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Auto-entrepreneurs immatriculés en 2010 : moins d'un quart sont encore actifs

En 2010, 360.000 auto-entrepreneurs se sont immatriculés. 163466835/thodonal - stock.adobe.com

La génération 2010 des auto-entrepreneurs souffre. Cinq ans après, seulement 23% d'entre eux sont encore actifs sous ce régime, selon une étude de l'INSEE. Lecture de cette étude en quelques statistiques.

Entré en vigueur le 1er janvier 2009, le régime de l'auto-entrepreneur «offre des formalités allégées de création d'entreprise» et une simplification du mode de paiement des cotisations sociales et impôts sur le revenu, selon la définition de l'INSEE. Renommé régime du micro-entrepreneur fin 2014, celui-ci doit remplir certaines conditions. En 2015, moins de 82.200 euros de chiffre d'affaires étaient exigés pour une activité commerciale, et moins de 32.900 pour les prestations de service et autres activités libérales.

En 2010, 360.000 auto-entrepreneurs se sont immatriculés

Le régime d'auto-entrepreneur aide à la création d'entreprises. En 2010, il représentait 80% des nouvelles entreprises individuelles. Chiffre qui a chuté à 61% en 2016. Sur un panel de 100 auto-entrepreneurs immatriculés au premier semestre 2010, 38 n'ont jamais été actifs. En d'autres termes, ils n'ont pas déclaré de chiffre d'affaires positifs à l'Acoss (Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale) dans les huit trimestres qui ont suivi leur immatriculation. Ainsi, 62 ont démarré une activité économique en déclarant un chiffre d'affaires, mais 39 d'entre eux ont cessé dans les cinq ans. Les entreprises des auto-entrepreneurs depuis 2010 ont donc une pérennité à cinq ans bien plus faibles que celle des entreprises classiques (60%).

Le secteur des services aux ménages est le plus en réussite

C'est dans les activités de services aux ménages, la pérennité est la plus forte pour ce régime. En effet, après cinq ans, 46% d'entre eux sont encore actifs dans la santé humaine et l'action sociale, 35% dans l'enseignement et 29% dans les arts. Il faut prendre en compte notamment, que ces secteurs sont parmi les moins représentés, ils englobent à eux trois seulement 27% de la totalité des auto-entrepreneurs en 2010. De plus, rapportés aux entrepreneurs individuels classiques dans les mêmes secteurs, ces chiffres sont très faibles (inférieur de 31 points dans la santé humaine et l'action sociale notamment).

Le secteur le plus représenté par l'auto-entreprenariat est celui du commerce (20%), en 2010. Parmi ces 20%, soit 72.000 personnes, seules 19% sont encore actifs après cinq ans, soit 13.680 auto-entrepreneurs. Pour les entrepreneurs classiques individuels, ce chiffre est de 38%.

La pérennité augmente avec l'âge de l'auto-entrepreneur

Contrairement aux entrepreneurs individuels classiques, l'âge joue un rôle majeur dans la pérennité des auto-entrepreneurs. En effet, l'étude montre que seulement 16% des moins de 30 ans ont encore leur immatriculation après cinq ans. Ce chiffre est de 21% chez les 30-39 ans, 28% chez les 40-49 ans et 31% pour les 50 ans ou plus.

De plus, «l'écart entre les proportions d'auto-entrepreneurs encore actifs après cinq ans est de quatre points en faveur des femmes (26% contre 22% pour les hommes)», précise l'INSEE. Les auto-entrepreneuses résistent donc mieux aux difficultés de ce régime.

10.200 euros de chiffre d'affaires annuel moyen

En 2014, le chiffre d'affaires annuel moyen des auto-entrepreneurs toujours actifs était de 10.200 euros, en baisse de 400 euros par rapport à 2012. Le secteur le plus rémunérateur est celui de l'hébergemement-restauration avec, en moyenne, 14.300 euros de chiffre d'affaires annuels.

Enfin, seulement 3% des auto-entrepreneurs hors commerce déclarent un chiffre d'affaires supérieur au seuil de 32.900 euros, contre 56% des entrepreneurs classiques. Malgré quelques formalités allégées au moment de la création d'entreprises et un mode de calcul simplifié pour les cotisations sociales et l'impôt sur le revenu, le statut d'auto-entrepreneur offre une pérennité bien plus faible que le statut d'entrepreneur classique, ainsi que des revenus bien moins élevés...

Auto-entrepreneurs immatriculés en 2010 : moins d'un quart sont encore actifs

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40 commentaires
  • Poil-a-gratter

    le

    Lors de son démarrage beaucoup d'espoir y avait été placé pour réduire le chômage des jeunes et promouvoir l'entrepreneuriat. Mais après une rapide analyse la cible de départ ne pourrait jamais atteindre un revenu suffisant. Seul des entrepreneurs avec déjà une bonne expérience pourrait tirer leurs épingles de ce nouveau statut. Mais ce statut voulut par N.Sarkozy qui était d'abord une mesure purement politique et pas économique réfléchie, elle était vouée à un échec certain!!! Les chiffres des revenus 7 ans après sont absolument risibles et la preuve flagrante de ce total échec manifeste de la politique qui veut se mêler de l'entreprise et échouer misérablement comme d'habitude depuis 50 ans !!!! Un jeune qui monte son entreprise devrait gagner après 3 ans au minimum 40'000 euros par an autrement il est bien mieux de rester un salarié toute sa vie !!!!!!!!

  • giantpanda

    le

    Nos dirigeants n'ont pas encore compris que l'autoentreprise était une dispositif idéal pour un étranger d' avoir droit à l'assurance sociale française à bas prix, et même 2 années à prix zéro sans avoir aucune activité. Il serait nécessaire d'instaurer des niveaux d'activité à atteindre.

  • Alinver

    le

    C’est le grand problème du travail en France où il est décrédibilisé car réussir c’est mal vu et si c’est l’echec c’est un bon à rien Il faut adhérer aux 35 h 00 malgré la misère des salaires qui ne permettent que de survivre Il est grand temps de se débarrasser de cette économie socialo communiste si la France et les Français veulent retrouver leur prospérité

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