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violences policières

LBD : le Conseil d'État rejette les recours de la CGT et de la LDH

25 juillet 2019 | Mise à jour le 25 juillet 2019
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Ignorant les nombreuses blessures et les condamnations internationales, le Conseil d’État a décidé de rejeter les recours de la Ligue des droits de l’homme et de la CGT et d’autoriser la police à continuer à utiliser le lanceur de balles de défense (LBD) contre les manifestants.

Le Conseil d'État a de nouveau rejeté mercredi des recours contre le lanceur de balles de défense (LBD), une arme controversée utilisée par les forces de l’ordre et à l’origine de nombreuses blessures graves lors du mouvement des gilets jaunes.

Le Conseil d'État, plus haute juridiction administrative, était notamment saisi par la Ligue des droits de l’homme (LDH) et la CGT, qui contestaient l’utilisation du LBD pour des opérations de maintien de l’ordre. Le 1er février, saisi en urgence, le Conseil d'État avait déjà rejeté les demandes de suspension de l’usage de cette arme. Et en avril, il avait refusé de saisir le Conseil constitutionnel sur l’utilisation du LBD.

Pour ses détracteurs, l’usage de cette arme n’est pas suffisamment encadré, et il n’est ni proportionné, ni nécessaire pour le maintien de l’ordre.

Au contraire, le Conseil d'État met en avant dans sa décision « les précautions d'emploi » qui accompagnent l’usage du LBD et « les conditions strictes de contrôles et de formation » qui « contribuent à diminuer le risque d’un mauvais usage de cette arme ».

De plus, le LBD a constitué lors du mouvement des gilets jaune, « un élément essentiel du dispositif global de maintien de l’ordre sans lequel les forces de l’ordre n’auraient pas pu faire face à des situation de particulière violence », selon le Conseil d'État.

« Les très nombreuses manifestations (…) ont été très fréquemment l’occasion de violences volontaires » contre les forces de l’ordre, écrivent les juges administratifs. Ils mentionnent aussi les « blessures, parfois très graves » des manifestants à cause du LBD.

« Le recours à cette arme de force intermédiaire n’a pas pour objet et ne saurait avoir légalement pour effet d’interdire le déroulement de manifestations pacifiques ou de restreindre le droit d’y participer », selon la juridiction administrative.

Le Conseil d'État a également rejeté vendredi des requêtes contre l’usage de la grenade GLI-F4, ou grenade de désencerclement, largement utilisée par les forces de l’ordre lors du mouvement des gilets jaunes et à l’origine de blessures graves de manifestants.

Le défendeur des droits, le parlement européen et l’ONU ont clairement condamné la France pour l’usage de telles armes.
Patrice Spinosi, avocat de la LDH

« C’est extrêmement décevant », a réagi auprès de l’AFP l’avocat de la LDH Patrice Spinosi. « Alors que nous sommes désormais à peu près le seul pays en Europe à toujours utiliser le LBD et la grenade GLI-F4 dans le cadre d’opération de maintien de l’ordre, le Conseil d'État n’a rien trouvé à redire à notre réglementation ».

« C’est une véritable occasion manquée de faire évoluer notre législation (…) alors que le défendeur des droits, le parlement européen et l’ONU ont clairement condamné la France pour l’usage de telles armes contre de simples manifestants », a ajouté l’avocat.

Entre mi-novembre et la mi-mars, les forces de l’ordre ont utilisé plus de 13 000 fois le LBD dans leurs opérations de maintien de l’ordre, d’après le ministère de l’Intérieur.