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La bataille pour financer les scale-up s'accentue en Europe

Les start-up françaises ont levé un montant record de 2,8milliards d'euros au premier semestre, dont 37% consacrés à des opérations de plus de 50millions d'euros. Le Royaume-Uni et l'Allemagne restent leaders en Europe sur ce segment.

De janvier à  juin 2019, les start-up françaises ont levé 2,8 milliards d'euros.
De janvier à juin 2019, les start-up françaises ont levé 2,8 milliards d'euros. (Frederic J. BROWN / AFP)
Publié le 3 sept. 2019 à 07:00Mis à jour le 3 sept. 2019 à 08:00

Il n'aura fallu que six mois. Soit un semestre pour que les start-up françaises lèvent un total de 2,8 milliards d'euros, davantage que l'année 2017 dans son intégralité , selon le baromètre EY. De janvier à juin dernier, la French Tech a donc bien franchi un nouveau palier dans sa capacité à financer ses jeunes pousses, avec comme point d'orgue la levée de fonds de Meero (205 millions d'euros) intervenue en juin dernier.

« C'est un résultat sans surprise, note Franck Sebag, associé d'EY. Mais il est en revanche intéressant de noter le nombre croissant des tours de table supérieurs à 20 millions d'euros. » Cette très forte hausse au bénéfice des entreprises qui ont déjà fait leurs premières preuves est bien l'un des principaux enseignements des résultats de ce premier semestre. Pour les levées comprises entre 20 et 50 millions , le nombre d'opérations a crû de 17 % avec une hausse de la valeur totale de 5 %. Un résultat encore plus frappant pour les tickets supérieurs à 50 millions, dont le nombre a explosé (+200 % en passant de 4 à 12), tout comme leur valeur globale (+220 % en passant de 331 millions à 1,06 milliard).

Royaume-Uni, terre de rachats

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« L'explosion de ces gros tours de financement nous rapproche mécaniquement de possibles sorties, reventes ou introductions en Bourse, supérieures au milliard d'euros », analyse Franck Sebag. Plus que le maigre nombre de licornes , c'est effectivement le manque d'exemple de sortie pour les investisseurs qui reste le talon d'Achille de la French Tech et commence à inquiéter les observateurs. De ce point de vue, le Royaume-Uni reste très loin devant l'Hexagone avec une petite quinzaine d'opérations de M&A supérieures au milliard d'euros enregistrées en 2018, contre aucune en France.

Après un trou d'air dans ses levées de fonds, l'écosystème britannique s'est d'ailleurs très fortement repris lors des six premiers mois de 2019, avec une hausse de 75 % pour atterrir à 5,3 milliards d'euros. Ce que Franck Sebag explique par l'effet Brexit : « Malgré les craintes qui se sont concrétisées par moins d'investissements en 2018, les britanniques sont repartis très forts. Un appétit qui s'est également retrouvé dans le M&A. »

Miser sur quelques champions

Des deux côtés de la Manche, les deux puissances Tech européennes ont démontré leur volonté de mieux financer en priorité les start-up qui ont déjà amorcé leur croissance, plutôt que de miser sur celles qui démarrent à peine. Une stratégie encore davantage prononcée en Allemagne où l'argent se focalise sur une toute petite poignée d'acteurs, note l'associé d'EY : « Les Allemands ciblent beaucoup plus leurs investissements avec N26 et GetYourGuide qui ont canalisé une très grosse partie des capitaux. Ce qui, selon moi, démontre aussi que l'Allemagne marque un peu le pas sur le financement de son écosystème. »

Il est vrai qu'avec un triplement des opérations de plus de 50 millions d'euros (contre 57 % en Allemagne) en France, la French Tech multiplie les candidats potentiels à l' hypercroissance . Cette tranche supérieure compte désormais pour 37 % des montants totaux levés dans l'écosystème et les annonces à venir dans les trois derniers mois de l'année ne devraient que venir confirmer cette tendance de fond.

Guillaume Bregeras

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