e 12 novembre dernier, Robert Tinlot s’en est allé. Il avait 86 ans. Sa disparition laisse une émotion vive dans le cœur des nombreuses personnes qui l’auront côtoyé. Élu directeur général de l’OIV en 1985, il occupera cette fonction jusqu’en 1996. Il permettra notamment d’étendre le rayonnement international de l’organisation : sous sa direction, l’OIV passera de 33 à 46 États membres.
Président de l’Académie Amorim, Robert Tinlot a œuvré pour la diffusion et la promotion des savoirs. Il a notamment contribué à fonder, en 1987, l’association universitaire internationale du vin et des produits de la vigne (AUIV) qui a vocation de constituer un cadre pour une formation sectorielle multi-sites, itinérante sur les plus grands pays concernés par la production, le commerce et la consommation de vin. Il a également participé à la création du master « Wine Management » de l’OIV en 1986, qui prépare « aux décisions managériales propres au secteur de la vigne et du vin à travers une formation itinérante, pluridisciplinaire et expérientielle », indique le site dudit Master.
Diplômé de la faculté de droit et du centre d’étude et de perfectionnement de l’inspection de la répression des fraudes, Robert Tinlot a commencé sa carrière comme chef du contentieux de la brigade nationale de contrôle des vins et spiritueux. Il marquera la politique viticole européenne en étant désigné pour présider le groupe « vin » (en 1979) et le groupe « boissons spiritueuses » (1984) auprès du Conseil des ministres de l’Union européenne. « C’était quelqu’un qui avait une culture optimale de la réglementation européenne » se souvient Patrick Aigrain, chef du service prospective de FranceAgriMer. Il participera également à la normalisation du secteur en tant que chef de la délégation française à la Commission du codex alimentations. Il sera également vice-président du groupe vin de la FAO en 1983.
Robert Tinlot a été l'un des tous premiers français à s'intéresser à la Chine comme terre viticole. Dès 1987, en tant que directeur de l'OIV, il organise un symposium sur la dégustation sensorielle du vin dans la ville de Yantai. Il accompagnera le développement du secteur dans le pays à tel point qu'un domaine porte son nom : Tinlot Wine Château (Changyu). "On m'a demandé la permission d'utiliser mon nom. Il est prévu que ce soit du vin bio, avec une production limitée (250 hectares). J'ai signé des accords pour les autoriser, mais j'exige en retour qu'ils respectent les pratiques oenologiques de l'OIV. Pour encourager la qualité. » confiait-il aux Echos lors du lancement du projet. De quoi témoigner de son attachement à l'action de l'OIV.