FÉMINISME - Comment lutter contre le sexisme et les discriminations de genre dans une entreprise de moins de 50 salariés? La ministre du travail, Murielle Pénicaud, et la secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, ont présenté ce mardi 10 octobre un guide de bonnes pratiques pour les TPE et les PME.
Le but annoncé est de mettre en place l'égalité professionnelle entre les genres, en les aidant à lever les freins liés aux stéréotypes, comme le relaie l'AFP. Parmi la série de mesures proposées, ce guide invite notamment à adopter l'écriture inclusive.
Cette façon d'écrire, qui féminise les mots en plaçant entre des points la terminaison du féminin, est au cœur de nombreux débats depuis la publication par Hatier d'un manuel scolaire inclusif.
"Usez du féminin et du masculin dans vos discours, à l'oral comme à l'écrit", recommande le guide gouvernemental disponible en ligne. Et d'expliciter: "Par exemple, dites 'les clientes et les clients', 'les agentes et les agents du bâtiment', etc. Par écrit vous pouvez simplifier: les client.e.s, les agent.e.s, les professionnel.le.s de la restauration..."
Le conseil s'inscrit dans une double page de propositions pour "délester sa communication des stéréotypes de genre". Parmi celles-ci: supprimer le "mademoiselle" des formulaires, féminiser les fonctions, équilibrer les représentations des femmes et des hommes, écarter les objets stéréotypés des opérations de promotion...
Au-delà des questions de communication, les 70 pages de ce livret balaient de nombreux champs d'action, de la féminisation des cadres aux formations professionnelles, en passant par les temps partiels et les écarts de salaires.
À travail égal, 9% d'écarts de salaires entre femmes et hommes
"80% des entreprises qui ont été sanctionnées pour non respect de leurs obligations en matière d'égalité professionnelle sont des PME", indiquait Marlène Schiappa lors de la présentation du guide. Celles-ci ne pèsent pourtant que pour 29% des emplois en équivalent temps plein, d'après l'INSEE. "Ça peut être par manque de moyens, de connaissance de ce sujet ou de ressources humaines."
"L'égalité salariale existe dans le droit depuis 45 ans", dénonçait de son côté la ministre du travail, et pourtant il y a encore aujourd'hui "9% d'écart de salaires à travail égal".
D'après le guide, les entreprises ont à gagner de la parité: cela pourrait "stimuler la performance économique de [l']entreprise".
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