Paris : l’incroyable buzz des nounours géants des Gobelins

Une armée de gros nounours de 1m40 a fait son apparition avenue des Gobelins. Tout le quartier sourit avec cette opération.

 Paris, ce mardi. Karim et Dan, travaillent à coté d’un nounours en salle, au café La manufacture avec Jérôme le patron du café. LP/Céline Carez
Paris, ce mardi. Karim et Dan, travaillent à coté d’un nounours en salle, au café La manufacture avec Jérôme le patron du café. LP/Céline Carez

    Sont-ils fous aux Gobelins ? Complètement retombés en enfance ? S'agit-il d'une opération de commerçants dotés d'un sens aiguë du marketing ? Ou bien est-ce simplement un « délire » de quartier et « une bouffée de bonheur » ?

    Depuis fin octobre, une bonne cinquantaine de grands nounours — 1m40, 4,9 kg — ont envahi le quartier des Gobelins, à quelques mètres de la place d'Italie (XIIIe) ! Ils sont partout ! On les voit en vitrine, chez Gino le coiffeur, aux terrasses des cafés, attablés en rang d'oignon, chez le caviste, affalé entre les bouteilles de rouge, suspendu au-dessus de la bouche de métro, chez le fleuriste, un œillet dans la bouche, au milieu des rayons d'aspirine chez le pharmacien, sagement assis au volant d'une voiture garée et même chez les particuliers qui se les arrachent et les réservent le temps une soirée ! Lundi, les nounours des Gobelins ont fait un « gros coup ». Il y en avait trente-sept aux fenêtres du grand hôtel des Gobelins, avenue Saint-Marcel !

    Pierre Clément
    Pierre Clément

    « Quand j'ai découvert ça dans le quartier, rigole Adèle, 35 ans, riveraine, j'ai un peu halluciné. Je trouve ça insolite et génial. Les gens s'arrêtent, étonnés, devant les vitrines, les prennent en photo. Et sourient ».

    Un libraire à l'origine de l'invasion

    Les peluches se payent aussi un carton sur les réseaux sociaux. Lundi, leur page Facebook* totalisait 225 000 visites.

    A l'origine, il y a Philippe, le libraire du 25, avenue des Gobelins, grand gaillard barbu, la quarantaine. « On ne sait pas d'où il les sort ses nounours, décrypte Emmanuel, son voisin pharmacien. Il les a achetés sur ses propres deniers et les prête. C'est fait pour rapprocher les gens. C'est aux antipodes d'une opération commerciale ». Au Réveil matin, Eve, derrière son zinc, insiste : « Y a rien derrière. C'est juste un mec positif qui avait envie que les gens arrêtent de se faire la gueule ».

    Pierre Clément
    Pierre Clément

    Certains n'ont pas saisi… A la sandwicherie bagel, la serveuse à l'accent anglo-saxon croit savoir que « c'est la mairie qui a mis ça en place pour les enfants ». Au café de la Manufacture où deux ours sont attablés en permanence, Karim, un client, croyait que « c'était pour le réchauffement climatique » tandis que Dan, son voisin, pensait « que c'était une déco de Noël ». Jérôme, le patron, est lui très clair : « C'est un délire et c'est que du bonheur », dans lequel se sont engouffrés des policiers… « Y a des flics qui sont venus en chercher deux pour les ramener au commissariat. Ils les ont baptisés Starsky et Hutch ».

    Les nounours ne sont pas près de partir des Gobelins. « Pas avant la galette des rois, après Noël », jure Phillipe. Le visage barré d'un large sourire, le libraire lâche : « ça fait 25 ans que je bosse ici. Il y avait des gens à qui je n'avais jamais parlé. Maintenant, ils m'appellent Philippe ».

    * https ://www.facebook.com/nounours.gobelins.paris