CES de Las Vegas : Le robot mannequin Euveka, qui révolutionne la création textile, primé au salon
INNOVATION•La start-up de la Drôme fabrique des mannequins connectés pour le secteur textile, médical et la sécurité…Elisa Frisullo
L'essentiel
- Euveka, start-up drômoise, a créé un robot mannequin capable de reproduire au millimètre la morphologie d’une femme, de la taille 36 à 46, et de recréer les déformations du corps.
- Cette innovation, primée à Las Vegas, s’adresse à l’univers de la mode mais également aux secteurs de la sécurité et du médical.
«Eminéo », baptisé Lulu pour les intimes, a déjà ses entrées dans certaines grandes enseignes de la haute couture et du prêt-à-porter. Ce mannequin robot évolutif, fabriqué à Valence (Drôme) par la start-up Euveka, a été primé cette semaine au Consumers Electronic Show de Las Vegas, grand-messe annuelle de l’innovation.
Après sept ans d’études et de recherches, ce buste de couture nouvelle génération s’apprête à débarquer dans plusieurs entreprises spécialisées dans la mode. « Les premières commandes vont être livrées prochainement », confie à 20 Minutes Audrey-Laure Bergenthal, créatrice et présidente d’Euveka, discrète sur le nom de ses premiers clients. « Tout ce que je peux dire, c’est que de grands groupes, comme Etam ou Chanel, nous ont ouvert leurs portes pour nous permettre de tester le mannequin robot ces derniers mois. »
Les mensurations reproduites au millimètre
Piloté par un logiciel de conception, ce mannequin évolutif, version femme, vendu 96.500 euros (3.000 euros par mois en location) permet de recréer 80 % des morphologies des femmes caucasiennes et asiatiques de la taille 36 à 46 et les déformations d’un corps de 17 à 77 ans. « Il reproduit au millimètre, grâce aux mensurations qu’on lui dicte, les axes clés du corps. Les épaules, la carrure, la poitrine, le bassin, les hanches ou encore la hauteur du buste », ajoute la créatrice de 35 ans qui, pour donner vie à son concept, n’a pas hésité à abandonner sa carrière de juriste spécialisée dans la propriété intellectuelle pour se reconvertir dans le stylisme.
« Je voulais être sûre que je n’abandonnais pas une carrière toute tracée pour un domaine pour lequel je ne serais pas faite », ajoute la trentenaire, aujourd’hui à la tête d’une société d’une vingtaine de salariés. Si ses premiers mannequins robots sont destinés à l’univers de la mode pour assister les professionnels du textile dans le prototypage et la vente de vêtement sans essayage, Euveka cible également les secteurs de la sécurité et du médical.
Un vaste champ d’action dans la sécurité et le médical
Dans ce domaine, le champ d’action de la start-up est vaste. « Aujourd’hui, pour les corps accidentés, il n’y a pas d’outil pour simuler les déformations. Le matériel médical n’est pas adapté à toutes les morphologies », indique Audrey-Laure Bergenthal. Lulu pourrait par exemple se révéler très utile pour créer des ceintures lombaires ou des vêtements connectés sur mesure.
« Dans le domaine de la sécurité, les vêtements militaires ne sont pas adaptés à la carrure des femmes. Elles portent souvent des tenues d’hommes, trop grandes. Il suffit qu’elles aient un peu de poitrine pour que le gilet par balle par exemple devienne inconfortable et moins couvrant, donc moins efficace. »
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