Paris : débat autour du plan climat

    Le plan porté par l’adjointe écologiste Célia Blauel sera au centre des débats de la première journée du Conseil de Paris, ce lundi.

     La Ville veut accélérer la rénovation thermique dans les logements comme ici à la résidence Atlas, 5, rue Rebeval (XIXe), où un chantier de 4 M€, aidé à hauteur de 40 %, a été engagé.
    La Ville veut accélérer la rénovation thermique dans les logements comme ici à la résidence Atlas, 5, rue Rebeval (XIXe), où un chantier de 4 M€, aidé à hauteur de 40 %, a été engagé. LP/Julien Duffé

      Le nouveau plan Climat dévoilé par la Ville le 6 novembre sera présenté ce lundi matin au Conseil de Paris. Riche de 500 mesures, le document fixe des objectifs à 2030 et à 2050 pour faire de Paris une ville neutre en carbone.

      Principal axe : les mobilités. La Ville a déjà annoncé son objectif de sortir du diesel à l'horizon 2024 et de tendre vers l'absence de véhicules essence dans Paris en 2030. Autre chantier : la transformation du boulevard périphérique en boulevard urbain et la création d'une voie réservée au covoiturage. La Ville souhaite aussi que Paris soit 100 % cyclable.

      En matière d'énergie, la mairie s'est fixée notamment comme objectif de produire localement 20 % d'énergies renouvelables grâce par exemple à une centrale solaire dans le parc floral du Bois de Vincennes (XIIe) ou un puits géothermique à Bercy-Charenton.

      Elle veut faire porter l'effort aussi sur les bâtiments, en accélérant les rénovations thermiques dans les logements, les commerces, les bureaux et les hôtels, sans oublier les équipements publics.

      Côté alimentation, la Ville va faire la promotion du régime flexitarien, riche en végétaux et moins carné. Elle espère aussi que les surfaces converties à l'agriculture biologique en Ile-de-France représenteront 20 % en 2030 et 30 % à l'horizon 2050.

      S'il fait l'unanimité dans son principe et ses objectifs, ce nouveau plan suscite néanmoins des critiques dans l'opposition comme dans la majorité municipale.

      Avec 39 vœux déposés, les écologistes seront « vigilants pour que la ville ait les moyens de ses ambitions », déclare Pascal Julien.

      Le groupe UDI-MoDem, lui, émet des réserves sur le calendrier. « Si on peut penser que les objectifs seront atteints à l'horizon 2050, nous pensons que ceux fixés pour 2030 sont très optimistes », a indiqué Eric Azière, le patron des élus centristes. « La Ville exige davantage d'effort sur les 12 prochaines années que sur les 20 suivantes. On devine les arrière-pensées électoralistes de la maire de Paris dans cette surenchère. En fixant un horizon à 2030, elle préempte les thèmes de campagne sur lesquels elle pense être imbattable », critique l'élu UDI.

      « Nous avons quelques amendements à proposer sur le sujet, nous verrons si la ville les retient », annonce pour sa part Florence Berthout, la patronne du groupe LR. Mise en place d'une écotaxe sur le périphérique pour les camions, exonération pendant deux ans de la taxe foncière pour les propriétaires privés qui s'engageraient dans une opération de rénovation thermique de leur logement : « ce sont des propositions concrètes. On sort des seuls objectifs chiffrés énumérés par la ville », souligne l'élue de droite.

      Objectifs chiffrés jugés « irréalistes » aux yeux du groupe Parisiens Progressistes et Constructifs. « Il faut évidemment avancer sur le sujet mais nous sommes très sceptiques sur les résultats. D'autant que la Ville a déjà pris du retard sur le premier plan climat », insiste Jérôme Dubus, porte-parole du PPC.