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L'offensive à hauts risques de Google dans le jeu vidéo

Google lance Stadia ce mardi, sa plate-forme de jeux vidéo dans le cloud, dans quatorze pays. Le défi est de taille : en dehors de quelques succès d'estime pour des start-up, le « cloud gaming » ne convainc pas encore les consommateurs.

A 18 heures en France, ce mardi, Google va ouvrir son service en ligne Stadia, donnant ainsi accès via son navigateur Chrome à un catalogue de 22 jeux.
A 18 heures en France, ce mardi, Google va ouvrir son service en ligne Stadia, donnant ainsi accès via son navigateur Chrome à un catalogue de 22 jeux. (AFP)

Par Florian Dèbes

Publié le 19 nov. 2019 à 07:15Mis à jour le 26 nov. 2019 à 13:44

Près de dix-huit ans après Microsoft, un autre géant des technologies entre de plain-pied dans le marché du jeu vidéo. A 18 heures en France ce mardi (9 heures à San Francisco), Google va ouvrir son service en ligne Stadia, donnant accès, via son navigateur Chrome, à un catalogue de 22 jeux.

Pour Google, cette entrée dans le « cloud gaming », c'est-à-dire la puissance informatique délocalisée sur des serveurs, est un vrai pari, dans lequel le géant a beaucoup investi, mais qui s'avère à hauts risques. Car la technologie est encore incertaine, même si elle est complètement dans l'air du temps en offrant la possibilité de jouer sur n'importe quel écran : ordinateur, téléviseur connecté à Internet, smartphone (seulement le Pixel de Google, pour l'instant)...

Plus besoin de console. « Stadia va permettre aux développeurs de créer de nouveaux types d'expériences sans se soucier de la puissance de la console », promet-on chez Google. Un choix stratégique qui complexifie cependant ce lancement dans le milieu très concurrentiel du jeu vidéo.

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Le défi du « cloud gaming »

Fort de moyens considérables, Google ne précise pas le budget dévolu à Stadia mais indique que le projet a fait travailler une partie de ses équipes pendant quatre ans et demi. Le défi est de taille : en dehors de quelques succès d'estime pour des start-up (Gaikai au début des années 2000 ou, plus récemment, Blade), le « cloud gaming » ne convainc pas encore les consommateurs.

Sony et son PlayStation Now ou le fabricant de cartes graphiques Nvidia s'y sont cassé les dents, mais ont poursuivi leurs efforts alors que le segment se présente comme l'avenir de la croissance dans le secteur.

Comme ses prédécesseurs, Google n'a pas le droit à l'erreur. Dans le jeu vidéo, un retard dans l'affichage des pixels peut entraîner la fin de la partie pour le joueur et, forcément, générer beaucoup de frustration. Google pose donc des limites, seul les bénéficiaires d'une connexion fixe haut débit (10 Mo par seconde, pas de 4G) pourront jouer dans de bonnes conditions. « Ce sont les mêmes serveurs qui fonctionnent pour les milliards d'heures de vidéo sur YouTube », veut rassurer Google.

Relations avec les éditeurs de blockbusters

Déjà distributeur de jeu vidéo via Android, sa boutique d'applications pour smartphones, Google n'avait jamais abordé le secteur à une telle échelle.

Désireux de démocratiser le jeu vidéo haut de gamme auprès des 2 milliards d'utilisateurs de Chrome (à comparer aux plus de 200 millions de propriétaires de consoles de jeux classiques), Google prépare pour l'an prochain une version de son service ne nécessitant pas de s'abonner. En attendant, il faut s'acquitter de 129 euros pour une manette, de 9,99 euros par mois pour l'abonnement au service et payer entre 40 et 60 euros pour les jeux non inclus dans l'abonnement.

Ce lancement est l'occasion pour Google de nouer des relations plus fortes avec les éditeurs des jeux vidéo blockbusters, ceux dont les budgets de production dépassent ceux du cinéma. « Google a payé cher pour les convaincre de venir », note un observateur. Néanmoins, il manque des grands noms, comme Activision, et des analystes craignent que le catalogue soit encore trop chiche pour convaincre. « Le contenu est roi », rappelle-t-on.

Rendez-vous dans trois ans

Le français Ubisoft est, lui, de la partie. « Historiquement, faire partie des premiers sur une nouvelle technologie a permis de créer nos marques - comme Rayman ou Assassin's Creed - et de vendre des jeux sur de nombreuses années », relève-t-on chez l'éditeur.

Pour rassurer les sceptiques, Google assure se projeter dans le secteur pour de nombreuses années. « Ce n'est qu'un lancement, Google pose des jalons pour la suite, quand la technologie sera mûre », note Tariq Ashraf, analyste chez BearingPoint. Le studio ouvert par Google l'an dernier, et dirigé par la très respectée Jade Raymond, ne devrait pas sortir de jeu avant au moins trois ans. Les choses sérieuses commenceront là.

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Florian Dèbes

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