Métiers du web : « de la spécialisation des compétences à l’émergence des métiers transverses »

Quels sont les métiers du web ? Difficile d’apporter une réponse claire, précise et stable à cette question. On sépare parfois le marketing digital du design et de la tech, et pourtant tous ces professionnels travaillent ensemble, sur des problématiques communes. Pour y voir plus clair, dresser la liste des compétences qui font la différence et mieux cerner les spécificités du marché du travail, nous avons rencontré Stéphane Amet, chef de produit marketing et communication digitale pour CESI alternance, l’école supérieure des métiers.

La nécessaire concordance des métiers orientés “Produit” et des métiers orientés “Utilisateur”

“Chef de projet e-CRM, community manager, data scientist, data miner, data analyst, traffic manager, UX analyst, UX architect, et bien évidemment web developer (front, back, full-stack) et designer (UI, UX)… Ces métiers sont toujours en voie d’émergence, certains n’existent même que depuis quelques années”. C’est toute la problématique des professions du digital : même les métiers historiques, comme développeur web ou graphiste, continuent à évoluer. De nouvelles technologies apparaissent, de nouvelles méthodes sont adoptées par les communautés, ces évolutions modifient continuellement le quotidien et le rôle de chacun. De nouveaux métiers sont créés et représentés par des professionnels de plus en plus spécialisés. Selon Stéphane Amet, nous pouvons toutefois les catégoriser en deux axes : “les métiers orientés “Produit” (communication) et les métiers orientés “Utilisateur” (expérience). La concordance des deux entraîne une cohérence de l’action”.

La spécialisation des tâches du web et le perfectionnement des outils permettent de mieux connaître le comportement des internautes en temps réel et de s’y adapter – voire d’anticiper l’évolution des pratiques. “Les métiers évoluent par voie de conséquence et ne suivent aucun schéma prédéfini, si ce n’est ce que la technologie permet”. Pour coordonner les actions menées par les deux catégories suscitées, d’autres métiers émergent – notamment celui de chef de projet : “en pleine explosion actuellement, c’est un acteur majeur de la cohérence, à lui d’être le chef d’orchestre des métiers qui se spécialisent. À défaut d’être un expert de chaque domaine, il se doit de comprendre chaque métier”. La multitude d’interlocuteurs est une autre caractéristique de ce métier transverse : divers métiers en interne, des prestataires, des freelances, en local ou à distance… “Les métiers du web sont en train de se dédouaner du temps et de l’espace, et les méthodes Agiles s’imposent comme des outils de pilotage, elles donnent une orientation prononcée du management de projet”.

La formation des professionnels du web : un mix entre les compétences techniques et les soft skills

La spécialisation des métiers du web correspond à une spécialisation des compétences. Pourtant, les professionnels du numérique sont liés par une culture web forte, une passion qui les motive au quotidien : “je suis toujours impressionné de croiser le soir, les personnes avec qui je travaille le jour, dans toutes les manifestations, conférences, tables rondes… qui traitent du digital. À croire que ces acteurs du web le sont nuit et jour” ! Outre la passion, la créativité est l’autre soft skill indispensable. Une compétence difficile à acquérir, qui demande beaucoup d’ouverture d’esprit et d’écoute.

Pour acquérir les compétences techniques et les soft skills nécessaires à l’exercice des métiers du web, le CESI alternance a conçu deux cursus :

  • Filière web concepteur : entrée niveau bac, formation sur 24 mois en alternance, ou 12 mois si l’étudiant a un diplôme ou une expérience significative.
  • Filière chef de projet : entrée niveau bac+2, avec des critères de sélection liés à la passion du web et à la motivation principalement.

Ces deux formations permettent aux futurs professionnels du web d’acquérir des compétences clés : “le CESI, groupe d’enseignement supérieur et de formation continue, a été créé par des industriels, il y a 60 ans, et notre réputation d’aborder les aspects techniques n’est plus à faire. Il en est de même pour ces formations, elles se veulent techniques. C’est bien d’avoir compris ce qu’est le Big Data, c’est mieux de savoir l’utiliser… C’est bien de comprendre ce qu’est l’UX, c’est mieux de savoir l’appliquer quand on conçoit un site web”. Les compétences intégrées à ces cursus concernent tous les aspects du web : UX, UI, Social Media, SEO, Big Data, mobile, stratégie de communication digitale, bases de données, programmation, Agilité. “Nous innovons avec un vrai programme sur l’Agilité de plus de 120h et des certifications Scrum master et Opquast, ainsi qu’un programme riche sur le management de la data, car l’avenir est là”.

L’alternance (3 semaines en entreprise, 1 semaine en cours) est privilégiée car elle permet aux candidats d’être constamment au cœur du métier. Ce rythme facilite la mise en pratique des apports théoriques et pourrait évoluer pour encore mieux s’adapter aux pratiques du numérique : “la formation en alternance devra innover au même rythme que les besoins de l’entreprise et offrir demain une adaptabilité et une souplesse proches de l’agilité, pour continuer à exister et faire partie intégrante de l’évolution de l’entreprise”.

Les entreprises en concurrence pour recruter ces professionnels à forte valeur ajoutée

Les métiers du web sont exercés par des gens passionnés, qui disposent de compétences clés, détenues par peu d’entreprises. La plupart de ces métiers sont porteurs, certains plus que d’autres : “les métiers techniques comme web developer, data scientist mais aussi chef de projet en communication digitale sont en forte tension. Nous voyons bien aujourd’hui tous ces débats sur la data : quelle data pour demain, quelle sauvegarde de la data, quelle qualité de la data, doit-on légiférer sur la data… La RGPD est un premier pas, mais on voit que les métiers autour de la data posent beaucoup de questions, ils vont très vite évoluer, prendre encore plus d’importance”.

Outre le focus sur les compétences techniques, Stéphane Amet conseille aux candidats “d’avoir envie d’apprendre et de faire évoluer l’écosystème web en étant acteur de la transformation digitale : ouverture d’esprit, adaptabilité, autonomie, disponibilité, motivation, créativité, passion… ces qualités sont très recherchées par les entreprises”.

Ces candidats, relativement nouveaux pour les entreprises, leur apportent un regard neuf, par la diversité des profils et des compétences entrantes. C’est un investissement pour la structure mais cela démontre aussi une volonté d’évolution. “Notre rôle est d’apporter une réponse individualisée tant à l’entreprise qu’au candidat, notre compréhension du besoin de l’un comme de l’autre, notre accompagnement, notre présence en entreprise, sont les clés d’une intégration réussie. Il est très agréable de retrouver les candidats d’il y a 10 ans, ayant su évoluer dans l’entreprise et être aujourd’hui à des postes stratégiques en marketing digital”.

Article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec CESI alternance

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