Une blague qui ne passe pas. Le 21 février dernier, une cinquantaine de professeurs de gestion-administration, dont les postes devraient être supprimés dans le cadre de la nouvelle réforme, étaient convoqués par la direction des ressources humaines du rectorat d'académie de Montpellier (Hérault). Au menu de cette convocation : leur avenir et les reconversions possibles. Invitée à poser des questions à la directrice des ressources humaines, une enseignante s'est alors lancée, lui demandant quelles étaient leurs alternatives si les propositions de reconversions ne leur convenaient pas. "Je vais me permettre une réponse avec de l'humour, pensez à l'euthanasie", a alors rétorqué la DRH du rectorat de Montpellier, relayée par France 3 Occitanie.

Une réponse qui n'a évidemment pas été du goût des professeurs présents à cette réunion qui se déroulait au lycée Jean Moulin à Béziers, établissement touché par six suicides depuis 2012. "Sur le moment nous avons été ébahis. Quand vous avez déjà subi une réforme de la carte scolaire, ces propos-là relèvent d'un cynisme absolu", s'indigne une enseignante. D'autres sont encore plus virulents à l'encontre de la DRH, comme Gérard Lenfant, membre du syndicat CFE-CGS, qui dénonce "une agression psychologique et pourraient être assimilés à une incitation au suicide, comme le 'suicidez-vous' des gilets jaunes aux forces de l'ordre".

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"Une situation de stress"

Des propos qualifiés de choquants d'autant que la situation actuelle des professeurs de gestion-administration est synonyme de stress. "La réforme induit des suppressions de postes. Pour des agents qui passent des concours assez sélectifs, savoir qu'ils seront bientôt obsolètes, c'est une situation de stress. Savoir qu'après l'obsolescence, il y a l'euthanasie, c'est vraiment un contexte très morbide", dénonce Gérard Lenfant, au micro de France 3 Occitanie.

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Contactée par le média local, la direction du rectorat assure que ces propos "ont été tenus sans volonté de nuire ni de heurter". "Il s'agit d'une vraie maladresse pour laquelle la Directrice des ressources humaines s'excuse auprès des personnes choquées." Pas de quoi faire taire la colère du syndicat CFE-CGC qui a demandé à être reçu par le ministère de l'Éducation nationale. Une plainte pourrait également être déposée.