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Une nouvelle assurance aussi trompeuse que coûteuse

Le 4 mars prochain, les Vaudois devront se prononcer sur une initiative lancée par l'extrême gauche visant à imposer à tous les citoyens le financement d'une nouvelle assurance obligatoire cantonale pour couvrir le coût des soins dentaires de base. Ces derniers comprennent les contrôles annuels, les détartrages et, en principe, les obturations simples. Il ressort en revanche clairement du texte que les traitements orthodontiques, les implants dentaires, les couronnes et les soins esthétiques ne seront pas couverts. Pourquoi créer une telle usine à gaz pour une couverture très relative, sans libre choix du traitement?

Selon les propres déclarations des initiants (24 heures du 12 janvier dernier), le projet devrait coûter 380 millions de francs chaque année, soit la moitié du coût de construction du métro M2. Son financement serait assuré pour les personnes cotisant à l'AVS par un prélèvement paritaire sur les salaires et, pour les autres, par la politique sanitaire cantonale, en clair par nos impôts.

Mais ce n'est pas tout. Au début de ce mois, répondant à des interventions parlementaires concernant les incidences financières de ce texte, le gouvernement vaudois a révélé que le remboursement des soins dentaires serait subordonné au versement d'une franchise annuelle de 100 francs pour les enfants et de 300 francs pour les adultes. Ce qui ne représenterait pas moins de 800 francs par année pour une famille de quatre personnes! Au final, le citoyen lambda serait contraint de passer cinq fois à la caisse: par son salaire, par ses impôts, par la franchise, pour les soins non compris dans les prestations de base et par l'absence de déduction fiscale. Cette assurance est décidément hors de prix.

Les initiants justifient la nécessité de leur initiative par le nombre de personnes qui renoncent aux soins dentaires pour des raisons financières. L'Office fédéral de la santé publique estime cette population à 5,8% dans la région lémanique. Pour ces personnes, on pourrait imaginer des solutions beaucoup plus simples, telles des prêts à faible intérêt, voire sans intérêt pour les cas les plus difficiles. Pourquoi, en outre, imposer à la population entière une nouvelle assurance obligatoire de soins qui risque de subir les mêmes augmentations que l'assurance-maladie, dont se plaignent d'ailleurs les initiants à longueur d'année?

Dans le canton de Vaud, 70 000 personnes bénéficient déjà de la prise en charge de leurs soins dentaires, pour un montant de 27 millions de francs. Cela représente le dixième de la population; de ce point de vue, notre canton peut être montré en exemple. Pour toutes ces raisons, j'invite vivement les citoyens à rejeter, le 4 mars prochain, cette nouvelle assurance obligatoire aussi trompeuse que coûteuse.