Ce que Renault attend de sa nouvelle entité "Renault Digital"

En début d’année, Renault a créé Renault Digital, une nouvelle entité chargée de développer des applis et logiciels pour les différents métiers du groupe. Une façon de s’armer face à l’offensive des géants du numérique sur l’automobile.

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Ce que Renault attend de sa nouvelle entité

Le numérique dévore l’automobile. Renault a bien conscience du phénomène : pour s’armer face à la concurrence de géants du numérique, le constructeur a décidé d’internaliser certaines compétences clés de ce nouveau monde. "Nous voulons augmenter de 30 à 50% notre capacité de développement logiciel", annonce Frédéric Vincent, directeur des services d’information de la marque. Le but ? "Maitriser l’impact des technologies sur nos produits".

 

100 embauches

Après avoir repris les activités R&D d’Intel en France, le constructeur a décidé en octobre 2016 de créer une sorte de force d’intervention numérique, "Renault Digital". Grâce à l’appui du cabinet BCG, la structure a été montée en un temps record : elle a débuté son activité le 1er janvier 2017, dans les locaux du "Cristallin", un immeuble de Boulogne-Billancourt (92) situé non loin du siège social de la marque.

Quelques mois plus tard, Renault Digital a déjà recruté une centaine de profils innovants : développeurs, architectes, data engineers/scientists/analysts, UX designers, mais aussi "scrum masters", catalysts et coachs… "Avec l’apport d’une centaine de collaborateurs de Renault qui viennent développer des projets ici, et une centaine de prestataires en freelance, nous sommes environ 300 à travailler sur deux étages", détaille Serge Yoccoz, directeur général de Renault Digital. 100 à 150 embauches supplémentaires sont programmées d’ici à fin 2018.

 

générer de nouveaux puits de valeur

 

 

La première mission de Renault Digital est de "délivrer des projets digitaux pour l’ensemble des métiers de l’entreprise", résume Serge Yocooz, que ce soit pour l’amont (dans les usines, pour la conception des véhicules) ou  pour l’aval (points de vente, e-commerce, après-vente…) Des projets liés à l’internet des objets, au big data, à l’intelligence artificielle, par exemple. La structure ne fonctionne pas en mode "usine de code" à la chaine mais plutôt par petites équipes sur un mode agile. "Les équipes s’auto-organisent et fonctionnent sur des cycles courts, avec un lien fort avec le terrain et des retours systématiques vers les utilisateurs pour valider – ou pas – le concept et en tirer rapidement de la valeur", précise Serge Yocooz.

 

Le défi consiste à insuffler des méthodologies nouvelles tout en restant fidèle à l’ADN de l’entreprise. "On a voulu éviter deux écueils : créer une structure isolée qui développerait des projets pour le groupe en fonctionnant comme un fournisseur externe,  sans former le reste des équipes ; créer une structure trop intégrée qui rentrerait trop dans le moule Renault et ne serait pas assez créative", explique Frédéric Vincent. Cette démarche doit permettre à Renault d’améliorer son efficacité opérationnelle et de faire des économies : l’objectif est de dégager 500 millions d’euros de valeur annuelle sur la partie amont et autant sur l'aval dès 2020.

 

attirer de nouveaux talents numériques

Renault Digital se fixe deux autres priorités : former les équipes de Renault – aussi bien aux technologies qu’aux méthodologies – et détecter et recruter de nouveaux talents. Les dirigeants se disent satisfaits de l’avancée du plan de recrutement. "L’âge moyen est inférieur à 30 ans, avec des profils très divers : certains sont de jeunes diplômés, d’autres viennent de start-up ou de pure players du web… Le secteur automobile leur offre une diversité de produits et de misions que ne leur offrirait pas une entreprise purement numérique", juge le directeur général de Renault Digital. La nouvelle entité a créé des bureaux au Brésil et en Russie et prévoit de futurs développements en Asie : cette nouvelle bataille des talents numériques est donc mondiale, et le Français ne compte pas jouer les seconds rôles.

 

"Chuet", l’un des premiers projets de Renault Digital
Permettre à un chef d’équipe en usine d’optimiser son temps de travail et de limiter ses déplacements : c’est l’objectif de l’application pour tablette Chuet. Il s’agit de l’un des premiers projets de Renault Digital depuis sa création. Il a été développé dans l’usine espagnole de Vallalolid, qui fabrique des Captur. Une première version a été testée sur le terrain en juillet, suivie par une deuxième en septembre et une troisième en novembre. Avec Chuet (référence au "chef d’unité élémentaire de travail",  un des postes clés des lignes de production), l’encadrant dispose d’un "bureau mobile". Il peut visualiser sur sa tablette le programme de sa journée et surveiller l’avancée de la production en temps réel. Le système remonte des indicateurs de performance et de qualité directement depuis les machines et outils de production. Il évite des déplacements inutiles et évite la re-saisie manuelle d’informations pour permettre au travailleur de prioriser ses différentes taches. L’outil dispose aussi d’un "cahier de liaison" pour permettre la transmission d’informations entre les différentes équipes.
Le déploiement de Chuet a débuté en juin. Quatre usines sont équipées et six vont bientôt l’être. Le logiciel doit être déployé sur l’ensemble des sites de production d’ici un an.

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