Des patients désespérés par les temps d’attente d’une chirurgie cardiaque trouvent des moyens originaux dans l’espoir d’accélérer les choses.
L’un d’eux s’est même tourné vers les réseaux sociaux pour se plaindre. Il a été opéré rapidement par la suite.
« Il a fait un scandale sur la page Facebook de l’ICM [Institut de cardiologie de Montréal] et il est passé. Mais ce n’est pas une façon de gérer les choses », indique le Dr Louis Perrault.
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Le spécialiste ne recommande pas aux patients d’agir ainsi, mais comprend que certains peuvent s’impatienter.
Dans certains cas, les chirurgiens suggèrent à leurs patients de passer par l’urgence ou encore de porter plainte à l’établissement.
Un autre patient de l’Hôpital général juif qui attendait depuis des mois a demandé d’être opéré à l’Institut de cardiologie, en espérant que ce soit plus rapide.
Les familles sont également touchées, devant souvent s’absenter du travail.
« L’attente est cruelle », n’hésite d’ailleurs pas à dire la présidente de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, Diane Francoeur.
296 patients hors délais
Au ministère de la Santé et des Services sociaux, on dit être en contact avec les établissements présentant des écarts et leur avoir demandé un plan d’action. Des discussions ont également lieu avec le Réseau québécois de cardiologie tertiaire pour proposer des solutions concrètes et éviter que la situation se poursuive.
On indique tout de même qu’au mois de mars dernier, on comptait 296 patients hors délais, soit 28 % des patients en attente. De ce nombre, seulement quatre étaient classés comme une priorité 1, soit la plus urgente.
Malgré tout, l’Association des chirurgiens cardio-vasculaires demande des mesures plus énergiques, comme des lits réservés aux patients cardiaques, l’accès prioritaire aux blocs opératoires, et le maintien d’un nombre adéquat de lits aux soins intensifs.