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Microentreprises : le doublement du plafond fait grincer les dents des artisans

¤ Bruno Le Maire a annoncé que le doublement du plafond de chiffre d'affaires serait inscrit dans le budget 2018. ¤ Les artisans dénoncent une « concurrence déloyale ».

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Par Guillaume de Calignon

Publié le 28 août 2017 à 01:01

C'était une promesse de campagne du président, qui veut faire de la France une « start-up nation ». Le plafond de chiffre d'affaires au-dessus duquel un microentrepreneur - ex-autoentrepreneur - doit passer au régime de droit commun sera bien doublé, a confirmé le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. La mesure figurera dans le projet de loi de finances 2018. Les limites actuelles sont de 33.100 euros annuels dans les services et 82.800 euros pour les activités commerciales. Voilà qui devrait donner un coup de fouet au statut de microentrepreneur en le rendant plus attractif.

La réaction des opposants ne s'est pas fait attendre. « Les autoentrepreneurs bénéficient de conditions fiscales et sociales spécifiques, ce qui génère, dans certains secteurs, une concurrence déloyale inacceptable par rapport aux autres formes sociétales, et en particulier les artisans », a réagi la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), qui dit vouloir « éviter un entrepreneuriat à plusieurs vitesses ».« Le gouvernement veut renforcer le statut de microentrepreneur pour faire sortir des gens des statistiques du chômage », estime de son côté Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), qui compte de nombreux artisans. « Les contraintes administratives sont bien moindres pour les microentrepreneurs, que ce soit en termes de qualification, d'obligation de sécurité ou de formation. Nous demandons aussi une égalité de traitement sur le plan fiscal et social entre artisans et microentrepreneurs qui ne s'acquittent pas de la TVA », défend-il.

Ne pas fragiliser le salariat

Du côté des défenseurs, le discours est tout autre. La Fédération des autoentrepreneurs qualifie cette décision d' « encourageante » puisqu'il « devient possible d'entreprendre une activité qui génère des recettes conséquentes tout en bénéficiant de la simplicité du régime de l'autoentreprise ». Sans compter que les artisans pourront passer au statut de microentrepreneurs si leur chiffre d'affaires est inférieur au plafond.

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Qui a raison ? Le gouvernement veut rendre plus simple le fait de pouvoir lancer son entreprise. Face au développement de l'économie numérique et des plates-formes de services sur Internet, face au chômage de masse, cette réforme répond aux attentes d'entrepreneurs potentiels. Tout le problème est de ne pas fragiliser le salariat, qui assure un certain niveau de protection sociale. C'est là que le bât blesse. Tout reste à faire. Comme le rappelle la CPME, « une France d'autoentrepreneurs ne pourrait ni investir massivement ni embaucher ».

Par ailleurs, au sein des syndicats qui défendent les microentrepreneurs, on s'énerve de cette annonce. « Il ne fallait pas agiter le chiffon rouge devant les artisans », juge le responsable de l'un d'eux. Pour lui, « il aurait mieux fallu chercher à rapprocher la protection sociale des artisans et celle des microentrepreneurs pour ensuite augmenter le plafond ».

Guillaume de Calignon

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