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Philippe Rivière (Septeo) : leader européen de la legaltech

Cet ingénieur en informatique a constitué le premier éditeur européen de logiciels pour les notaires, les avocats et les juristes d'entreprises. Philippe Rivière est le lauréat 2019 du prix de l'Entrepreneur* de l'année en Occitanie.

Philippe Rivière, président de Septeo.
Philippe Rivière, président de Septeo. (DR)
Publié le 4 oct. 2019 à 07:00Mis à jour le 4 oct. 2019 à 11:00

En trente ans, Septeo est devenu le leader européen des logiciels pour les notaires, les avocats et les juristes d'entreprise. L'entreprise a été créée en 1998 par l'ingénieur en informatique Philippe Rivière, président, rejoint ensuite par deux associés diplômés d'écoles de commerce : Jean-Luc Boixel (coprésident) en 1996, puis Hugues Galambrun (directeur général) en 2008.

Tout a donc commencé en 1988 par la création de Genapi à Montpellier, devenu le leader des solutions logicielles pour les notaires. Après une douzaine d'années de croissance externe, Philippe Rivière a entrepris de construire un groupe cohérent par croissance externe en rachetant une dizaine d'entreprises pour compléter son maillage géographique et sa palette d'activités.

En 2012, l'entrepreneur s'est diversifié dans les logiciels et services pour les administrateurs de biens en rachetant trois sociétés toulousaines employant une centaine de salariés, rassemblées dans Septeo Pôle Immobilier. En janvier 2018, il a acquis l'éditeur de logiciels pour les juristes d'entreprises Legal Suite (12 millions d'euros de chiffre d'affaires) à Suresnes (Hauts-de-Seine).

Un groupe à la gestion familiale

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Septeo, dont le groupe a pris le nom en 2013, compte aujourd'hui 12 filiales, 12.000 clients et 120.000 utilisateurs. Le groupe réalise 30 % de son activité avec les gestionnaires de biens immobiliers et les directions des services informatiques (DSI) des entreprises. Et compte encore se renforcer dans ces deux secteurs avec le rachat de nouvelles entreprises dans les prochaines semaines… En forte croissance, Septeo emploie 1.200 salariés et a réalisé un chiffre d'affaires de 130 millions d'euros en 2018, et espère toucher les 150 millions cette année.

Le groupe, qui a déménagé l'an dernier dans un immeuble à énergie positive de 10.000 mètres carrés près de la nouvelle gare TGV de Montpellier, est déjà à l'étroit. « Les bureaux sont déjà pleins, car on a recruté 300 personnes en 2018 et autant cette année, dont la moitié de création d'emplois. »

Pour autant, Philippe Rivière met en avant la gestion familiale du groupe, détenu à 95 % par ses trois dirigeants, qui lui permet de prendre les décisions rapidement. « Notre force est d'avoir l'agilité d'une PME avec la taille d'une ETI. Le groupe gère les services transverses des filiales (comptabilité, achats, etc.) et laisse les entrepreneurs se concentrer sur leur business. »

De l'IA dans le juridique

Avec ses 200 ingénieurs en informatique, Septeo investit 12 millions d'euros par an dans la R&D pour élaborer ses outils : moteur de rédaction d'acte, chatbots… « Ce sont les ruptures technologiques qui font gagner des marchés importants », souligne Philippe Rivière qui a commencé à une époque où les professions du droit n'étaient pas encore informatisées. Il a donc bénéficié de leur profonde transformation. Depuis, les offices notariaux se sont connectés à l'administration, ont mis en place la signature électronique et le zéro papier. L'augmentation prévue du nombre de notaires, par la loi Macron de 2015, étend peu à peu le marché. De même, les besoins en informatique des avocats ont bondi avec l'interconnexion des barreaux.

« Le dernier chaînon est l'intelligence artificielle appliquée à nos métiers pour analyser les contrats », dit Philippe Rivière. Le groupe propose déjà aux notaires des logiciels utilisant l'IA pour analyser et rédiger des actes. « Nous proposerons d'ici à deux ans un module d'IA pour permettre aux avocats d'étudier les contrats plus vite. »

Septeo vend des solutions complètes comprenant le logiciel, le matériel, la formation et le cloud. Il souhaite maintenant se développer à l'international, qui représente moins de 10 % du chiffre d'affaires, malgré des implantations en Belgique, en Roumanie, au Canada, aux Etats-Unis, à Dubaï et en Tunisie. C'est pour développer son réseau international qu'il a fait entrer CM-CIC Investissement à son capital à la fin 2018, avec une part très minoritaire. Notamment pour se renforcer en Amérique du Nord en commercialisant une nouvelle solution logicielle pour les avocats adaptée aux Etats-Unis et au Canada.

* Le prix de l'Entrepreneur de l'année est organisé par EY, en partenariat avec HSBC, Verlingue, Steelcase et bpifrance.

Laurent Marcaillou, correspondant à Toulouse

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