Le monde du sport se met aussi au vert.
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Edito

Coupe du monde : peut-on fédérer sans conséquences sur l’homme et l’environnement ?

Transport, infrastructures, pratiques des sponsors. La coupe du monde de football n’est pas sans conséquences sur l’homme et l’environnement.

La Coupe du monde 2018 a démarré cette semaine en Russie. Un événement plutôt fédérateur pour les citoyens des pays sélectionnés, qui vont fêter ensemble les victoires et pleurer ensemble les défaites. Mais tout est-il si rose ?

Impact social

Pas forcément, selon le collectif Ethique sur l’étiquette, qui a publié lundi 11 juin un rapport intitulé "Anti-jeu. Les sponsors laissent les travailleurs sur la touche". Le rapport, qui fait suite à un premier document publié en 2016, dénonce les pratiques de Nike et Adidas, sponsors de la compétition, vis-à-vis des travailleurs. Il relève que sur le prix d’une paire de chaussures Nike ou Adidas, la part revenant aux travailleurs aurait baissé de 30 % entre 1995 et 2017. Face à cela, un "contrat record de sponsoring (de 65 millions d’euros par an) négocié par Adidas avec l’équipe nationale d’Allemagne" et la signature par Nike du "premier contrat de sponsoring à vie avec un joueur de foot, pour un montant total d’un milliard de dollars, soit 25 millions de dollars par an". Enormes bénéfices d’un côté donc, salaires "de misère" de l’autre. Les grandes marques s’en défendent. Mais on a du mal à croire à leurs efforts, quand on voit que la délocalisation est la règle, et que les pays dont la main d’œuvre est peu coûteuse ont la faveur de ces grands équipementiers. Dommage que des marques plus engagées ne soient pas mises en avant lors des grandes rencontres sportives. Ou en tout cas que les géants de l’équipement sportif ne s’adaptent pas plus…

Impact environnemental

Impact social certes, mais forcément environnemental également, en raison de la construction d’infrastructures, du déplacement de personnes, voire de l’entretien des pelouses. Des efforts ont été faits, certes. Tous les stades dans lesquels les matchs vont se jouer ont reçu un certificat vert (relatif à la baisse de la consommation d’eau et d’énergie). Une certification rendue obligatoire par la FIFA. Aucun d’entre eux n’est cependant alimenté à l’énergie renouvelable. Des efforts restent à faire donc… pour continuer à fédérer sans faire l’impasse sur la préservation de l’homme et de son écosystème.