 janvier. Au point que la candidate du Rassemblement national se félicite de n’être plus à la tête du parti, ce qui lui confère une certaine liberté. La suppression de la double nationalité, pourtant thème phare des présidentielles de 2012 et 2017, n’apparaît plus dans le programme de la candidate en 2022. « J’ai évolué sur la binationalité », a-t-elle confirmé au quotidien de gauche. Une décision qu’elle assume avoir prise sans débat au sein de son parti : « En tant que candidate, je fais des choix. Je fais ce choix, je l’assume », a déclaré Marine Le Pen.

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« Ne pas faire flipper les franco-maghrébins »

« J’ai rencontré des milliers de gens. Par exemple des Marocains qui, juridiquement, ne peuvent renoncer à leur nationalité car leur pays l’interdit », détaille la candidate à Libération pour expliquer « mettre de côté » une réforme qui revient à « mettre du sel sur des plaies ouvertes ». Pour certains observateurs, abandonner une mesure aussi symbolique permet de donner un gage à l’électorat de gauche, hostile aux discours identitaires, mais aussi à l’indigénisme et à l’islam politique, et proche du RN sur d’autres points. « Le message est clair : “ne pas faire flipper les franco-maghrébins” », juge auprès de Libération un cadre du RN. Cela alors qu’Éric Zemmour s’octroie l’essentiel du débat identitaire.

Une stratégie qui pourrait cependant s’avérer risquée, à l’heure où certains membres du RN quittent le navire pour rejoindre Reconquête. D’autant plus que Marine Le Pen a agi sans l’avis du parti. Après le chef des eurodéputés Jérôme Rivière, c’est Damien Rieu, simple assistant parlementaire, mais aussi personnalité médiatique issue de Génération identitaire, qui a annoncé son départ jeudi 20 janvier.

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