Un rapport médical électronique. Crédit : Istock

Doit-on craindre pour la confidentialité des données médicales des Canadiens?

La question se pose puisque plusieurs médias rapportent que Google a conclu un accord secret avec un organisme privé du secteur de la santé aux États-Unis qui exploiterait des centaines de centres de soins et de maisons de retraite.

Les données des patients en danger?

D’après un article publié par Le Monde mardi, c’est le Wall Street Journal qui a rapporté cette information faisant état d’un accord secret entre Google et Ascension, un acteur du secteur de la santé aux États-Unis.

Cet accord permettrait à Google d’amasser, sur sa plateforme Google Cloud, des milliers d’informations médicales de patients américains, sans leur consentement.

La situation suscite des inquiétudes, quand on sait quelles peuvent être les conséquences d’une telle démarche pour les patients. Ce sont des « dossiers médicaux complets de patients » qui risquent de se retrouver entre les mains de ce géant du web, sans qu’on sache véritablement quelles sont les intentions qui motivent son initiative de collecter ainsi les « identités de patients, leurs diagnostics, les résultats de leurs examens médicaux ainsi que leurs antécédents ». (Source : Le Monde)

Reprenant les explications du Wall Street Journal, le quotidien français rapporte que Google, avec son accord jugé « légal » conformément au Health insurance portability and accountability act (HIPPA), chercherait à « développer, grâce à l’analyse des données et l’intelligence artificielle (IA), des outils permettant de suggérer aux médecins des examens complémentaires, des prestations supplémentaires ou des traitements, voire de découvrir des anomalies dans le parcours de soins ». Google agirait donc dans l’intérêt du patient et de sa santé.

Cette information est dévoilée dans un contexte de « cyber insécurité » permanente, avec ses vols de données personnelles et ses tentatives d’usurpation d’identité.

Le scandale Cambridge Analytica reste frais dans les mémoires et souligne l’importance de protéger les données confidentielles, quels que soient le domaine concerné et le réseau social qui abrite ces données. Ce scandale avait permis d’analyser en profondeur la sécurité des données des clients sur les réseaux sociaux et de mettre en lumière une certaine vulnérabilité qui aurait permis par exemple à la Russie de s’ingérer dans le processus électoral aux États-Unis.

Étant donné la proximité entre les États-Unis et le Canada, et qu’un nombre incalculable de pratiques sont similaires chez les deux voisins, devrait-on redouter qu’un accord comme celui qui vient d’être conclu avec Ascension puisse un jour unir Google au système de santé canadien?

Google, comme bien des entreprises similaires du web, a un fonctionnement centré sur les données collectées et stockées. Toute faille de sécurité sur ses plateformes rend les informations de ses clients vulnérables.

Il faut rappeler que Facebook a reçu plusieurs critiques, après que Cambridge Analytica, « compagnie britannique spécialisée dans le profilage psychographique » (Source : Radio-Canada) eut mis la main sur les données de ses utilisateurs, sans autorisation, dans le but d’influer sur les élections américaines de 2016.

Des informations collectées à des fins scientifiques ont ainsi pu être utilisées à d’autres fins plus politiques.

Avec des informations du journal Le Monde, du Wall Street Journal et de Radio-Canada.

En complément :

L’accord controversé de Google avec plus de cent cinquante hôpitaux aux États-Unis

Catégories : International, Société
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