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La loi anti-casseurs à l’œuvre

Gilets jaunes. A Toulouse, première condamnation pour dissimulation de visage

La loi anti-casseurs à peine votée, ses clauses ouvertement liberticides se sont appliquées dès l’acte 22. Toulouse, notamment, capitale des Gilets Jaunes pour ce samedi, en a fait la douloureuse expérience. Arc-boutées sur la Loi, police et justice se sont donné la main : les uns pour empêcher la tenue de la manifestation et exercer leurs violences, les autres pour les relayer par des peines qui font peser sur les manifestants impliqués l’épée de Damoclès de la prison avec sursis ou de l’interdiction de manifester.

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Crédit photo : Alain Pitton

Le visage doit être découvert… pour recevoir les lacrymos

A Toulouse, la mise en application de la loi « anti-casseurs » ne s’est pas fait attendre. Le saut dans la répression durant l’acte 22 en témoigne. A cette occasion, les forces de répression ont tout mis en œuvre pour empêcher la manifestation d’avoir lieu.
Dans la foulée, après la répression dans la rue, s’est appliquée la sanction judiciaire : sur les 45 manifestants interpellés lors de l’acte 22, 15 l’ont été au motif de « dissimulation de visage. »

Ce mardi avaient lieu les premières comparutions des gilets jaunes qui avaient été interpellés samedi dernier. L’un deux, un étudiant espagnol, a été condamné à 10 mois de prison avec sursis, notamment pour « dissimulation de visage ». Il a également interdiction de participer à une manifestation dans l’agglomération pendant 2 ans, et doit verser 1100 euros de dommages et intérêts, aux 3 policiers qui se sont portés parties civiles.
Jugé en comparution immédiate, il était également accusé de « violences contre une personne dépositaire de l’autorité publique », et a reconnu avoir lancé une cannette de bière sur les forces de l’ordre.

Lors du procès, il a expliqué que le lancer de bouteille était un « acte irréfléchi », et a dû justifier le fait qu’il soit partiellement masqué. Selon le média 20 minutes, il aurait répondu qu’il portait un cache-cou : « Pour les gaz lacrymogènes… Il est nécessaire d’avoir quelque chose pour marcher en centre-ville », et a affirmé qu’au moment de son arrestation, son visage était découvert.

L’intimidation ne vient pas à bout de la détermination

Cette condamnation, l’une des premières applications judiciaires de la loi « anti-casseurs », met en exergue la volonté du gouvernement de réprimer le mouvement social des gilets jaunes. Le cas des arrestations à Nantes pour participation à un atelier banderole est un autre exemple de l’absurdité de ce texte de loi.
Plus généralement, les gazages massifs qu’on a pu observer pendant l’acte 22 à Toulouse, combinés avec les arrestations pour « dissimulation partielle du visage » -dissimulation nécessaire si l’on veut tenir dans les nuages de lacrymos- témoigne du renforcement répressif à l’œuvre. Cette atteinte liberticide au droit de manifester facilite d’autant plus les arrestations et les condamnations, qui débouchent au mieux sur des interdictions de manifestations, au pire sur des peines de prison.

La loi n’a pour le moment pour objectif que de légitimer cette répression policière et politique subie par les gilets jaunes, mais nul doute qu’elle s’appliquera également aux futurs mouvements sociaux.
Fort heureusement, elle n’a pas eu l’impact escompté par les classes dominantes. L’acte 22, qui représente un certain « rebond » dans la mobilisation, a permis de montrer au pouvoir en place la détermination des gilets jaunes, qui sont sortis par dizaines de milliers dans la rue, malgré la répression à l’œuvre.

On ne peut que s’attendre à une nouvelle preuve de cette détermination samedi 20 avril, pour l’acte 23, loi « anti-casseurs » ou pas ! La cinquantaine d’organisations qui ont défilé samedi dernier contre cette loi devraient, à cette occasion, constituer un rempart pour la protection des Gilets Jaunes et leur droit de manifester.


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