Plus que quelques jours pour aider Diamantino Labo Photo

par Bastien Manac'h
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L'un des derniers laboratoires de photographie argentique a été contraint de déménager cette année. Son fondateur, Diamantino Quintas, a lancé une campagne de financement participatif pour boucler son budget et pérenniser son activité. Il reste une dizaine de jours pour le soutenir. En échange, et grâce aux photographes qui ont offert des tirages, il reste des épreuves originales signées.

Diamantino Quintas, fondateur du Diamantino Labo Photo, à l'ouvrage dans le secret de son laboratoire.
© DR.

C’est l’un des derniers ateliers de développement et de tirage photographique traditionnels en France. Un endroit où se retrouvent, dans notre étrange monde contemporain saturé d’images et de machines paresseuses, les irréductibles de l’argentique.

Artisan tireur-filtreur depuis 1984, passé par Graphicolor, Gamma, Sipa et Publimod, Diamantino Quintas a fondé le laboratoire qui porte son nom en septembre 2009. Il y met depuis toute son énergie, son exigence, son humilité, son cœur et son talent. Car l’art du tirage argentique est un patrimoine en voie de disparition.

Le laboratoire de Diamantino est aussi un lieu de rencontres, d’échanges et d’apprentissage pour de nombreux élèves nés avec le numérique mais désireux de se tourner vers les procédés du passé. Ils sont fidèles à ses enseignements et deviendront la future génération de tireurs-filtreurs, ce métier où l’interprétation et la sensibilité sont fondamentales et complémentaires à celles du photographe.

Les élèves de Diamantino Quitas.
© DR.

Les artistes, les institutions, les galeries s’y retrouvent. En 2018, les 300 épreuves de l’exposition Gilles Caron à l’Hôtel de Ville ont été réalisées par ses soins. On vient aussi de loin pour solliciter ces services. Ainsi de la Japonaise Hanako Murakami, sélectionnée cette année dans le cadre du prix Découverte des Rencontres d’Arles. Citons également Agnès Varda, Antoine d’Agata, Christian Boltanski, Sophie Ristelhueber, Jacob Aue Sobol.

Diamantino Quintas et Agnès Varda.
© DR.
Diamantino Quintas et Antoine d'Agata.
© DR.
Diamantino Quintas et Hanako Murakami.
© DR.

Pourtant l’année dernière, Diamantino Quintas a manqué de devoir fermer son atelier, installé depuis son ouverture dans les locaux de Traphot, à Montrouge, la ville de Robert Doisneau. Le bâtiment doit être transformé en immeuble de bureaux et d’appartements.

Pour déménager son entreprise, trouver un nouveau lieu, à Bagnolet, y faire les travaux nécessaires et y réinstaller son laboratoire ainsi que ses équipes, Diamantino Quintas a dû trouver 300.000 euros. Il a lancé une campagne de financement participatif sur Kiss Kiss Bank Bank pour récolter 30.000 euros et boucler son budget.

De nombreux photographes ont accepté d’offrir des tirages originaux signés en contrepartie des dons, ce qui n’a pas manqué de séduire les collectionneurs de photographie. Un catalogue précis et détaillé (formats, éditions) a été réalisé pour l’occasion et il reste encore des pépites à y dénicher.

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