Sophie vient tout juste d’avoir 30 ans, et a récemment réalisé son rêve : auto-construire son habitat minimaliste. Installée en région parisienne, la jeune femme avait d’abord rêvé, comme beaucoup, à une maison spacieuse et avait fait, avec cet objectif en tête, l’acquisition d’un terrain. Seulement voilà, Sophie va soudainement (et radicalement) changer rapidement de cap pour une vie plus simple. Après être tombée sur un reportage sur les tiny houses américaines, elle se décide, et se lance seule dans l’aventure. Aujourd’hui, sa maison nomade montée sur remorque, « La Rosalie », provoque l’admiration. Nous l’avons rencontrée afin d’en apprendre davantage sur sa démarche, son parcours et ses envies.

Une tiny house pour moins de 10 000 euros

C’est alors qu’elle n’arrive pas à choisir quel matériau utiliser pour sa future maison que Sophie tombe sur un reportage sur les tiny houses, et que tout s’éclaire : « J’avais déjà entendu parlé des Tiny Houses ou encore des bus et camions aménagées. Mais là ce fût une révélation ! Et si j’auto-construirai une Tiny House ! La Tiny house, c’est une maison miniature, avec toutes les phases de construction d’une maison classique. Je prenais bien moins de risques à partir sur ce projet d’un point de vue financier et il me permettrait de voir comment gérer un chantier de A à Z ». Du rêve au projet, il n’y avait plus qu’un pas.

En l’espace de deux jours la jeune femme, qui possède de nombreuses connaissances en architecture et en conception d’habitat, dessine les plans de sa mini-maison. Au bout d’une semaine, la remorque de six mètres de long qui accueillera la structure est déjà dans son jardin. Il ne lui reste « plus qu’à » s’atteler à la construction de la structure, et à l’aménagement de sa future maison. Une tâche pour laquelle Sophie a fait le choix de la durabilité et de l’esprit de récup.

« Pour aller encore plus loin dans la démarche, je ne souhaitais travailler qu’avec des matériaux de récupérations ou des partenariats d’entreprises. J’avais à cœur de prouver qu’on pouvait voir dans des produits destinés à la benne une aubaine de construction ». Et pour ce faire, la jeune femme se donne également une limite financière à respecter : sa maison ne devra pas lui coûter plus de 10 000 euros en tout et pour tout ! Un défi de taille, lorsque l’ont sait que la remorque à elle seule a déjà coûté 6 000 euros…

De la récup’ et de la débrouillardise

Pour ce faire, Sophie va déployer un panel important de ressources et d’ingéniosité : « La première chose à faire, c’est trouver du bois pour l’ossature, et de l’isolant. Pour le bois c’était très simple, je me suis tournée vers une entreprise d’aménageur de comble et rehaussement de maison avec laquelle j’avais l’habitude de travailler. Et je suis allée directement sur leurs chantiers pour récupérer le bois de charpente. Au tout début de l’aventure, je me suis également rendue sur le mondial du bâtiment qui réunit tous les fournisseurs de produits. C’est énorme comme événement et ça te permet de démarcher des fournisseurs. Là-bas, j’ai trouvé quatre partenaires avec qui j’ai travaillé pour ma petite maison ».

- Pour une information libre ! -Soutenir Mr Japanization sur Tipeee

Pour le reste, elle a misé sur les invendus et les fins de séries : « Pour le bardage, les plaques de tôle ne pouvaient plus être vendues par la société donatrice à cause d’une erreur de cotation et de couleur ; les panneaux de fibre de bois et composite ont été chinés dans des bennes de fin de chantier ;  le bois brûlé est fait à partir de palettes trouvées dans divers endroits. L’isolant mince et le lambris ont été en partie récupérés sur des chantiers. Ma cuisine est composée de gammes déréférencées et donc invendables… Mon échelle a été trouvée dans un champs. J’ai également trouvé beaucoup de produits pour ma maison sur le site Leboncoin : la gazinière, l’évier, la cabine de douche… Et ainsi de suite au fil des recherches. »

Ne pas avoir peur de se lancer

Lorsque certains lui évoquent les freins éventuels qui pourraient stopper les femmes et les hommes désireuses de se lancer dans l’auto-construction, Sophie n’a que des mots d’encouragement : « L’important reste l’envie de faire, de créer et le travail qu’on met à l’ouvrage. Si en plus, ça peut être dans la bonne humeur, alors c’est encore mieux ».

Et pour l’avenir, Sophie a de la suite dans les idées : « Je travaille actuellement sur un projet d’éco-domaine dans le Sud-Ouest. Je pourrai y accueillir de futurs auto-constructeurs de tiny house, bus, car, camion ou autres, pour quelques mois, le temps de leurs constructions. Je prévois également de construire une serre pour de la production maraîchères en permaculture, hydroponie et aquaponie et les produits seront vendus sur place. Et pour continuer sur ma passion d’auto-construction, je prévoie de construire des cabanes autonomes dans la forêt pour accueillir des voyageurs de passage ! » Un beau projet, que l’on a hâte de voir se développer !


Sources : TinyHouseRosalie.com

- Cet article gratuit et indépendant existe grâce à vous -
Donation