E-santé

Médecine du futur, les Français se disent prêts

Big data, santé connectée, robotique, intelligence artificielle... Une enquête CSA Research montre que les Français sont prêts à l’irruption des nouvelles technologies dans leur santé.

78 % des Français considèrent que le partage des données personnelles de santé est, à certaines conditions, un acte citoyen pouvant faire progresser
la recherche.

CSA Research

Sans surprise, “la recherche en santé est une priorité nationale à financer de façon pérenne” pour 90 % de la population française selon une enquête réalisée par l'institut CSA Research pour les laboratoires Roche (sondage réalisé auprès d'un échantillon représentatif de 1004 personnes). Celle-ci révèle une certaine maturité vis-à-vis de la recherche en santé considérée comme un domaine dans lequel la France est en pointe par 70 % des sondés. Les nouvelles technologies sont ainsi très largement plébiscitées. Big data, médecine connectée, robotique ou encore intelligence artificielle... autant d'innovations dont les Français reconnaissent l'importance pour la communauté des chercheurs. 

En contraste des craintes souvent évoquées, le partage des données personnelles de santé apparaît ainsi comme un acte citoyen propre à faire progresser la recherche pour 78% des Français. à condition toutefois qu'un tel partage ne soit pas obligatoire. Dominique Vinck, professeur de sociologie des sciences et de l'innovation à l'université de Lausanne (Suisse) prévient toutefois que le profit engrangé à partir de ces données par certaines société privées pourrait conduire à un positionnement beaucoup moins altruiste. “Les données prennent désormais de la valeur, et il serait logique que les citoyens, individuellement, finissent par vouloir négocier les leurs”, a-t-il expliqué lors de la présentation de ces résultats, jeudi 11 janvier 2017. Ainsi, un Français sur cinq est prêt à monnayer ses données. Une tendance qui s'accentue fortement chez les 18-24 ans qui sont 36 % à vouloir les vendre plutôt que de les donner.

Le sociologue relève ainsi la méfiance avec laquelle les Français accueillent l'arrivée des grandes entreprises du numériques — les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon)  — dans le secteur de la recherche en santé. En effet, alors que la confiance vis-à-vis des instituts publics et des laboratoires de recherche privés est plutôt bonne (plus de 60%), la population voit plutôt d'un mauvais œil la part grandissante que prennent les GAFA dans ce secteur.

Quant aux application mobiles, elles constituent pour seulement 42% des sondés un bon moyen de collecter ces données. Et la population reste très partagée sur leur intérêt futur. 53% pensent qu'elles seront directement utiles au patient pour en faire un acteur plus impliqué dans sa santé ; tandis que 47% estiment que ces outils sont plutôt destinés au professionnel de santé pour améliorer le suivi et la prise en charge des patients. L’intégralité des résultats de cette enquête est disponible sur le site du laboratoire Roche qui a commandé le sondage.