Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Mort de l’urbaniste, philosophe et essayiste Paul Virilio

Paul Virilio, mort à l’âge de 86 ans, s’est distingué tout au long de sa vie et de ses œuvres par une pensée libre et visionnaire.

Le Monde

Publié le 18 septembre 2018 à 15h11, modifié le 18 septembre 2018 à 15h39

Temps de Lecture 1 min.

Paul Virilio – ici en novembre 2002 –, urbaniste et philosophe, est mort à l’âge de 86 ans.

L’urbaniste et philosophe Paul Virilio, ancien directeur de l’Ecole spéciale d’architecture, est mort à l’âge de 86 ans, a-t-on appris mardi 18 septembre auprès de sa famille et de la Fondation Cartier. « Paul Virilio a été victime d’un arrêt cardiaque le 10 septembre 2018. Selon ses vœux, les obsèques ont eu lieu dans la plus stricte intimité le 17 septembre 2018 », a fait savoir sa fille dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse par la Fondation Cartier.

Urbaniste, philosophe, essayiste et homme d’action, Paul Virilio s’est distingué tout au long de sa vie et de ses œuvres par une pensée libre et visionnaire. « Quelques jours avant son décès, il travaillait encore avec Jacques Arnould en vue de la parution d’un ouvrage et songeait, avec son ancienne élève, l’architecte Hala Wardé, à une nouvelle exposition » à la Fondation Cartier, a précisé sa fille Sophie Virilio.

Le philosophe, qui avait entrepris dans les années 1970 une réflexion centrée sur la vitesse, qu’il considérait comme un facteur essentiel d’organisation sociale et de contrôle politique, avait fondé au début des années 1960 le groupe Architecture Principe avec Claude Parent, mort en 2016, et publié le manifeste sur la Fonction oblique, qui marquera un tournant dans l’histoire de l’architecture française contemporaine.

Un philosophe de la désintégration des territoires

Marqué par l’expérience de la guerre – il est né en 1932 à Paris – et notamment le bombardement de Nantes, en 1943, où il dit avoir pour la première fois éprouvé ce qu’un jour il appellera l’« esthétique de la disparition », il fut aussi un philosophe de la désintégration des territoires.

Dans un entretien accordé à Libération en 2010, le philosophe estimait que « nous vivons une synchronisation de l’émotion, une mondialisation des affects ». « Au même moment, n’importe où sur la planète, chacun peut ressentir la même terreur, la même inquiétude pour l’avenir ou éprouver la même panique. C’est quand même incroyable ! Nous sommes passés de la standardisation des opinions – rendue possible grâce à la liberté de la presse – à la synchronisation des émotions (…) Nos sociétés vivaient sur une communauté d’intérêts, elles vivent désormais un communisme des affects », analysait-il.

Il a publié plus d’une trentaine d’essais et collaboré aux revues Esprit, Cause commune, Critique, Traverses, Architecture d’aujourd’hui, Urbanisme

Dans les années 1980, aux côtés du père Patrick Giros (mort en 2002), il s’était engagé en faveur des sans-logis et des exclus. En 1992, il fait ainsi partie du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés « Exit », la folie humaine en courbes et en chiffres

Le Monde

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.