En 2018, la technologie sera de plus en plus au service des humains

★ Cet article fait partie d'une série de billets publiés par les #LinkedInTopVoices 2017, dont vous pouvez découvrir la liste ici et ici ★

 Il y a un an, dans le cadre de la série #BigIdeas2017 des LinkedIn Top Voices, le développement des modes collaboratifs dans le numérique apparaissait comme une grande tendance de l’année 2017. Portée par des modes de communications qui ne cessent de se réinventer, la technologie proposait des solutions pour relier entre elles les personnes et offrait toujours plus d’opportunités de partager et de transmettre les savoirs et les idées.

Initiés au cours des dernières années et grâce aux innovations numériques, les processus de communications se sont considérablement raccourcis rendant possible la capacité de se connecter avec tout le monde sans tenir compte des frontières et de diffuser de manière beaucoup plus large. Le problème n’étant plus par quel moyen y arriver mais comment aborder une personne de manière pertinente pour susciter l’intérêt et le dialogue ? L’ouverture d’esprit et les essais de nouvelles technologies ont permis de parvenir à regrouper et fédérer des communautés pour avancer ensemble et défricher de nouveaux chemins innovants.

Finalement, l’année 2017 aura été marquée par de nombreux sujets d’actualité, des effets de modes et surtout par un usage toujours grandissant de nouvelles technologies pour communiquer et se rapprocher. Ainsi, par exemple, l’élection présidentielle française aura été un laboratoire en temps réel de démonstration que ces mécanismes pouvaient faire évoluer les paradigmes. Ils ont accentué l’imprévisibilité des résultats. 2017 a remis en question des certitudes et bouleversé les repères pour modifier en profondeur la manière d’appréhender l’avenir. Dans ce marasme, la technologie n’a cessé de servir des messages ou des causes.

“N ous aurons le destin que nous aurons mérité” Albert Einstein

L’élection surprise en 2016 de Donald Trump, à la Présidence des Etats Unis, aura montré que le prédictif et la science des comportements numériques restaient des arts à découvrir et à mieux comprendre. Porté par sa capacité à communiquer différemment, grâce notamment à l’utilisation des réseaux sociaux, Donald Trump aura su utiliser la puissance des nouveaux médias pour fédérer des partisans capables de le porter à la plus haute responsabilité mondiale. En France, en 2017, la campagne présidentielle aura également été marquée par un tournant dans l'usage des outils technologiques. Ainsi, avec son hologramme, Jean-Luc Mélenchon aura inventé la téléportation politique et montré l’importance d’une hyper communication digitale pour se propulser. Tout au long de la campagne, il est parvenu à démultiplier son impact en utilisant la force des nouveaux médias avec notamment sa chaîne Youtube. Avec ces relais, les modes de communication et le pouvoir d’attraction se sont profondément modifiés pour atteindre des cibles électorales plus vastes. De leur côté, empruntant des voies différentes, Emmanuel Macron, et son mouvement En Marche, en utilisant notamment Telegram sont parvenus à lier des militants et plus largement des citoyens qui souhaitaient participer aux nouveaux débats électoraux. L’analyse de la vox populi est devenue primordiale. Une fois encore, c’est la technologie qui a permis de mieux comprendre les attentes puis de bâtir un programme sur-mesure répondant aux souhaits du plus grand nombre. Explorant également une autre voie numérique, l'UNICEF aura de son côté donné la parole aux jeunes en utilisant notamment un chatbot via U-Report pour générer des sondages directement à partir des messageries des réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook. Dans tous les cas, les nouveaux usages auront eu comme points communs de renforcer la collaboration, de faciliter la remontée de l’information et de bouleverser d'ancestrales règles du jeu. La technologie aura probablement influencé les résultats ou, a minima, propagé des discours de manière optimisée. Les expérimentations n’auront cessé de mélanger le virtuel et le réel pour aboutir au résultat bien réel de l’élection.

Porté par cette expérience réussie, lors du débat présidentiel, et pour défendre efficacement une cause en s’appuyant sur la volonté des jeunes de s’engager, l’UNICEF s’est fait accompagner d’Elyx, le premier ambassadeur virtuel de l’ONU, pour traiter de la COP 23 et faire réfléchir sur les impacts du dérèglement climatique. Par le biais d’un livre blanc, réalisé avec Supplément d’Elles, la précarité de la situation de nombreuses femmes et enfants dans le monde aura été au cœur de ce nouveau débat sur lien entre la santé et le climat. Cette initiative a démontré une nouvelle fois la puissance de l’usage des technologies dans la fédération de communautés. Le poids des citoyens acteurs de la prise de conscience démontre chaque jour l’importance de ces nouvelles agoras et de l’importance que ces formes de dialogues peuvent avoir pour accompagner l’évolution de la société.

“L’imagination est plus importante que le savoir” Albert Einstein

En 2018, toujours au service des communautés et de la prise de parole, la technologie sera aussi de plus en plus au service des personnes. Au cours du TEDx de La Défense, Guillaume Rovere a ainsi parlé de son implant qui lui a rendu l’audition. En effet, depuis quelques mois, il est doté d’une technologie révolutionnaire lui permettant de comprendre le sens des paroles tout en étant « sourd ». Grâce à la miniaturisation, à l’intelligence artificielle et à la médecine, il est doté d’un appareil qui transforme les ondes en des signaux audibles ! En étant un « cobaye » de la nouvelle science, il a bénéficié d’un moyen inédit de connexion et retrouvé une audition complète. Dans la science médicale, de nombreuses expériences actuelles montrent que nous ne sommes qu’au prémices de la découverte de nouveaux moyens technologiques pour aider les humains. Ainsi une étude du Dr Fried, pour aider les personnes atteintes d’épilepsie ou d’Alzheimer, a montré que « la mémoire peut être renforcée par une stimulation électrique au niveau d’une zone bien précise du cerveau appelée « cortex entorhinal ». » Dans tous ces cas, l’éthique va s’ajouter à l’équation et il sera primordial que la finalité de ces traitements soit au bénéfice des malades et ne génère pas un transhumanisme incontrôlable et incontrôlé.

"Ne vous laissez pas abuser. Souvenez-vous de vous méfier. Et même de l'évidence: elle passe son temps à changer. Ne mettez trop haut ni les gens ni les choses. Ne les mettez pas trop bas. Non, ne les mettez pas trop bas. Montez" Jean d'Ormesson

Avec le développement des technologies, le traçage quasi permanent des parcours numériques et le stockage massif des données personnelles de nouveaux risques ne cessent d’apparaitre pouvant conduire à des phénomènes de « big brother ». Pour que les communautés ou les personnes utilisatrices soient réellement bénéficiaires de ces technologies, elles doivent être certaines qu'à la fois elles peuvent avoir confiance dans les usages qui sont fait de ces données récoltées ainsi que dans l’apport réel qu’elles peuvent leur procurer. Avec le développement permanent des techniques informatiques, avec l’arrivée massive des chatbots, avec l’accompagnement de l’intelligence artificielle, la numérisation de la reconnaissance vocale ou la traçabilité perpétuelle grâce à la blockchain, les usages vont démultiplier les risques d’un usage détourné de cette matière. Ainsi, chaque utilisateur va être de plus en plus central dans la maitrise de cette évolution où le sur-mesure tentera de s’adapter en permanence aux besoin supposés ou anticipés. Pour sécuriser ces traitements, la principale innovation de 2018 sera probablement l’arrivée de la directive européenne GDPR sur la protection des données personnelles qui garantira à chaque citoyen une nouvelle protection.

Pour 2018, je crois donc que les personnes ne vont cesser de vouloir se réapproprier le numérique et leurs données. Elles vont accentuer leur volonté de comprendre ce que la technologie leur apporte réellement et personnellement. Une ère de la gestion active de ces mines d'or, que sont les données personnelles, va probablement changer de nombreux usages. 

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Cet article fait partie d'une série de billets publiés à l'occasion du classement LinkedIn Top Voices qui récompense les contributeurs les plus influents de l'année. #BigIdeas2018

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