Alain Delannoy salue l'oeuvre de Grant Munro, pionnier du film d'animation

Grant Munro est décédé le 9 décembre dernier.
Photo : Office national du film du Canada
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Associé à L'Office national du film (ONF) pendant presque toute sa carrière, Grant Munro, pionnier du cinéma et du film d'animation au pays, est décédé le 9 décembre à l'âge de 94 ans. Le cinéaste manitobain Alain Delannoy rappelle l'importance de son oeuvre.
Réalisateur de films d'animation et professeur à l'Université de Saint-Boniface, Alain Delannoy estime que Grant Munro, qui était originaire de Winnipeg, a été un pionnier non seulement au Canada, mais dans le monde.
« Grant Munro a commencé sa carrière dans les années 1940 et 1950 en faisant ce qu'on appelait à l'époque des dessins animés, dit-il. Mais plus tard, il a fait ce qu'il a appelé de la pixillation, une forme de film d'animation où les êtres humains sont utilisés un peu comme des marionnettes. Il a même inventé le terme pixillation. »
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Cette forme d'animation, dit-il, donne à un film « un look surréaliste ». On y voit des gens qui bougent d'une façon particulière, puisqu'il faut les déplacer et les filmer plan après plan. Pour comprendre de quoi il s'agit, Alain Delannoy mentionne qu'il faut voir le film pacifiste Neighbours (Voisins) que réalise Norman McLaren en 1952, dans lequel Grant Munro joue un des deux personnages. Le film remporte le deuxième Oscar de l’ONF et est reconnu par l’UNESCO, qui l’inscrit à son registre Mémoire du monde en 2009.
« Voisins est un film universel, antiguerre, sans dialogue », dit-il, dans lequel deux voisins se chicanent sur une question de frontière.
Il y a une fleur qui pousse sur la frontière. Ça crée un conflit. C'est un film fort, très fort.
Alain Delannoy présente d'ailleurs le film à ses étudiants année après année. Il leur fait voir un autre classique de Grant Munro : le film Toys qui a été en nomination au Festival de Cannes.
L'héritage de Grant Munro est aussi précieux pour les cinéastes qui l'ont suivi, puisqu'en fin de carrière il a participé à des documentaires qui portaient sur la réalisation de films d'animation. « Il a documenté comment ils ont fait des films à son époque et comment on pourrait les faire maintenant avec la technologie », explique Alain Delannoy. Ce dernier salue par ailleurs « un homme chaleureux et très ouvert » qu'il a eu la chance de rencontrer il y a une dizaine d'années quand la Cinémathèque de Winnipeg a présenté une rétrospective de son oeuvre.